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La fast fashion, un danger pour notre société ?

La fast fashion, un danger pour notre société ?

Un article rédigé par Constance Fiévet - le 11 juin 2025 - Modifié le 12 juin 2025
L'Invité de la MatinaleFast fashion : le Sénat condamne la culture du jetable

Rapporteur de la proposition de loi sur la fast fashion votée le 10 juin 2025 au Sénat, Sylvie Valente Le Hir a fait de la mode ultra rapide son combat. Elle dénonce la violence de ces sites étrangers qui envahissent les habitudes des consommateurs français. Shein, Temu, des sites ultra concurrentiels qui proposent des prix toujours plus bas. Pourtant les plateformes de fast fashion représentent un risque sanitaire, écologique et économique, selon la sénatrice.

Fast Fashion © DRFast Fashion © DR

Le Conseil du Commerce de France (CDCF) révèle que 85 à 95% des produits issus de la fast fashion ne respectent pas les normes européennes. La sénatrice de l’Oise pointe du doigt des produits à très bas coûts “souvent de mauvaise qualité qui présentent qui plus est un risque sanitaire en raison de leur toxicité”. La proposition de loi votée hier au Sénat vise à limiter l’expansion de ces sites étrangers et à sensibiliser les consommateurs.

Une stratégie commerciale efficace

Des prix qui ne cessent de baisser, des pop-up à répétition et des alertes de fin de stock, voilà la stratégie de la fast-fashion. Sylvie Valente Le Hir dénonce une “façon de nous conduire à ces actes d’achats compulsifs”. Elle y voit une violence du fait de l’urgence de l’achat et constate que ces plateformes ont tendance à créer des besoins que nous n’avons pas. Plus que cette stratégie marketing extrêmement efficace, la sénatrice voit dans ce système un danger écologique. “C’est un système qu’il faut dénoncer. Nous sommes envahis de petits colis, plus de 600 avions par nuit, remplis de produits sans aucun contrôle et qui sont jetables” ajoute t-elle. 

C'est un système qu'il faut dénoncer

En plus de risques économiques et écologiques, s'ajoutent de réels risques sanitaires. Selon une étude du Figaro, le taux de phtalates, un produit censé ramollir le plastique, est alarmant. Certains vêtements contiendraient 428 fois le taux de phtalates autorisés en Europe. Ces produits sont connus pour provoquer des risques de cancers, de problèmes cardiaques et de fertilité. La croissance exponentielle de ces sites, plus 58% de ventes entre 2023 et 2024 en France, inquiète Sylvie Valente Le Hir. “Cette mode ultra express qui nous envahit” représente 20% des colis qui transitent par la Poste. De quoi affaiblir considérablement le commerce français, qu’il soit issu de la fast fashion ou non. 

Protéger le commerce français

L’objectif de la proposition de loi n’est pas uniquement de s’attaquer à des géants étrangers de la fast fashion, mais également de protéger davantage les groupes français et européens. Une décision vivement critiquée au niveau national par des associations qui jugent la loi trop clémente. Selon Emmaüs “en France, le boom de la fast-fashion coïncide avec une explosion des volumes jetés chaque année, souvent de trop mauvaise qualité pour être réemployés”. La sénatrice LR, en réponse à l'association, évoque des “magasins qui sont l’attractivité de nos territoires, de nos centres-villes”. Elle voit dans la fast fashion à la française une façon de générer des emplois. “Si ces magasins disparaissent, les consommateurs se tourneront vers Internet” s’inquiète Sylvie Valente le Hir. Des enseignes qui brassent  un grand nombre de clients avec 3,4 millions d’utilisatrices en 2023. Selon Sud Ouest, “ce sont près de 300 000 emplois qui ont été détruits en France dans l’industrie textile” du fait de ces géants étrangers. Cette loi est envisagée comme un recadrage de la fast fashion qui écarte les géants chinois au profit des enseignes européennes. L'idée du Sénat est de préserver les emplois français plutôt que de s’attaquer à la fast fashion dans sa globalité.

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Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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