
Rats d'Opéra RCF - page 2
Cette émission est proposée par Jean-Pierre Vidit, Président du Cercle lyrique de Metz. Avec lui, vous ferez des voyages au travers de l’art lyrique qui va de l’opéra à l’opérette jusqu'à la comédie musicale.
Les grands évènements de la vie lyrique locale, les grandes œuvres et celles moins connues et les grands interprètes serviront de canevas à ses itinéraires musicaux. Un mot d’ordre: du plaisir, beaucoup de musique et quelques commentaires.
Episodes
30 mai 2025Paris au temps de Bellini
Dans cette émission nous allons essayer de comprendre le parcours personnel et artistique, de la période de l’émergence de la dernière œuvre de V.Bellini.
Les Puritains furent effectivement la dernière œuvre de Vincenzo Bellini puisque le musicien décède le 23 Septembre 1835 à Puteaux non loin de Paris soit 9 mois après la création des Puritains. Peu avant, au printemps
de 1833, Bellini créé son neuvième et avant dernier opéra - Béatrice
de Tende - à Venise au Teatro La Fenice qui fût de l’avis même du
compositeur un « fiasco solennel » dont le livret avait été concocté
par Félice Romani. Hélas, avec des conséquences dommageables
pour lui, Bellini est suspecté d’être ou avoir été l’amant de la femme
de son librettiste : ce qui va entraîner leur brouille définitive et pour
Bellini la perte d’un collaborateur au savoir-faire fin. Ce qui
précipitera son départ pour Paris. Il faut savoir et peut-être a-t-on
peine à l’imaginer que Bellini comme tant d’autres musiciens était
venu à Paris car celle-ci était alors la capitale européenne musicale
par excellence en ce début du 19 ème siècle. Si un compositeur était
désireux de se faire une place au soleil ou de faire connaître ses
œuvres pour leur faire faire une carrière internationale il se devait
d’être passé – avec succès cela va sans dire - par Paris. Or les
premiers opéras de Bellini étaient déjà connus des milieux artistiques
et surtout musicaux. Mais Bellini visait plus haut et désirait recevoir
une commande de l’Opéra de Paris du directeur Véron : celui qui
éconduit également Offenbach. Il dut se contenter d’écrire pour le
théâtre des Italiens une œuvre en italien. La première de cette
œuvre, I Puritani – les Puritains - eut lieu le 24 Janvier 1835 deux ans
seulement après l’arrivée de Bellini à Paris. Bellini tenait son grand
succès. Jean-Pierre ViditDroits image: Rats d'Opéra
23 mai 2025Etoile Filante 2...
Nous poursuivons en compagnie de Danielle Pister l’évocation de la
brillante mais courte carrière de Mado Robin décédée, des suites
d’une longue maladie, à l’âge de 42 ans alors qu’elle était au sommet
de son art. Nous allons surtout suivre le trajet de Mado Robin au
travers de l’œuvre de Leo Delibes – Lakmé – dont elle fut une des
interprètes les plus marquantes en raison de la puissance assez
incroyable de sa voix de colorature dans les aigus les plus hauts. On a
donc souvent pensé ou dit qu’il s’agissait de « la Lakmé du siècle »
même si bien sûr, après elles, d’autres interprètes ont marqué ce rôle
qui constitue pour les sopranos coloratures une des partitions phare
et fétiches qui autorise toutes les audaces et tous les efforts.
L’histoire de Lakmé prend sa source dans les séjours racontés par les
explorateurs, plus ou moins authentiques, qui vont permettre à des
librettistes de tirer de leurs récits la trame de drames qui vont
devenir célèbres – comme Madame Butterfly de Puccini en 1904 –
elles ont pour trait commun que ces opéras se terminent toujours
par la mort de l’héroïne. Et Lakmé n’échappe pas à la règle !
L’intrigue est, disons-le, assez simple : un jeune militaire anglais, dans
des circonstances assez banales et fortuites, fait la rencontre d’une
jeune hindoue – Lakmé – qui va tomber amoureuse du garçon au
premier regard au grand dam de son père, brahman, puisque la jeune
fille est censée protéger son village et sa caste par la préservation de
sa virginité. La jeune fille découvre l’amour et préfère mourir – en
s’empoisonnant – plutôt que de renoncer à ce bonheur qu’elle
découvre et la comble. Si l’intrigue est plutôt convenue, cette œuvre
reflète le rêve occidental du 19 ème siècle concernant l’Orient lointain
où s’opposent des cultures totalement étrangères l’une à l’autre où
les femmes paient – comme le fait remarquer Catherine Clément
dans « L’Opéra ou la défaite des femmes en 1979 » – un lourd tribut.
