Affaire Santier : encore un problème de transparence dans l'Église ?
Chaque vendredi, le PressClub revient sur les sujets qui ont fait l’actualité dans la semaine. Une heure d’échanges avec des journalistes, invités pour décrypter l’actualité. Ce vendredi 21 octobre 2022, c’est Jean-Marie Guénois, rédacteur en chef au Figaro en charge des religions et son confrère Gauthier Vaillant, chef adjoint du service France de La Croix, qui étaient à l’antenne.
Un silence problématique
Michel Santier, ancien évêque de Luçon et de Créteil, est reconnu coupable d’abus spirituels et sexuels sur des jeunes adultes lorsqu’il était responsable de l’école de la foi en Normandie. Un an après le rapport de la CIASE, une nouvelle affaire bouleverse l'Église catholique en France. Fondateur de la communauté Réjouis-toi, Michel Santier avait été sanctionné en 2021 par Rome pour des faits d’abus spirituels et sexuels qui avaient eu lieu dans les années 1990. Depuis la médiatisation de cette affaire la semaine dernière, de nouvelles victimes se sont manifestées. L’archevêque de Rouen, Monseigneur Dominique Lebrun, a adressé un nouveau signalement au Vatican. La communauté chrétienne est sous le choc et découvre un scandale que l’Église a voulu taire.
Cette affaire scandalise la communauté. Michel Santier demandait aux personnes qui se confessaient de se déshabiller, comme une forme de strip-poker. En 2021, quand il quitte son diocèse et que le pape accepte sa démission, il laisse derrière lui de nombreuses victimes et une lettre d’au revoir. Il y parle "d’affaires passées douloureuses". À la messe chrismale qui avait eu lieu avant la Semaine Sainte, on a justifié son absence par des raisons de santé. Ce mensonge est témoin des dysfonctionnements de l’Église dans sa gestion des crises. Pour Gauthier Vaillant, l'institution "aurait dû prendre les devants vis-à-vis des chrétiens de Créteil. Santier a menti pendant 20 ans, et à cela s’ajoutent l’omission des raisons de sa démission et la dissimulation de la sanction romaine quand elle est tombée".
En novembre 2021, les diocèses français demandent à recevoir des évêques romains, "qui joueraient un rôle d’audit pour voir ce qui a avancé", explique Jean-Marie Guénois. Mais Rome refuse, ne voulant pas jouer un rôle d’arbitre. Début novembre 2022 aura lieu une grande assemblée des évêques de France pendant une semaine. Il y discuteront des problèmes de l’Église. Sauf que pour la première fois, et cela a de quoi interpeller les journalistes, ces réunions auront lieu à huis clos.
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