Nos enfants ne sont pas nos clones. Entre soutien et autonomie, comment trouver la juste distance ? Une réflexion pour tous les parents confrontés aux choix, aux rêves et parfois aux révoltes de leurs enfants.
"Vos enfants ne sont pas vos enfants", écrivait le poète Khalil Gibran. Cette affirmation résonne profondément pour de nombreux parents à l’heure des choix de vie, des orientations scolaires, des engagements personnels ou spirituels. Nos enfants ne sont ni notre reflet, ni le réceptacle de nos rêves inachevés. Alors, comment les accompagner dans leurs choix sans projeter nos attentes ou nos angoisses ?
Être parent, c’est un art délicat : celui d’aimer sans posséder, de guider sans tracer la route à leur place. Dans les moments charnières de leur vie (examens, concours, choix d’études ou de vocation) le désir de bien faire peut se transformer en pression involontaire. Nous espérons pour eux ce que nous croyons être "le meilleur", mais ce meilleur est-il vraiment le leur ?
Votre fille veut devenir sage-femme alors qu’elle a les notes pour médecine ? Votre fils choisit une école d’arts appliqués quand vous l’imaginiez ingénieur ? Ces décisions peuvent heurter nos attentes, nos représentations sociales ou familiales. Mais elles sont aussi le signe que nos enfants pensent par eux-mêmes. Et cela, malgré la frustration, est une chance.
Les périodes de révision ou de stress scolaire sont des terrains sensibles. Certains enfants demandent un cadre structurant, d’autres ont besoin de liberté. Ce qui fonctionne pour l’un ne conviendra pas forcément à l’autre, même au sein d’une même fratrie. Il n’y a pas de recette miracle. Mais une constante demeure : être là, sans être partout.
Ce que les enfants attendent souvent, ce n’est pas une solution toute faite, mais une présence bienveillante. Pas forcément des conseils, qui dissimulent parfois une angoisse parentale, mais une confiance exprimée dans leur capacité à faire des choix.
Pour les familles croyantes, accompagner ses enfants dans leur autonomie, c’est aussi un acte de foi. Croire qu’un Autre les accompagne, les éclaire, les relève. C’est parfois dans le silence, la prière ou le lâcher-prise que s’exprime l’amour le plus profond.
En conclusion, la question "jusqu’où devons-nous suivre nos enfants ?" n’a pas de réponse unique. Mais elle invite à redéfinir la place de chacun : être parent, c’est marcher à côté, jamais à la place. Et parfois, c’est aussi savoir faire un pas de côté pour les laisser avancer.
Dans "Les mots du divan", suivis d'une conversation avec Marie Olivares, Gaëlle de Decker, nous propose d'être à l'écoute des interrogations des femmes et des hommes d'aujourd'hui, confrontés aux autres, au monde et à eux-mêmes.
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