Mais, au travers du divertissement, se disent malgré tout des réalités
aussi simplifiées soient elles. Jean-Pierre ViditDroits image: Rats d'Opéra
16 mai 2025Etoile Filante 1
Nous sommes en compagnie de Danielle Pister qui va retracer pour nous le parcours de l’une des plus belles voix de la galaxie lyrique française qui malheureusement s’est brisée le 10 Décembre 1960 des suites d’’une longue maladie comme il est d’usage de pudiquement. Le mélomane ou l’homme de la rue est d’abord admiratif à l’écoute de sa voix, voix dont l’étendue vocale dans l’aigu est exceptionnelle pour ne pas dire unique. The « French stratospheric colorature » comme la surnommait les admirateurs américains prend rapidement une place remarquable sur l’échiquier vocal. Pourtant, rien ne prédisposait cette jeune fille née le 29 Décembre 1918 à embrasser la carrière lyrique qui, comme dans toute famille aisée, ménageait une éducation musicale à ses enfants. Elle se marie à 17ans et se retrouve veuve avec une petite fille handicapée. Pourtant, à 13 ans, elle commence de travailler sa voix et remarquée par un célèbre ténor italien elle travaille alors avec Mario Podesta qui la forme au belcanto. Fort de cet enseignement, elle va pouvoir ressusciter les œuvres écrites pour des voix exceptionnelle et, en raison de ce caractère, peu jouées : notamment Manon Lescaut et de son fameux « Éclat de rire ». Elle aborde alors des rôles comme celui d’Olympia dans les Contes d’Hoffmann puis de Lucia di Lammermoor sans oublier quelques œuvres plus joyeuses comme La fille du régiment. Si Mado Robin a ressuscité des œuvres un peu délaissées comme La Mignon d’Ambroise Thomas, compositeur messin, elle aborde aussi Gounod par l’intermédiaire de Mireille et de l’air redoutable de la Crau. Elle pourra alors investir des rôles de soprano dramatique comme celui de Violetta Valéry dite La Traviata qui n’est pas sans résonnances du début de sa vie privée par la séparation amoureuse dramatique due à la mort accidentelle de son mari. Elle enregistrera l’œuvre de Verdi mais ne pourra plus la chanter sur scène. On terminera sur un registra plus joyeux par la reprise d’un air léger chanté à l’origine par Berthe Sylva : Frou-Frou qu’elle interprète aussi dans des émissions de la télévision alors naissante où elle se produisait volontiers. Jean-Pierre ViditDroits image: Rats d'Opéra
9 mai 2025Tosca Regards croisés
Nous allons grâce à la complicité de deux fins connaisseurs de l’opéra italien Gilles Dupont et Alain Madella habitués à faire les présentations publiques lors des retransmissions de ces opéras et d’autres sur écran.
Il va s’agir, pour cette première expérience, de faire débattre ces deux amateurs éclairés sur un même opéra afin de croiser leurs regards et leurs points de vue. Cette discussion et cet échange a pour but de nous le mieux faire connaître afin d’en augmenter et affiner notre compréhension. N’oublions pas que si nous sommes en 2025, il y a 101 ans mourrait Puccini à Bruxelles des suites d’une longue maladie pour utiliser l’expression pudique consacrée.Après avoir évoqué les conditions de naissance et d’apparition sur scène de l’œuvre le 14 Janvier 1900, nos deux commentateurs évoquerons successivement :
Comment situer Tosca dans l’ensemble de l’œuvre du compositeur.
Quels sont les thèmes autour desquels l’opéra s’articule sans oublier de dire un mot sur le contexte politique qui est également important dans cette œuvre où divers plans se chevauchent, s’entrecroisent et même s’opposent.
Qu’est-ce qui, chacun à votre tour, vous séduit le plus dans cet opéra ?
Vous avez choisi l’enregistrement avec Maria Callas, Carlo Bergonzi avec à la baguette Georges Prêtre en 1965. Ce qui permettra d’autres références musicales ainsi que des souvenirs personnels en lien avec cet opéra. Jean-Pierre ViditDroits image: Rats d'Opéra
2 mai 2025Carmen a 150 ans Deuxième volet
A l’occasion du 150 ème anniversaire de la première de Carmen le 3 Mars 1875.
Nous poursuivons son déroulement à partir du second acte. Tchaïkovski avait raison dans son jugement puisqu’ayant vu l’opéra de Bizet plusieurs fois à Paris, il n'avait prédit cet indéniable succès planétaire. Nous avons également compris les enjeux qui peu à peu se tissent entre Carmen et Don José lequel tombe tout d’un coup subitement amoureux de la belle cigarière qui lui demande alors qu’elle a été arrêtée pour bagarre de la libérer et de le suivre. Donc rien moins que de trahir ses
engagements et sa discipline militaire. Mais Don José – qui
rappelons-le est le personnage principal des nouvelles de Prosper
Mérimée – est aussi en difficulté par rapport à une autre femme
Michaela – la jeune fille pure de son village – que la mère de Don
José à choisi comme femme pour son fils. Précisons que ce
personnage n’existe pas dans les nouvelles de Mérimée. Il a été
rajouté par Meilhac et Halévy – les deux librettistes de Carmen –
rendant bien sûr le drame encore plus poignant et plus complexe. Il
vérifie l’adage de deux scénaristes célèbres – Aurenche et Bost – qui
affirmait lorsqu’on leur demandait ce qu’était le secret d’un bon
scénario, ils répondaient imperturbablement : « c’est d’abord une
histoire, puis une histoire et enfin une histoire. » C’est exactement le
cas de Carmen. Lorsqu’entrera en scène le célèbre toréador Escamillo
- dont Carmen tombe aussitôt amoureuse -se créée ainsi la troisième
histoire. Suivons alors le déroulement du drame et sa terrible
conclusion qui choqua le public qui n’avait pas l’habitude de voir un
meurtre représenté sur scène. Retiré de l’affiche après 35
représentations, BIZET fût, on le devine, fort affecté par ce
déchainement médiatique contre son œuvre. Il meurt le 3 Juin dans
le plus parfait désarroi. Jean-Pierre ViditDroits image: Rats d'Opéra
25 avril 2025Carmen a 150 ans premier volet
C’est le 3 Mars 1875 que Carmen est créée sur la scène de l’Opéra-Comique : il y a donc tout juste 150 ans.
