Mort du Pape François : "je retiens sa très grande attention aux pauvres", Samuel Volta le vicaire du diocèse de Bordeaux

Après l'annonce lundi 21 avril du décès du Pape François à l'âge de 88 ans, l’archevêque de Bordeaux, Monseigneur Jean-Paul James, a rendu hommage dans une déclaration au Pape François : "Dans la lumière et la paix pascales, le pape François nous a quittés. Nous apprenons son décès avec tristesse. Avec beaucoup de courage, notre Pape a vécu sa mission jusqu’au bout".

L'archevêque de Bordeaux, nommé en 2019 par le Pape François, donne rendez-vous aux Girondins vendredi 25 avril, à 18h30, dans la cathédrale de Bordeaux pour une messe d’action de grâce pour le pontificat du Pape François en la cathédrale Saint-André à Bordeaux. 12 années de pontificat qui ont inspiré le diocèse de Bordeaux et son vicaire général, Samuel Volta, sur de nombreux points.

J'ai une belle photo avec le Pape dans mon bureau 

RCF Bordeaux : quelles émotions en apprenant la mort du pape François lundi ?

Samuel Volta : le premier mot qui me vient, c'est l'espérance. Parce que le pape François est mort au début de l'octave de Pâques, le lendemain du dimanche de Pâques. Et puis, au cours d'une année jubilaire qu'il a lui-même promulguée, une année toute entière tournée vers l'espérance. Donc, moi, quand j'ai entendu la nouvelle lundi matin, c'est immédiatement l'espérance qui est arrivée, même avant le deuil. J'ai pensé, voilà le Pape entre dans la vie éternelle et l'espérance qu'il a essayé de nous transmettre et qui s'accomplit d'une certaine façon.

Quelle image gardez-vous du Pape François ?

Je l'ai approché une seule fois au cours d'une audience où j'ai pu lui serrer la main et je lui ai remis en mains propres les actes du Synode de Bordeaux en 2018. Donc, j'ai une belle photo qui est dans mon bureau depuis ce jour là où je remets ce document important au Pape. Après, ce que je retiens beaucoup de son pontificat, ce qui m'a marqué comme prêtre, c'est le jubilé de la miséricorde. Je crois que ça a été un temps assez extraordinaire pour l'Eglise. Ce jubilé qu'il a promulgué, qui n'était pas un jubilé prévu, était vraiment un désir fort du Pape et je trouve que ça a nourri vraiment la vie de nos paroisses, la vie de l'Église. Et encore aujourd'hui je chante moi-même souvent l'hymne du Jubilé de la miséricorde.

L'attention aux plus pauvres du Pape a inspiré le diocèse de Bordeaux 

Qu'est-ce qui va rester de la spécificité du pontificat du Pape ?

Je pense que c'est la simplicité avec laquelle il s'est présenté dès le début de son pontificat. On l'a vu arriver avec ce désir de simplicité. Même au niveau vestimentaire avec un style plus simple que ses prédécesseurs. Et puis bien sûr, les gestes forts qu'il a fait très rapidement au début de son pontificat. Les migrants d'abord. Le premier voyage sur l'île de Lampedusa avec cet hommage qui a été rendu à tous les migrants qui meurent dans la Méditerranée et la gerbe de fleurs qui a été lancée d'un bateau à cette occasion. Ensuite, la visite dans les prisons de Rome. Ces gestes forts du Jeudi Saint : le lavement des pieds aux prisonniers. Voilà cette très grande attention à la fragilité que je retiens.

Cette attention aux plus pauvres vous a inspirée  ?

Bien sûr ! Tout ce qu'on cherche à faire autour de la diaconie dans le diocèse de Bordeaux est clairement inspiré par l'enseignement du Pape François, de Laudato si, de Fratelli tutti et beaucoup de ses encycliques. Le dynamisme qu'on observe autour des diaconies, ces groupes qui cherchent à stimuler les paroisses dans le sens de l'accueil, de la fragilité, de la place des plus pauvres et des personnes handicapées, je pense que c'est un des fruits du ministère du Pape François.

Les rassemblements qui ont eu lieu à Rome, où on a eu d'ailleurs une délégation de Bordelais sans domicile fixe qui sont partis à Rome, beaucoup de ces choses ont été très inspirantes pour stimuler la diaconie sur le diocèse de Bordeaux.