Développer le dialogue interreligieux entre chrétiens et musulmans, avec Sadek Beloucif

Hasard du calendrier 2025, les périodes de Ramadan et de Carême tombent presque au même moment cette année. Si le Carême commence avec le Mercredi des Cendre, le mercredi 5 mars, les musulmans entameront la période de jeûne du Ramadan 5 jours avant. Les deux communautés entendent profiter de l’occasion pour resserrer les liens. 

Développer le dialogue interreligieux 

Sadek Belloucif reprend les mots de Charles Péguy, “tout ce qui élève unit” et les inverse “tout ce unit élève”. C’est avec cette idée en tête que des musulmans et des chrétiens de France iront l’un vers vers l’autre pendant les périodes de Ramadan et de Carême. Sadek Belloucif, une des voix de l’Islam en France, anticipe “de belles rencontres”. Celles-ci pourront notamment avoir lieu lors de la rupture du jeûne par les musulmans. “ À la grande mosquée de Paris, il y a des iftars, il y a des ruptures de jeûne avec les autres religions bien sûr. Il y a aussi un groupe qui m'est cher, le GAIC, le groupe d'amitié islamo-chrétien où classiquement on se réunit pour partager le pain.”

Il y a un verset du Coran qui disait que si Dieu avait voulu, il aurait fait de nous une communauté unique. Il faut aller à la connaissance et à la recherche de l’autre.

L’objectif de ces rencontres est simple : développer la solidarité interreligieuse. Sadek Belloucif s’oppose à un “œcuménisme benet et béat” et prône l’acceptation de la différence et le dialogue. “Il y a un verset du Coran qui disait que si Dieu avait voulu, il aurait fait de nous une communauté unique. Il faut aller à la connaissance et à la recherche de l’autre”. Les communautés religieuses s’apparenterait donc à une Tour de Babel. 

Deux religions distinctes mais pas différentes

Pour le membre du Forif, les religions chrétiennes et musulmanes “ne sont pas différentes mais distinctes et ont un même but”. Le dialogue entre les deux n’en est que plus aisé.  Sadek Belloucif étend dans cette veine sa sympathie au Pape François. Hospitalisé depuis 12 jours, l’état de santé du souverain pontife est décrit comme stable mais critique. “Je l'aime particulièrement parce que c'est un homme de dialogue et aussi de combat. C'est lui qui, en février 2019, est allé au Caire rencontrer le grand imam El Azhar, pour promouvoir la fraternité et donc la paix.”  Au plus haut niveau déjà, le dialogue interreligieux a commencé.