On sait la carrière de cet opéra. Il figure parmi les plus joués au monde. Toutefois la première fut un échec assez retentissant à sa création qui affecta beaucoup son compositeur. Blessé par cet échec, il se retire dans sa maison de Bougival aux bords de Seine où il se baigne dans les eaux glacées. Il est pris, peu après, d’une crise aiguë de rhumatisme articulaire puis d’un infarctus dans la nuit du 2 au 3 Juin 1875. Il décède à l’âge de 36 ans. Après la mort de Bizet, la carrière de Carmen sera rapide. Le premier triomphe a lieu à Vienne dès le mois d'octobre 1875.
J. Brahms enthousiaste, assiste à vingt représentations. R.Wagner et F. Nietzsche furent, entre autres, des admirateurs de l'œuvre dont Tchaïkovski disait que « d'ici dix ans, Carmen serait l'opéra le plus célèbre de toute la planète» La Reine Victoria en Angleterre puis le tsar Alexandre II demandent une représentation spéciale. Ce n’est qu’après tous ces succès extérieurs que Carmen fut reprogrammée à l’Opéra-Comique. Avant que nous ne nous abordions le déroulé de l’opéra de Bizet, nous évoquerons aussi les différentes pages symphoniques que le compositeur produira avant de connaître le succès. BIZET reçoit la commande d’un ouvrage par l’Opéra- Comique en Juin 1872 et proposa la nouvelle de Mérimée en 1873 quand bien même ce choix posait problème en raison de la mort sur scène de l’héroïne à la fin de l’opéra: ce qui ne s’était jamais vu dans cette noble maison. On saisira intuitivement que cette tonalité pastelle et parfois mièvre des œuvres généralement proposées allait forcément contraster violemment avec le rouge et le noir, la passion et la mort qui affleurent dans Carmen. Et cela va effectivement choquer le public ! Jean-Pierre ViditDroits image: Rats d'Opéra
20 avril 2025L’Oratorio de Pâques de J.S.Bach
L’Oratorio de Pâques de J.S.Bach. Nous retrouvons Jean-Pierre Pister du Cercle Lyrique de Metz qui va nous accompagner pour mieux saisir cette œuvre de Jean-Sébastien Bach qui traite du thème de la Résurrection. Un Oratorio plus qu’une cantate malgré sa brièveté (40 minutes) en raison de sa foisonnante composition musicale. En effet, la richesse des morceaux instrumentaux initiaux, le soin apporté aux parties vocales et sa place dans les compositions de l’année liturgique (1734-1735) donnent à cette œuvre un caractère spécifique. A l’inverse de l’Oratorio de Noël, l’Oratorio de Pâques n’a pas de narrateur mais quatre personnages qui déroulent l’histoire : Simon Pierre, Ténor, Jean, Basse, Marie-Madeleine, Alto et Marie de Jacques , Soprano. Le chœur, bien sûr, intervient au cours de l’Oratorio dans le numéro 3 et à la fin. Le texte de l’Oratorio reprend grâce à la plume de Picander qui fût un collaborateur proche de Bach pour la traduction des textes profanes et sacrés à partir de 1725 le passage des Évangiles dans lequel les apôtres Pierre et Jean alertés par quelques saintes femmes de l’entourage de Jésus courent vers son tombeau pour le découvrir vide au matin de Pâques. Cet Oratorio a été créé en 1738. J.P.Pister a choisi l’enregistrement dirigé par le chef Marcel Couraud, Chef de Chœur et d’orchestre, spécialiste aussi bien du baroque religieux que de l’opéra français du XIXème siècle. Jean-Pierre Vidit
Droits image: Rats d'Opéra
11 avril 2025Le triomphe de Némorimo : Bellini
Si Donizetti occupe une place de choix dans le belcanto italien, il est talonné de près par Bellini qui n'a pas moins de 71 Opéras sur la liste de ses œuvres lyriques.
Il ompte parmi ceux ci des têtes d’affiches : particulièrement L'elisir d'amore, Lucia di Lammermoor, Don Pasquale, sa trilogie des Reines d'Angleterre, La Fille du Régiment et La Favorite. né le 29 novembre
1797 à Bergame et mort le 8 avril 1848 dans la même ville. Précisons, au passage qu’il y un festival Donizetti qui a lieu tous les 2 ans dans cette magnifique ville qu’est Bergame. La vie de Donizetti se termina tragiquement puisqu’atteint par la syphilis, il est victime des attaques nerveuses qui sont le lot tragique de cette maladie. Il est interné en 1846 à la maison de santé du Dr Esquirol, célèbre neurologue, avant de revenir à Bergame sa ville natale où il meurt en 1848. Comme la plupart des livrets comiques du XIXeme siècle , cet opéra met en scène les personnages traditionnels de la commedia dell'arte italienne, tels que le soldat effronté, le charlatan. Et le paysan un peu naïf mais qui finalement tire son épingle du jeu.
