Marchés de Noël : le retour des crèches à Strasbourg

Rappelez-vous, l’an dernier, en pleine période de l’Avent, Strasbourg ne comptait qu’une seule crèche visible dans l’espace public. Une crèche installée dans un lieu pour le moins inattendu : le parvis du magasin Mr Bricolage, au 1 rue du 22 Novembre.

Une situation qui avait de quoi surprendre dans une ville qui se revendique comme capitale de Noël, et qui accueille chaque année pas moins de huit marchés de Noël, dont le célèbre Christkindelsmärik - littéralement, le « marché de l’Enfant Jésus » en alsacien.

4 scènes de nativité, cette année

Mais cette année, les crèches se sont multipliées dans la capitale alsacienne. Elles sont désormais au nombre de quatre. Celle installée devant le magasin de bricolage est toujours présente. À ses côtés, une crèche grandeur nature a été installée dans la cour du Foyer de l’étudiant catholique (FEC), éclairée jour et nuit. Une troisième a pris place au sommet de la pyramide de Noël, le « Chalet de l’Opéra », situé place Broglie. Enfin, plusieurs crèches de plus petite taille sont à découvrir au cœur de l’exposition Crèches du Monde, présentée au Palais épiscopal jusqu’au 20 décembre.

Une diversité qui enchante touristes comme riverains. À la sortie de l’exposition, croyants et laïques se disent heureux de croiser ces scènes traditionnelles dans les rues strasbourgeoises. Pour certains, elles reflètent une foi profonde ; pour d’autres, elles évoquent surtout un héritage symbolique et familial. C’est le cas d’Hélène, 30 ans :

Ça me rappelle les crèches que l’on pouvait trouver chez mes grands-parents. C’était une activité familiale, ce sont des bons souvenirs. C’est agréable de pouvoir se les remémorer. 

Parmi ces crèches, toutes conçues avec des matériaux variés et parfois peuplées de santons surprenants - comme des lamas remplaçant l’âne dans la crèche péruvienne -, Azaet, 24 ans, souligne surtout leur rôle social :

C’est un moyen de réunir certaines personnes isolées en cette fin d’année. C’est une tradition que l’on connait enfant puis qu’on garde souvent comme point de repère. 

Une décision collégiale

Du côté du FEC, l’installation de la crèche grandeur nature en bois répond à une demande de l’association des commerçants de la rue. Une initiative qui fait la fierté de ces derniers, ainsi que celle du directeur du foyer, Étienne Troestler, qui espère voir cette scène perdurer dans les années à venir.

La mairie a également soutenu cette démarche. Par la voix de son adjoint Guillaume Libsig, elle précise que cette demande ne nécessite que quelques conditions :

En tant qu’organisateur d'événement, on a surtout des prérogatives sécuritaires. Des tags sur les chalets par exemple. Là au moins elle est à l’abri, dans une cour fermée, dans un lieu, en plus qui fait sens. 

Une nouveauté que Strasbourgeois et touristes souhaitent également voir se renouveler chaque année.