Laurent "Kébous" des Hurlements d'Léo" : "Ce qu'il faut retenir, c'est que la vie est belle !"

C’est l’histoire de deux potes des Landesqui se sont connus à dix ans en colonies de vacances et qui ne sont jamais quittés. C’est ainsi qu’a débuté l’aventure des Hurlements d'Léo, un nom tiré d’un des titres des VRP, groupe de rock fantaisiste de la fin des années 80, que Laurent Kebous et Erwan Naour appréciaient. "C’était la seule chanson triste de leur répertoire." raconte Laurent Kébous "La déambulation d’un gigolo qui finissait dans un cercueil noir sous les hurlements de la foule. Et hurler, crier, ça permet beaucoup de choses : on peut hurler sa peine, sa joie, ses espoirs et ça correspond bien aux thématiques qu’on utilise dans nos chansons et nos textes."

Le passage du Sirocco

Les Vrp, mais aussi Brel, Brassens, Mano Solo et surtout la Mano Négra. Des influences qui vont marquer le groupe girondin, crée en 96. Au départ, des concerts dans les bars, une bande qui s’élargit, des tournées dans les festivals et un premier album "Le café des jours heureux" en 98. Une musique "java-chanson- punk- caravaning" comme ils se définissent. "Le caravaning : on a tellement voyagé, 35 pays..." explique Kebous "C'est être mobile et sans complexe et partout où l'on va, d’être chez soi." 

Une liberté de style qu’on retrouve dans ce neuvième album studio, où rock, balade, fanfare, rap et jazzy se mélangent, avec des textes d'une énergie solaire, poétique, parfois mélancolique, à l’instar de "Il en faudra des soleils" qui ouvre ce nouvel opus. "Il y a une espérance. Après la pluie, le sirocco va passer. Le monde est pourri, c’est sûr, mais la vie est belle. Et c’est ce qu’il faut retenir !"

Questions-bonheur

 Laurent Kébous, "S'il en faudra des soleils pour chasser les nuages", comme le dit la chanson d'ouverture, qu'est-ce qui, vous, chasse vos nuages ? Vous allez nous le dire ! Première question, quand vous vous levez le matin, est-ce que c'est tout de suite de bonne humeur genre "Café des jours heureux" ou "Attention chien méchant ": on ne m'approche pas tant que j'ai pas bu ce café ou ce thé ? 

Ah non, on peut m'approcher ! Oui, je suis toujours assez content d'ouvrir les yeux et de me dire : j'ai mal nulle part, ma famille va bien. Éventuellement, s’il fait beau... c'est la cerise sur le pompon. Oui., plutôt heureux !

Heureux le matin, d'accord. Mais quand vous avez un petit coup de déprime, qu'est-ce que vous faites pour vous remonter le moral ? Que "le soleil revient tout faire briller", comme dans une de vos chansons. 

Je passe du temps avec les gens qui me sont chers. C'est-à-dire ma compagne et mes deux filles, tout simplement. Et puis on discute et on essaye d'avancer, de trouver où il y a la lumière. Et ce foutu soleil dont on a tous besoin ! 

Est-ce que vous écoutez une chanson en particulier qui vous redonne de l’énergie ? 

Ce qui est fou, c'est que j'écoute beaucoup de chansons tristes, mais qui me donnent quand même de la force.

Par exemple ? 

Je peux me mettre à écouter des chansons de Mano Solo que j'aime beaucoup. De Souchon que j'aime bien. Généralement, je bloque un peu sur la "Balade de Jimmy". J'aime bien cette époque. 

Jim qui finit avec sa Mustang dans les nénuphars …

Oui, exactement ! Mais qui se réveille quand même et qui plonge ses yeux dans les yeux d’une infirmière qui est méga belle en fait ! 

Est-ce qu'il y a un endroit, un lieu qui vous fait du bien, où vous aimez bien vous réfugier ? 

Absolument. La côte landaise, indéniablement. L'océan.

Pourquoi l'océan ? Qu'est-ce que ça vous inspire ? 

Parce que ça me lave. De tout ce qui peut me faire mal. Et ce qui me fait mal se trouve dans des objets du quotidien. Regarder la télévision. Je ne l'ai pas chez moi, mais elle est à l'hôtel. Et quand le matin, je vois tout ce qui passe sur les chaînes d'information sur lesquelles sont branchés les gens aujourd'hui, ce sont des choses qui peuvent me pénétrer et m'envahir.

Question gratitude, Laurent. Est-ce qu'il y a une personne qui a beaucoup compté dans votre vie personnelle ou professionnelle et à qui aujourd'hui vous avez vraiment envie de dire merci ? 

Je vais vous en donner deux parce qu'ils sont indissociables. Il y a Jeff Génie et Christophe Bosq, de 3C Productions. Parce que s'ils n'avaient pas été là en 97-98, s'ils n'étaient pas tombés sur nous... Aujourd'hui, on ne serait pas encore là, je pense. Ils nous ont permis de canaliser notre fougue et de nous proposer, dans ce grand métier qui n'est pas facile et qui est encore plus difficile aujourd'hui, je crois. Et voilà, on les remercie sincèrement. 

Dans les amitiés fondatrices aussi, on pourrait citer Fred, Sam, Alice et Mathilde Burguière, les fondateurs des "Ogres de Barback", avec qui vous avez lancé un chapiteau pour vous produire le Latcho Drom…

Oui, évidemment, les quatre frères et sœurs. Mais après, moi, j'entretiens une amitié sans faille avec Fredo, qui est pareil, un frangin, et qui a une clairvoyance. C'est un mec qui m'amène où il veut. Il me dit : "on va faire ça". Je le suis et je sais que tout va bien se passer. Et je suis admiratif encore avec toutes ces années. C'est un super chef, Fredo !.. 

Pour terminer, Laurent, vous connaissez le dicton, "Pour vivre heureux, vivons cachés". Mais pour vous, pour vivre heureux, il faudrait vivre comment ? 

Pour vivre heureux, il faut vivre caché, il n'y a pas à tortiller. Pourquoi caché ? Parce qu’il faut une petite bulle de respiration pour s'y cacher et pour être après ensuite à l'aise quand on va se confronter aux gens. Et à la vie.

 Et moi, j'avais presque envie de dire, en se "laissant porter par le vent de nos envies". Est-ce que ça pourrait aussi vous aller... 

Ça me va très bien, d'autant que ça correspond bien au Sirocco !

"Sirocco" , le nouvel album des "Hurlements d'Léo". Sortie le 19 septembre. Et pour connaitre les dates de la tournée qui l'accompagne, rendez-vous sur : https://www.hurlements.com/