Le timide Nemorino, un jeune paysan, est amoureux d’Adina qui se moque de lui et de ses sentiments. Jusqu’à ce qu’arrive le Sergent Belcore qui tente de séduire Adina. Arrive alors de Docteur Dulcamara qui vend à Némorino un bouteille de vin bordeaux devenu élixir d’amour. Pour avoir une seconde bouteille il accepte de s’enrôler dans l’armée. Mais l’oncle de Nemorino meurt et fait don de sa fortune à son neveu Némorino. Du coup, Adina laisse entrevoir à Némorino qu’elle n’est pas insensible à son charme ce qui nous voudra l’air le plus célèbre de la partition : una furtiva lagrima. Adina rachète l’engagement du jeune Némorino et lui avoue son amour. C’est le final d’un mariage heureux. Némorino laisse éclater sa joie avec tout le village. Jean-Pierre ViditDroits image: Rats d'Opéra
4 avril 2025400 eme
Cette émission aura un caractère un peu spécial puisqu’elle sera l’occasion de fêter la 400 ème émission.
Si on se retourne en arrière, Rats d’Opéra dure depuis plus de 8 ans à raison
d’une émission par semaine…sauf pendant l’été où nous rediffusons celles qui nous semblent les meilleures de l’année. Le titre de l’émission a été tiré d’amalgame entre « Rats de bibliothèque » et les célèbres petits élèves de l’école de danse de l’Opéra de Paris. Nous avons décidé pour cette « spéciale » de mettre en valeur tous ceux qui sur ces ondes vous font partager leur amour de l’art lyrique :
cette passion qui peut par moment devenir dévorante et un peu ennuyeuse pour qui ne l’apprécie pas. Nous avons demandé à tous ceux qui se relaient derrière ce micro à mes côtés : Alain Madella, Gille Dupont – pour l’opéra italien belcantiste- P.Stutzmann - pour les nouveautés contemporaines américaines- J.P.Héberlé - pour la comédie musicale- J.P.et D.Pister, - pour les grandes voix et les grands noms - M.F.Montfort, pour Puccini - P.Thil pour l’opéra français et pour R.Wagner et J.P.Vidit qui en est l’animateur pour l’opéra et l’actualité de l’art lyrique. Il ne faut pas oublier ceux qui travaillent dans l’ombre d’une part avec T.Desprez pour les réseaux sociaux – annoncer les émissions – et pour la technique, la mise en page et la réalisation Nicky Schneider. Nous leur avons demandé de choisir un ou deux titres et, bien évidemment, de nous donner les raisons de leur choix. Nous voulions les mettre à l’honneur car le travail qu’ils accomplissent pour ces émissions est remarquable. Ils leur consacrent beaucoup de temps. Bénévolement mais avec un
doigt d’enthousiasme. Qu’ils en soient remerciés.
Jean-pierre ViditDroits image: Rats d'Opéra
28 mars 2025Les puritains : le dernier opéra de Bellini
L’opéra de Paris-Bastille met à son programme le dernier opéra de
Bellini en trois actes intitulés « I puritani et I cavalieri ».
Parallèlement, l’actualité concerne le disque puisque sort un CD
sobrement intitulé I Puritani avec 5 clefs par Opéra Magazine.
L'action se déroule près de Plymouth, en Angleterre au cours
du XVII e siècle, à l'époque d'Oliver Cromwell pendant la guerre civile
entre les Puritains et les Royalistes. Une histoire d'amour se noue lors
d'une rencontre entre ennemis politiques, un partisan
des Puritains et celui des Stuart, après la décapitation du
roi Charles I er . En clair, Elvira, fille de Lord Valton – un chef puritain –
est amoureuse du royaliste Arturo Talbo. Riccardo a toute raisons
d’être malheureux de ce mariage puisque nous apprenons par sa
cavatine qu’il est lui aussi, amoureux d’Elvira. Elle a laissé éclater sa
joie à l’annonce de l’arrivée d’Arturo rendant Riccardo fou de jalousie
et décidé d’en découdre et se venger. Il va laisser Arturo s’enfuir avec
la prisonnière pour mieux l’accuser de trahison. Arturo devient le
traître et justifie la vengeance. A l’annonce de la fuite de son promis,
Elvira perd la raison et le soupçonne d’être amoureux de celle avec
laquelle il est parti. Cet air de la folie donne l’un des airs les plus
célèbres de la partition avec des vocalises virtuoses. Nous allons
changer d’interprète afin de rendre hommage à Maria Callas dont le
moindre des mérites n’a-t-il pas été de remettre au goût du jour tout
le répertoire du belcanto italien de la fin du 19 ème siècle. Riccardo qui
est bouleversé par la maladie mentale d’Elvira. Ce n’est qu’en
retrouvant Arturo qu’Elvira pourra s’apaiser. A l’acte 3, Arturo entend
Elvira chanter leur chant d’amour et Arturo lui répond comme au
temps de leurs premiers amours. Les deux amoureux se rejoignent.
Jean-Pierre ViditDroits image: Rats d'Opéra
21 mars 2025Messager et un coup de roulis Volet 2
Poursuivons notre découverte de l’œuvre de Jean Messager « Coup de Roulis » sur le livret d'Albert Willemetz.
