En 2025, on célèbre le centenaire de la canonisation du saint curé d'Ars. À cette occasion, le père Rémy Griveaux, recteur du sanctuaire d'Ars et 13ᵉ successeur de saint Jean-Marie Vianney, revient sur la vie et l’héritage du saint patron des prêtres.
Lors de sa visite à Ars en 1986, le pape Jean-Paul II, aujourd’hui saint, avait prononcé ces paroles : « Le saint curé d'Ars, un modèle hors pair de l'accomplissement du ministère. »
« Un homme entièrement libre, entièrement donné à Dieu, qui offre sa vie pour Dieu et par amour des frères. » C’est par ces mots que le père Rémy Griveaux commence à décrire le saint curé d’Ars. Jean-Marie Vianney, curé de la paroisse d’Ars durant la période troublée de la Révolution et des guerres napoléoniennes, a su redonner toute sa place à la mission du prêtre. Le père Griveaux évoque cette vocation comme un face-à-face avec Dieu, un don de soi pour les hommes. « C’est ce qu’on appelle la charité pastorale », explique-t-il.
Un homme entièrement libre, entièrement donné à Dieu, qui offre sa vie pour Dieu et par amour des frères.
Le saint curé d’Ars a replacé Dieu au centre de la vie de sa paroisse, révélant son œuvre aux fidèles. Saint Jean-Marie Vianney est souvent décrit comme un homme petit et frêle, se nourrissant très peu, mais animé d’une immense énergie au service de sa communauté. « Sa nourriture profonde, c’est la présence de Dieu », explique le père Griveaux.
Dieu devient ainsi la réponse à la soif spirituelle de l’homme, et du prêtre en particulier : une réponse aux angoisses et aux grandes questions existentielles. Le recteur souligne que les prêtres ne marchent pas « à la suite d’une icône vieillotte, mais à la suite de l’œuvre de Dieu dans la vie du prêtre. »
Saint Jean-Marie Vianney, par sa dévotion à sa paroisse et la transmission vivante de l’œuvre divine, fut canonisé en 1925 et proclamé saint patron des prêtres. Depuis, le sanctuaire d’Ars est devenu un lieu de pèlerinage, non seulement pour les fidèles laïcs, mais aussi, et surtout, pour les prêtres. Le père Rémy Griveaux identifie plusieurs types de pèlerins : « Les gens viennent chercher des repères. J’ai entendu des pèlerins dire : “Pour nous, c’est un père.” » Les prêtres, quant à eux, peuvent rencontrer les chapelains du sanctuaire, qui assurent leur accompagnement spirituel. Ils peuvent également participer aux retraites organisées par l’Institut Jean-Marie Vianney, avec des prédicateurs venus de divers horizons.
Ce qui rassasie l’homme et le comble, c’est véritablement l’amour de Dieu.
« Il y a même des prêtres qui viennent pour un mois, trois mois, six mois, avec l’accord de leur évêque. Certains sont présents en ce moment pour se poser, se reposer, reprendre pied, et repartir dans leur ministère. La fraternité sacerdotale est très importante. Elle est l’une des clés de la vie du curé d’Ars », confie le recteur. Des pèlerins venus de près de 153 pays se rendent à Ars, tant la renommée du curé d’Ars a traversé les frontières. En 1929, le pape Pie XI consacrait cette renommée en le proclamant « patron céleste de tous les curés du monde catholique », universalisant ainsi sa figure. « On vient ici du monde entier. Je reçois par exemple des Américains, passionnés par la figure de ce petit prêtre – je ne dirais pas “qui a réussi”, mais dont le ministère fut à la fois très humble et très puissant », témoigne le père Griveaux. La vie du curé d’Ars reste un exemple pour les prêtres du monde entier : « Ce qui rassasie l’homme et le comble, c’est véritablement l’amour de Dieu. »
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