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Jean-Pierre Kircher, un parcours de culture au service de la solidarité

Jean-Pierre Kircher, un parcours de culture au service de la solidarité

Un article rédigé par VB - RCF Lozère, le 19 décembre 2025 - Modifié le 19 décembre 2025

Ancien acteur majeur de la vie culturelle, Jean-Pierre Kircher consacre aujourd’hui son engagement au Secours populaire en Lozère. Un parcours entre culture, éducation populaire et lutte contre la précarité en milieu rural.

De la culture à la solidarité avec le Secours populaire en Lozère © Benoît PrieurDe la culture à la solidarité avec le Secours populaire en Lozère © Benoît Prieur

Ancien directeur culturel et aujourd’hui président du Secours populaire en Lozère, Jean-Pierre Kircher incarne un itinéraire singulier où l’éducation populaire, la création artistique et l’engagement solidaire se répondent. À l’heure de la retraite, il poursuit autrement ce fil rouge : mettre ses compétences et son énergie au service des plus fragiles.

Des racines multiples, une identité façonnée par l’histoire

Son nom intrigue en Lozère. "Kircher, c’est un nom à consonance germanique, alsacienne", confie-t-il. Une histoire familiale marquée par les migrations : des grands-parents protestants venus d’Alsace, une branche italienne, une rencontre en Algérie où Jean-Pierre Kircher naît et passe ses huit premières années, au cœur des événements qui mèneront à l’indépendance. En 1963, la famille s’installe dans l’Hérault, à Frontignan, puis autour de l’étang de Thau.
Une trajectoire personnelle déjà traversée par les déplacements, les ruptures et les recompositions, qui nourriront plus tard son regard sur les fragilités humaines.

L’éducation populaire comme socle

Jean-Pierre Kircher se définit comme "un pur produit de l’éducation populaire". Sa carrière débute dans une MJC à Balaruc-les-Bains, auprès des adolescents, entre culture, sport et nature. "Je n’avais pas l’impression de travailler", se souvient-il.
Ce goût pour l’action collective le mène ensuite à Villeneuve-lès-Maguelone, où il participe à la préfiguration et à l’ouverture d’un ambitieux centre culturel. Pendant dix ans, il y développe un projet artistique ancré dans le territoire, porté par une volonté politique forte.

La Lozère, territoire d’expérimentation culturelle

À la quarantaine, l’envie de changer de vie s’impose. La Lozère, département rural et préservé, devient un nouveau point d’ancrage. Informé par la DRAC de la création d’une scène conventionnée, Jean-Pierre Kircher rejoint un projet singulier : fonder une scène sans lieu fixe, itinérante, ouverte aux partenariats et aux "lieux improbables".
Les Scènes Croisées de Lozère voient le jour en 2001. Pendant quinze ans, il sillonne les routes, rencontre les habitants, fait dialoguer création contemporaine et territoires ruraux. "Ces années m’ont profondément enrichi", confie-t-il, soulignant l’importance de la culture comme levier de lien social, même (et surtout) loin des grandes métropoles.

De la culture à la solidarité

À la retraite, pas question de rompre avec l’engagement. Jean-Pierre Kircher met aujourd’hui son expérience au service du Secours populaire, dont il est président en Lozère. "Je ne voulais pas me couper de cette implication sociale. Ce temps libre devait rester utile."
Dans ce département peu peuplé, la précarité existe, souvent invisible. "La pauvreté est plus cachée qu’ailleurs", explique-t-il. Dans les hameaux isolés, certaines familles hésitent à demander de l’aide par peur du regard des autres. Les tournées du Solidaribus ont permis d’aller à leur rencontre, mais la stigmatisation reste un obstacle majeur.

Agir sans juger, travailler ensemble

Face à une pauvreté qui touche près de 14,6 % de la population lozérienne, au-dessus de la moyenne nationale, le Secours populaire agit en lien avec d’autres associations : Croix-Rouge, Restos du Cœur, Emmaüs. Mutualisation des achats, coordination des actions, réflexion commune : "Il n’y a pas de concurrence, mais une alliance nécessaire", insiste Jean-Pierre Kircher.
Au-delà de l’aide matérielle, l’accès à la culture demeure un enjeu essentiel. Une conviction héritée de toute une vie professionnelle : la dignité passe aussi par la possibilité de se nourrir de beauté, de rencontres et de sens.

Une continuité évidente

Du développement culturel en milieu rural à l’action solidaire, le parcours de Jean-Pierre Kircher dessine une cohérence profonde. "Ce que je vis aujourd’hui avec le Secours populaire, c’est l’aboutissement de tout ce que j’ai fait auparavant."
Une manière de rappeler que la culture et la solidarité ne sont pas deux mondes séparés, mais les deux versants d’un même engagement : celui de ne laisser personne au bord du chemin.

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