Elle fut créée au théâtre Marigny, à Paris, le 29 septembre 1928. Nous sommes à bord du cuirassé « Montesquieu ». Les membres de l'équipage du « Montesquieu » attendent, nerveux, la feuille de permission avant de partir pour à leur retour, en manœuvres dans la Méditerranée.
Mais le député Puy-Pradal - à la tête d'une commission d'enquête parlementaire – arrive à bord le 20 décembre – pour comprendre un accident dont le cuirassé a été victime. Puy-Pradal est accompagné de « son » secrétaire – qui est, en fait, sa fille Béatrice - mais une fois à bord, il affiche sa complète ignorance du droit maritime, enchaînant sans fin les maladresses. Après ce récapitulatif de l’acte 1 nous passons aux actes 2 qui commence par l’arrivée de l’actrice Sola Myrrhis qui a été l’amante du commandant du Montesquieu. Elle rêve de rentrer à la Comédie Française et, fine mouche, compte utiliser, à cette fin, l’appui de Puy-Pradal qu’elle va tenter de séduire.
Dans l’acte suivant N° 3, Gerville réconcilie les amoureux et parvient à convaincre Puy-Pradal de donner son consentement au mariage de sa fille avec Kermao. Sola Myrrhis rejoindra finalement la Comédie Française, car elle a convaincu le député de la belle nature de son talent. Puy-Pradal, apprend, par un message codé et avant que le rideau ne tombe qu'il fait partie d'un nouveau remaniement ministériel. Tout est bien qui finit puisque Beatrice pourra épouser Kermao et Puy-Pradal obtient un poste ministériel. Tout est bien
aussi qui finit en chanson grâce à la musique de Messager et aux« lyrics » d’Albert Willemetz. Jean-Pierre Vidit .Droits image: Rats d'Opéra
14 mars 2025Messager et un coup de roulis
Les Frivolités parisiennes est une jeune compagnie artistique qui,
depuis déjà un certain nombre d’années, remet au goût du jour tout
un répertoire des années 1920.
Le moins que l’on puisse dire estqu’il ne manquait pas d’esprit ni du sens d’un humour parfoisdécapant ou grivois. Nous leur avions consacré un numéro de Ratsd’Opéra pour leur reprise de La-Haut de Maurice Yvain que vousretrouverez aisément sur les podcasts de RCF sur le site de RCF ou surcelui du Cercle Lyrique de Metz ww.cerclelyroiquedemetz.com .
Nous parlerons aujourd’hui de la dernière œuvre écrite par André
Messager – le compositeur du délicieux Fortunio d’après la pièce
d’A.de Musset – que vous retrouverez également dans les podcasts
de Rats d’Opéra. Il va composer des œuvres légères qui vont
connaître un beau succès comme, entre autres, Véronique dont vous
entendrez deux beaux extraits. Mais André Messager n’a pas été que
ce compositeur reconnu et un chef d’orchestre applaudi. Il fût aussi
un de ceux qui avec Albert Willemetz furent considérés comme l’un
des pères de l’opérette moderne au XXème siècle. Cette opérette
s’appuie sur une petite révolution puisque ce que l’on appellera
« lyrics » sous l’influence anglo-américaine s’appuie sur la
modification de la perspective. A l’époque, le compositeur adaptait
sa musique aux paroles. Maintenant, les « lyrics » sont imaginés
après la composition de la musique ce qui permet au musicien d’une
part de renforcer l’aspect comique du texte par une musique
appropriée mais aussi de jouer sur les sonorités des mots. Vous allez
finir par croire que le but de ces auteurs compositeurs était alors de
faire rire. Oui bien sûr mais cela n’empêchait pas ces derniers d’être
capables de composer de subtiles mélodies qui vont rester dans
l’oreille. Ce sera le cas pour Coup de Roulis que nous allons
maintenant détailler@ . Jean-pierre ViditDroits image: Rats d'Opéra
7 mars 2025les Contes d'Offenbach 02
Les récits de Hoffmann - qui ont inspiré le livret de Jean-Michel Carré - traitent souvent de la dualité entre le réel et l’irréel ainsi que le thèmes des figures de l’amour – surtout – mais aussi de la folie et de l’art.
Pendant le déroulement de cet opéra l’un des personnage – la cantatrice Stella – entre en scène pour jouer Don Giovanni de Mozart qui se terminera en même temps que notre œuvre. Mais Offenbach et son librettiste vont subtilement mêler à ces thèmes rebattus le fil de l’histoire personnelle du compositeur dans lequel il est assez facile de reconnaître des phases de sa vie. La musique, vous le verrez, varie au fur et à mesure des extraits. Elle passe d'une atmosphère légère et enjouée – presque juvénile (1 er acte) à des passages plus dramatiques (2 ème acte), pour finir dans le sombre ( 3ème acte) reflétant les émotions complexes
des personnages. D’abord, à l’acte 1, Hoffmann est fasciné et
subjugué par Olympia, croyant qu'elle est une femme réelle. Il chante et danse avec elle, mais découvre bientôt qu'elle n'est qu'un robot.
