La foi se partage : Communication NonViolente : être vrai avec soi-même
« Tu ne dois pas juger, tu ne dois pas hausser le ton », les injonctions liées à l’éducation, au politiquement correct sont parfois compliquées à vivre pour être en harmonie avec soi-même. Face à cette problématique, la Communication NonViolente (CNV) propose d’apprendre la relation avec soi même et avec l'autre. Il en est question cette semaine dans « La foi se partage » sur RCF.
Laure Galvez, pasteur Samuel DuvalEst-ce que mon intention est vraiment de privilégier la relation avec l’autre ?
Comment réagir quand on se trouve en situation de conflit relationnel ? Il existe dans le milieu chrétien une forme de retenue. Ne lit-on pas dans le Bible qu’il ne faut pas rendre le mal pour le mal ? Qu’il faut aimer ses ennemis ? Mais alors, quelle attitude adopter ? La CNV – Communication NonViolente – apporte certaines réponses. Pour Laure Galvez, animatrice d’une cession d’initiation à la CNV ce samedi 18 octobre à la maison Famylia (Talence 33), « c’est un cheminement qui exige d’être en vérité avec ses émotions, même négatives ». Ce processus a été mis au point par Marshall Rosenberg, à travers plusieurs principes dont celui – premièrement – de clarifier l’intention. « Avec quelle intention nous exprimons nous ? Est-ce que mon intention est vraiment de privilégier la relation avec l'autre ou est-ce plutôt de démontrer que j'ai raison ? » interroge Laure Galvez.
La Communication NonViolente propose une forme d’analyse intérieure
C’est donc une approche de vérité qui est proposée avec la Communication NonViolente (CNV), vérité avec ce que l’on ressent. Quel a été l’effet de cette parole en moi ? Que s’est-il passé ? « Une sorte d’analyse intérieure », explique le pasteur Samuel Duval, accompagnateur en relation d’aide. « Même si je ne suis pas responsable de ce qui se passe, je peux réaliser que ça a eu un impact sur moi ».
Laure Galvez confirme. « La CNV est d’abord un chemin de conscience qui permet de réaliser comment je fonctionne et quels sont les besoins qui sont importants pour moi dans ce que je viens d'entendre ? » La formatrice en CNV est déjà intervenue au sein de communautés religieuses où la négation de ses propres besoins était présente. « Il y avait cette idée qu’elles n’étaient pas là pour écouter leurs besoins ou pour juger. Pourtant, c’était des personnes qui étaient pleines de jugements, mais elles n'osaient pas les exprimer parce que « c'est mal ». Donc la CNV aide à sortir du bien et du mal pour se relier à ce qui est vivant à l'intérieur. Elles ont appris pendant la formation à oser dire ce qu’elle ressentaient. « Je suis en train de juger telle sœur et je me sens vraiment triste de voir que je suis en train de juger ma sœur qui est à côté, parce que j'aspire à vivre de l'harmonie, à vivre de l'amour dans la relation et ce n’est pas ce que je vis ». Donc la CNV permet de transformer le « c’est mal » en « je me sens triste », à être vrai avec soi-même ».
Souvent dans nos Eglises, on a une barrière moralisante qui nous empêche de dire ce qu’on pense de l’autre
Pour le pasteur Samuel Duval, cette pensée qui renvoie un sentiment de culpabilité doit être accueillie avec vérité. « Ce qu'il y a d'extraordinaire, c'est d'accueillir avec bienveillance le « petit chacal », c'est à dire cette parole qui fait que je juge l'autre, de l'accueillir avec bienveillance et laisser un espace pour comprendre pourquoi je le juge ? » Pour l’accompagnateur en relation d’aide, cette attitude permet d’apprendre à rebondir. « L'accueil bienveillant des choses négatives oblige à se poser la question : qu'est ce que c'est venu activer en moi ? Et pour que ça puisse venir chercher ce que ça a activé, ça a besoin d'abord d'être nommé avec bienveillance. Or, souvent dans nos Eglises, on a une barrière moralisante qui nous empêche de dire ce qu’on pense de l’autre. Pourtant, l’accueillir permet de ne pas enfermer ce qu’on veut dire et ça, c'est révolutionnaire. C’est extraordinaire de l'exprimer. »
Accueillir son ressenti est très libérateur
La Communication NonViolente offre donc un chemin de vérité, non pour dire « ses quatre vérités » à une personne, mais pour être bienveillant avec soi-même. « Cela permet de s’accueillir tel que nous sommes et en même temps de prendre conscience de nos conditionnements qui nous enferment dans des mécanismes de défense », explique le pasteur Duval. « Cela se traduit par des jugements, des étiquettes, des exigences, des dénis de responsabilité. Ce n'est pas ma faute, il faut, je dois. Et ça nous coupe, ça rend les relations complètement mortes. Le fait d'accepter d’accueillir son ressenti est très libérateur ».
Laure Galvez est formatrice certifiée en Communication NonViolente , également médiatrice et coach relationnel
Samuel Duval est pasteur de l'Eglise baptiste de Bordeaux Caudéran, formé à la relation d'aide et à l'accompagnement en analyse transactionnelle
Retrouvez "la foi se partage" chaque jeudi en direct de 12h à 13h
Au sommaire de l'émission du jeudi 16 octobre 2025 : Communication NonViolente : faut-il tendre l'autre joue ?
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