Santé mentale des aidants : une plateforme les accompagne et leur propose des temps de répit
En France, en 2021, plus de neuf millions de personnes se déclaraient aidantes. Trois aidants sur quatre sont en situation de fatigue morale et de stress. Pour soutenir ces proches, des plateformes de répit existent dans tous les départements de Nouvelle-Aquitaine. Présentation avec Maëla Le Gallic, psychologue de la PFR Sud Deux-Sèvres.
Maëla Le Gallic est psychologue de la plateforme d'accompagnement et de répit des aidants dans le sud Deux-Sèvres © Matthieu RiollandLe PFR, c'est la plateforme d'accompagnement et de répit des aidants. Elles ont été créées en 2008 et aujourd’hui elles sont présentes dans toute la Nouvelle-Aquitaine. Un dispositif financé par les Agences régionales de santé et gratuit pour les utilisateurs. L’objectif est d’accompagner les proches aidants des personnes atteintes d’une maladie neuro-évolutive, d'un cancer ou de perte d'autonomie liée à l'âge.
RCF : Comment accompagnez-vous les aidants ?
Maëla Le Gallic : L’objectif des plateformes de répit est de venir en soutien des aidants avec quatre grandes missions : Informer. C'est-à-dire orienter vers les dispositifs, les associations ressources, les droits aussi des aidants.
Soutenir. Du soutien psychologique, de la sophrologie.
Du répit. Proposer des heures de soutien au domicile, accompagnées vers de l'accueil de jour, des hébergements temporaires.
Du lien social, on sait que les aidants ont tendance à s'isoler pour prendre soin de leurs proches.
RCF : Trois quarts des aidants sont en situation de fatigue psychique ou de stress. Pourquoi ces personnes-là sont plus à risque que les autres ?
C'est un public plutôt difficile à repérer. Ce qui fait que la prévention est compliquée et les accompagnements sont parfois tardifs. La plupart, on les rencontre alors qu'ils sont déjà dans un état d'épuisement.
Donc, on retrouve des aidants qui ont des fragilités sur le plan psychique, avec des troubles de l'humeur, une fatigue intense, un sommeil fragilisé parce que généralement, ils sont en état d’alerte constant. Il y a des préoccupations anxieuses : “Comment on va s'en sortir ? Comment je vais pouvoir conjuguer ma vie professionnelle, ma vie de famille et ma vie d’aidant ?”
RCF : Concrètement, qu'est-ce qui est mis en place pour offrir du répit à ces aidants ?
Le répit peut être proposé par du temps de suppléance à domicile. Un professionnel va venir accompagner sur une heure, deux heures ou une après-midi le proche aidé. L'aidant peut donc se reposer, boire un café ou prendre des rendez-vous médicaux. Parce que les aidants s’oublient, ils ne prennent pas soin de leur santé, ils sont concentrés sur celle de leurs proches.
Ça peut être aussi de l'hébergement temporaire, en EHPAD. Dans le cadre des maladies neuro-évolutives, quand il y a des troubles cognitifs, l’aidé peut se rendre une journée ou deux en accueil de jour avec des professionnels. Le répit peut aussi s’organiser autour de séjours adaptés.
RCF : Le gouvernement a fait de la santé mentale la grande cause nationale pour cette année 2025. Est-ce que vous sentez la dynamique de cette initiative ?
La santé mentale est mise en lumière, mais je pense surtout que c'est l'affaire de tous et tout le temps. La prévention, elle se situe à tous les niveaux et elle n'a pas de temporalité.
RCF : Pour ceux qui se reconnaissent comme aidants, quel numéro doivent-ils contacter ?
En ce qui concerne notre plateforme de répit, le contact unique, c'est le 0809 109 109 ou sur le site Soutenir les aidants.


Chaque jour de la semaine, un sujet d’actu avec un invité interviewé par chaque radio RCF de Nouvelle Aquitaine.