Première déconvenue. Puis Hoffmann se retrouve face à Antonia un
amour plus récent et finalement plus mature. La jeune femme,
déchirée entre son amour pour Hoffmann et les avertissements de sa
mère, finit par succomber à la tentation et chante, ce qui lui coûte la
vie. Hoffmann se retrouve donc encore une fois seul et face à une
disparition tragique. Avec l’Acte 3 nous entrons dans une autre forme
d’amour : celui de l’amour vénal où tout – y compris les sentiments
et bien sûr les plaisirs – s’achètent au prix fort. Gulietta vole le reflet
d’Hoffmann, ce qui le rend vulnérable et le plonge dans la désillusion.
Utilisé et trahi, il n'est pas en mesure de se libérer de son amour pour elle. À la fin de l'acte, Hoffmann est laissé seul et désespéré. Il se retrouve dans l’épilogue dans la taverne du Prologue pour une fois
encore s’enivrer. Et peut-être oublier. Jean-Pierre ViditDroits image: Rats d'Opéra
28 février 2025Les contes d’Offenbach
La dernière œuvre de Jacques Offenbach créée en
1881 à l’Opéra-Comique consacre comme un compositeur reconnu
par le public et la presse: Jacques Offenbach. Celui-ci fût longtemps
boudé, ostracisé par les cercles des « connaisseurs » qui pour des
motifs beaucoup moins nobles bloquaient son accession dans les
lieux officiellement consacrés au lyrique. Un léger relent
d’antisémitisme, un fort courant anti-allemand ainsi qu’une bonne
rasade de rivalités vont mettre à mal celui qui est à son apogée dans
les années 1870 et à l’affiche de nombreux théâtres. La France
vaincue, l’empereur fait prisonnier par le Kaiser, le territoire amputé
de l’Alsace et d’une partie de la Lorraine : la France se réveille avec la
g… de bois. Mais l’histoire commence aux alentours de 1856 alors
qu’Offenbach récolte les succès avec en 1855 Les Deux aveugles.
J.Michel Carré et Jules Barbier écrivent une pièce à succès qui
s’inspire des Contes Fantastiques d’E.T.A Hoffmann dont les œuvres
était connues dans toute l’Europe. Il est probable qu’Offenbach ait vu
cette pièce et peut-être même imaginé en tirer un opéra. Toutefois, il
ne donne pas suite occupé qu’il est à fournir des pièces nouvelles
qu’on lui réclame de toutes parts. Il y reviendra 7 années avant sa
mort et en composera la musique sur le seul livre écrit par Jules
Barbier puisque Carré était décédé quelques années auparavant.
Nous allons suivre au cours de cette émission le prologue. S’il a le
mérite de nous introduire dans l’œuvre ; se posent un certain
nombre de remarques qui permettent de localiser l’influence de
Mozart sur la composition de Jacques Offenbach qui vouait au
compositeur Salzbourgeois un véritable culte. On peut le constater
dans l’air du second acte - appelé l’air de Frantz- où le domestique se
moque de lui-même certes mais, au travers de cette moquerie, c’est
sa maîtresse, cantatrice, qui est visée. Jean-Pierre ViditDroits image: Rats d'Opéra
21 février 2025Bonta et musica : Cenerentola 2
Nous poursuivons sur RCF, l’opéra de Rossini créé à Rome au Teatro
Valle à l’occasion des fêtes du Carnaval : La Cenrentola inspirée bien
évidemment du Conte de Charles Perrault qui lui-même résulte d’une
longue tradition qui puise ses racines bien avant la version de
l’illustre conteur. Ainsi, nous continuerons l’exploration de l’intrigue
en nous centrant sur l’acte 2 qui est l’acte conclusif. C’est un acte au
cours duquel les masques – qui ont été largement et efficacement
utilisés et efficaces lors du 1 er acte sous la forme du déguisement -
vont brutalement tomber. Dandini reprend sa livrée de valet et, de
son côté, Alidoro le précepteur du Prince va tout faire pour
qu’innocemment son maître le Prince Ramiro ait un prétexte pour
s’arrêter dans la famille d’Angelina dont il est tombé tout d’un coup
follement amoureux. Il va donc finir par reconnaitre le bracelet qu’il
avait donné à la veille à la belle Angelina. Don Magnifico du coup est
perclus de tristesse car il comprend que ce n’est pas l’une de ses filles
que le Prince a décidé d’épouser : adieu luxe, richesse et honneurs. Il
en fera d’ailleurs d’amères reproches à Clorinda et Tysbé leur
reprochant leur incompétence en matière de séduction. Après le
magnifique sextuor qui clôt finalement la Cenerentola et regroupe
tous les protagonistes de cette comédie-drame, nous constatons que
le dénouement va s’avérer d’une haute tenue morale. Angelina fait
effectivement preuve de grandeur d’âme puisqu’elle intervient en
faveur de son père et de ses sœurs, abandonnant toute idée de
vengeance. Elle leur pardonne même aussi le tort qu’elles lui ont fait
et se montre ainsi une reine digne de ce nom ainsi qu’une épouse de
qualité prête à investir ses fonctions régaliennes.Droits image: Rats d'Opéra
14 février 2025Bonta et musica : Cenerentola
La Cenerentola de Giaocchino Rossini est une
« dramma giacoso » comme l’appelle Alain Duault . Le « dramma
giocoso » selon le journaliste est, littéralement, un « drame joyeux »
« désignant ces œuvres lyriques tantôt légères , tantôt plus graves et
dramatiques dans les thèmes qu'elle explore... ». Cenerentola est le
dernier opéra bouffe composé pour le public italien. Il est constitué
de deux actes dont le livret est signé de Jacopo Ferreti d’après le
