
LA CHRONIQUE LITTERAIRE - En partenariat avec le quotidien La Croix, l'actualité littéraire de la semaine revient sur La Matinale, de Nolwenn Le Blevennec. Un livre au titre évocateur pour la dernière de Christophe Henning.
Toute ressemblance avec la réalité de ce studio serait purement fortuite. J’ai choisi ce livre complètement au hasard, sans vous provoquer ni vous viser, cher Pierre-Hugues, on est là pour parler littérature, bien sûr. L’héroïne du roman que je vous propose aujourd’hui est la présentatrice vedette de la première matinale de France… que vous allez supplanter un jour, j’en suis persuadé. Léonore de Karadec assiste au naufrage de l’amour qu’elle portait à Alexis, le co-présentateur… il n’est pas toujours conseiller de travailler en famille, surtout quand l’un des deux cherche à capter toute la lumière. Et puis, il faut tenir le rythme, ce qu’Alexis souligne avec une délicatesse à nulle autre pareille : « Si tu ne supportes plus tes horaires de boulot, démissionne. Rien ne t’empêche de retrouver une vie normale », balance-t-il à Léo… Eh oui, on n’ose pas vous demander Pierre-Hugues à quelle heure vous commencez vos journées…
Bref, vous l’avez compris, la matinale est le cadre d’un roman d’un amour qui traverse la tempête : « L’entretien s’apparentait à un instrument biplace qu’on maniait de mieux en mieux malgré nos déboires amoureux », confie Léonore de Karadec, consciente du pouvoir de l’information. Quand on s’adresse à la terre entière, même à 7 heures du mat’, il y a de quoi attraper la grosse tête, c’est le risque des médias : « Sur le plateau, la lumière rouge allumée, tout ce qui me passait par la tête me semblait profondément légitime. J’étais la Française intelligente. Hors caméra, c’était autre chose. » Forcément, elle devient un personnage public et doit « assurer » comme on dit : « Débarrassée de la poudre télévisuelle, de l’exaltation du direct, des caméras et du micro, j’étais on ne peut plus loin de ma version étoilée, la « Leonore de Ka » de la téloche, celle que j’allais croiser dans un couloir de Montparnasse sur une affiche 4 par 3… »
Et je veux aussi m’inscrire en faux sur un passage du livre qui décrit, je cite : « A l’aube, les matinaliers sont dans un état fébrile, sous dix couches de fatigue, les nerfs sont à vif, les journalistes sont colériques, ils se parlent durement, c’est admis, c’est comme ça. » En tous cas, ça ne se passe pas comme ça dans la Matinale de RCF et Radio Notre-Dame. Allez, pour la petite histoire, je ne vais pas dévoiler le roman de Nolwenn Le Blevennec, on va laisser l’héroïne s’expliquer avec son psy, et se réjouir pour elle d’une folle escapade sur l’île de Sein. Parfois, en sortant du studio, rien ne vaut un grand courant d’air.
Chaque jeudi à 8h44, Christophe Henning (La Croix) et Christophe Mory (RCF et Radio Notre-Dame) présentent le livre de la semaine.
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