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Maire d’une petite commune : fonction à grandes responsabilités mais peu de reconnaissance

Maire d’une petite commune : fonction à grandes responsabilités mais peu de reconnaissance

Un article rédigé par Matthieu Riolland - le 15 mai 2025 - Modifié le 16 mai 2025
L'invité RégionBernard Comte, maire d'une petite commune, présente son quotidien

Dans moins d’un an, en mars 2026, auront lieu les élections municipales. Pour plus de deux maires français sur trois, les indemnités liées à la fonction sont inférieures au SMIC. Pourtant, le temps consacré au poste et les responsabilités qu’il implique sont fortes. Rencontre avec le maire de Bougon (79), Bernard Comte.

Bernard Comte est maire de Bougon, dans les Deux-Sèvres, depuis onze ans son engagement pour la commune demande des sacrifices © Matthieu RiollandBernard Comte est maire de Bougon, dans les Deux-Sèvres, depuis onze ans son engagement pour la commune demande des sacrifices © Matthieu Riolland

À Bougon, dans les Deux-Sèvres, la commune compte moins de 180 habitants. Depuis 2014, Bernard Comte est maire du village. Pour lui, cette fonction implique un engagement au quotidien : 

Le personnel, c'est nous, le maire et ses adjoints. Souvent, c'est le maire qui est sollicité en premier. Ces sollicitations peuvent avoir lieu 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. 

 

Justement, à peine rentré dans la mairie, Bernard Comte se fait alpaguer : “Désolé, je suis en interview. La femme lui répond, je reviens après alors. Voilà, c’est tout à fait symbolique de ce qui se passe au quotidien.

Une fois rentré dans la mairie, Bernard Comte nous présente les locaux. Ne cherchez pas son bureau, le maire de Bougon n’en a jamais eu. Lorsqu’il ne travaille pas depuis chez lui, le maire s’installe sur une partie du bureau de la secrétaire.

 

Le maire de Bougon, Bernard Comte, ne possède pas de bureau, il partage donc celui de sa secrétaire.

 

Des compétences larges et variées

Les questions à traiter peuvent être très diverses. Allant des registres civils, aux procédures législatives en passant par les projets de développement de la commune. Là où dans certaines communes, des services techniques sont spécialisés sur ces questions, à Bougon, comme dans la plupart des communes de moins de 1 000 habitants, ce sont les membres du conseil municipal, accompagnés de leur secrétariat, qui doivent traiter toutes les questions. De nombreuses compétences pour des personnes qui n’ont pas forcément toutes les connaissances requises,

j'avais quand même passé plusieurs mandats en tant qu’adjoint, [...] mais évidemment, j'étais loin d'avoir les connaissances suffisantes, et je ne les ai toujours pas d'ailleurs

 

Pour développer leurs compétences, les élus ont accès à différentes formations, notamment celles proposées par l’association des maires de France (AMF). De son côté, Bernard Comte n’a participé à aucune d’entre elles, pour lui, “c'était encore du temps en plus, et des déplacements”.

À Bougon, le conseil municipal s’appuie sur sa secrétaire, qu’ils appellent  collaboratrice, du fait de son importance, explique Bernard Comte : “ma collaboratrice m'a beaucoup aidé. Elle m'a appris ce qu'étaient les différents actes du maire au quotidien.” Cette dernière partage son temps de travail sur trois communes. En cas de question complexe, le maire et ses adjoints peuvent également compter sur la solidarité entre élus : “on peut aller à la pêche aux infos auprès de l'association des maires ruraux, il y a le centre de gestion de la fonction publique. [...] On peut se faire aider par les structures en place ”.

Une vie professionnelle et une fonction difficile à concilier

À plus de soixante-dix ans, Bernard Comte n’a pas souhaité prendre sa retraite. En parallèle, il s’occupe toujours de son exploitation agricole, même si celle-ci passe au second plan : “Je sacrifie beaucoup de temps que je consacre à la collectivité. C'est du temps que je ne peux pas utiliser pour aider mes enfants et mes collègues à la ferme.” Après deux mandats en tant que maire, Bernard Comte souhaite passer le flambeau en 2026. Pour le moment, aucun candidat déclaré, “les limites [ce sont] les réunions le soir, explique le maire en poste, il faut que le conjoint soit présent, pour que les enfants soient en sécurité. [...] Quand on a une activité professionnelle qui éloigne de notre territoire [...] ce n'est pas toujours facile de tout concilier ”.

Pour cet agriculteur de profession, la fonction de maire n'est cependant pas qu’une contrainte. Cette activité lui procure de nombreux moments de satisfaction : “[J'ai] des contacts enrichissants avec des personnes d'horizons très variés, des missions qui sont tellement différentes les unes des autres qu'on se passionne pour réussir.

RCF Bordeaux
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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