conte de Perrault dont le librettiste s’est inspiré librement. La
première a eu lieu au Teatro Valle le 28 Janvier 1817. La
représentation est un fiasco bien que chanteurs et musiciens aient
travaillé d’arrache-pied. Quelques représentations de rodage
permettront d’arriver à un résultat adéquat et, pour tout, dire
brillant. Le compositeur ne ménage ni les fioritures ni les alliages de
voix donnant des trios, des quatuors et même un sextuor absolument
éblouissant. Bref tout ce qui fera l’essence et la spécificité du chant
rossinien. L’histoire ou, si vous préférez, le scénario, est assez
compliqué puisque chacun va se travestir : le Prince Don Ramiro va
devenir le valet. Mais le vrai valet – Dandini - va devenir le Prince. Il
faut y ajouter Alidoro le précepteur du Prince qui va l’aider dans ses
choix matrimoniaux. Lui aussi se déguise en mendiant pour n’être pas
reconnu par les sujets du Prince. Tout au long de cette émission, nous
allons suivre pas à pas – car l’intrigue est fertile en rebondissements
– le déroulement de cet acte 1 jusqu’à ce l’héroïne – Angelina alias
Cenerentola – arrive magnifiquement habillée au bal où l’on est
frappé de sa ressemblance avec la troisième fille de Don Magnifico.
Nous suivrons l’acte 2 dans la prochaine émission/ Jean-Pierre Vidit.Droits image: Rats d'Opéra
7 février 2025Jules Styne et Gypsy
Nous abordons pour l’émission de cette semaine l’une des figures marquantes de la comédie musicale américaine des années 50/70 Jules Styne. Il est tout à fait important de noter que les comédies musicales de cette époque véhiculaient un certain nombre de valeurs ou de modèles identificatoires qui correspondaient à ces populations qui affluaient comme immigrants aux USA. Jules Styne fait partie de ces émigrants qui débarquent, après un passage en Angleterre, et s’installent avec sa famille à Chicago.Très tôt, Styne montre des aptitudes musicales remarquables. À l’âge de 8 ans, il impressionne déjà les pianistes professionnels. Il étudie la musique classique au Chicago Musical College. Cependant, il réalise rapidement qu’il est attiré par la musique populaire plutôt que par une carrière purement classique. Dans les années 1930, Styne déménage à New York, puis à Hollywood, où il commence à composer pour le cinéma. Là, il rencontre des paroliers célèbres comme Sammy Cahn, avec qui il écrit plusieurs succès, dont le
célèbre "Let It Snow! Let It Snow! Let It Snow!". Styne va travailler alors régulièrement dans l'industrie du divertissement au cours des années 1930. S’il s'établit d'abord comme compositeur de chansons populaires, il se tourne rapidement vers Broadway, où il va laisser un héritage durable : il remportera d’ailleurs en 1954 l’Oscar de la meilleure chanson. Funny Girl qui révelera Barbara Streisand est aussi à s’inscrire à son palmarès. Gypsy en 1959 – que nous détailerons - est inspiré des mémoires de Gypsy Rose Lee, une célèbre danseuse burlesque. Gyspsy raconte l’histoire de la relation complexe entre une mère ambitieuse et ses filles dans le monde impitoyable du
vaudeville américain des années 1920-1930. Les paroles sont écrites
par un parolier qui va devenir très célèbre : Stephen Sondheim. Jean-
Pierre ViditDroits image: Rats d'Opéra
31 janvier 2025Comme elles font toutes…de W.A.Mozart
Tel est le titre, traduit en français, du célèbre opéra de W.A. Mozart
qui sera présenté pour la première fois le 26 Janvier 1790 au Burgtheater de Vienne. Sur le plan du catalogue, cette œuvre vient après Les Noces de Figaro en 1786 puis Don Giovanni en 1787. S’il se situe après, il représente la troisième collaboration de Mozart avec l’Abbé Da Ponte qui était devenu, après les succès des Noces et de Don Giovanni, le librettiste presqu’attitré du compositeur. L’Abbé Da Ponte avait d’ailleurs proposé le livret à Antonio Salieri, musicien attitré de l’Empereur d’Autriche. Celui-ci l’avait jugé immoral et invraisemblable. L’œuvre écrite restera, de ce fait, un certain temps sur une étagère sorte de purgatoire avant de connaître le succès grâce à la musique du musicien salzbourgeois. Philippe Stutzmann, Membre du Cercle lyrique de Metz, va vous guider pour nous introduire dans cette intrigue à rebondissements où un sujet grave – la fidélité conjugale ou amoureuse – est traité avec virtuosité mais avec une certaine dose de comique quelques fois un peu rude et
amère. De fait, les deux personnages féminins sont pris, à leur insu,
dans une machination où il sera question de mettre en évidence leur
irrésitible penchant pour l’infidélité et la trahison. Donc pour leur
perversité congénitale : de quoi fâcher les féministes ! L’intrigue, bien
évidemment, est compliquée. Elle se déploie au fil des deux actes
que dure l’opéra entre manigances, fausses routes, chausse-trappes
et mauvaises informations puisque le but – à peine avoué – est la
manipulation. Il s’agit par tous les moyens à disposition de prouver ce
que l’on veut prouver : l’infidélité incoercible des femmes. Mais tout
finira bien qui a mal commencé et le principal instigateur de cette
manipulation – Don Alfonso - sera aussi celui qui au final réconciliera
les amoureux fâchés qui, bien sûr, vont se retrouver et, bien
évidemment, en rire.
Jean-Pierre ViditDroits image: Rats d'Opéra
24 janvier 2025Tony Poncet, le bombardier basque. 2
Nous poursuivons sur RCF en compagnie de Danielle Pister l’évocation de la carrière du Ténor Tony Poncet. Ce chanteur, on le sait, fut quelque peu ostracisé et vilipendé par la critique parisienne. Si nous avons évoqué dans la première partie de l’émission les rôles chantés - qui recoupent les grands opéras - il a aussi abordé les répertoires légers – c’est le cas du Pays du Sourire de Lehar – ainsi que l’opérette. On note qu’il met aussi à son répertoire dans des registres plus récréatifs les chansons et ce que l’on appelle un peu péjorativement : le lyrique légers comme la « Sérénade créole ».Dans un registre plus sérieux, il ne faut pas oublier aussi l’aspect patriotique. En interprétant « La Marseillaise » il ne s’agissait pas, pour lui, de la simple interprétation d’un air officiel mais d’une sorte de déclaration d’amour à la France. Cette dernière l’avait accueilli lorsqu’il était un pauvre réfugié espagnol fuyant la dictature franquiste.Il bénéficiera, peu après, de la naturalisation française. Il faut dire que malgré le dédain que certaines coteries ne manquaient pas de lui témoigner, ses qualités vocales, la puissance de sa voix et l’adaptation qu’il faisait de la puissance de sa voix face à des partenaires qui ne pouvait rivaliser avec la sienne jouait en sa faveur aux yeux du public. D’autant qu’il était obligé, par ailleurs, de compenser une petite taille qui exigeait que ses partenaires féminines restent dans des chaussures sans talon! Le thème du devoir patriotique, du déchirement entre les sentiments et les choix politiques – Guillaume Tell- lui firent peu à peu endosser des rôles qui étaient en fait des plaidoyers pour la tolérance comme dans les Huguenots de Meyerbeer où l’on retrouve le conflit politico- amoureux suscité par les guerres de religion ou dans le célèbre opéra d’Halévy – La Juive- où un père envoie sa fille au bûcher. Au travers de ces titres, les spectateurs pouvaient aussi découvrir les œuvres littéraires dont étaient extraits les livrets. Sa carrière a été relativement courte et plutôt mal passée à la postérité d’autant que sa vie fût abrégée par la maladie.Droits image: Rats d'Opéra
17 janvier 2025Tony Poncet : le Bombardier basque
En compagnie de Danielle Pister nous évoquons la carrière de Tony
Poncet un ténor qui a accompagné toute l’éducation lyrique de notre
intervenante qui le vit à plusieurs reprises sur la scène du Théâtre
d’Oran dans tous les grands rôles du répertoire. La jeunesse de ce
futur chanteur a été celle de réfugiés espagnols fuyant le franquisme
s’installant non loin de la frontière espagnole. S’il abandonne très
vite l’école, il doit pour vivre, faire des petits boulots : ce qui donne à
sa formation personnelle un aspect original par rapport aux parcours
de la plupart de ses confrères. Il se distingue par une vaillance et un
sens patriotique qui le voit s’impliquer dans la défense de son pays
d’adoption. C’est là qu’il se met à chanter et que sa voix remarquable
attire l’attention des auditeurs. Cette vie rude et la modestie de ses
origines sera vécue par lui comme un étendard et il chantera,
d’ailleurs, des airs patriotiques. On est donc en présence d’une
personnalité atypique qui tranche avec le coton et la soie dans
laquelle la plupart des chanteurs ont grandi. Il était doté d’une voix
puissante et se jouait des difficultés en même temps qu’il pouvait
être d’une grande générosité vis-à-vis de son public en n’hésitant pas
à bisser, quelques fois trisser les airs qui faisaient la joie du public. Il a
été, on le devine, maltraité par la critique. Comme Offenbach, il fût
ostracisé par le milieu lyrique d’autant que sa petite taille le mettait
en position difficile par rapport à ses partenaires féminines qui
pouvaient le dépasser d’une tête quelles que soient les astuces que
les metteurs en scène pouvaient inventer pour combler ce handicap.
Cette cabale allait jusqu’à soutenir une prétendue « inculture »
musicale. Alors qu’il avait fréquenté le Conservatoire de Paris en
1947 en même temps que d’autres futures têtes d’affiche de la
profession parmi lesquelles – entre autres – Gabriel Bacquier, Michel
Sénéchal…- même s’il faisait, pour survivre des petits boulots
notamment dans les choeurs de Luis Mariano et André Dassary,
vedettes incontestables. Dans la suite de cette émission, nous
évoquerons avec Danielle Pister les rôles favoris de Tony Poncet.Droits image: Rats d'Opéra
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