
Rats d'Opéra
Cette émission est proposée par Jean-Pierre Vidit, Président du Cercle lyrique de Metz. Avec lui, vous ferez des voyages au travers de l’art lyrique qui va de l’opéra à l’opérette jusqu'à la comédie musicale.
Les grands évènements de la vie lyrique locale, les grandes œuvres et celles moins connues et les grands interprètes serviront de canevas à ses itinéraires musicaux. Un mot d’ordre: du plaisir, beaucoup de musique et quelques commentaires.
Episodes
30 novembre 2025Karajan : l’intérêt pour le répertoire russe et français.
Nous abordons cette émission toujours en compagnie de Jean-Pierre
Pister, Vice-Président du Cercle lyrique de Metz.
Nous abordons le deuxième volet de cette saga sur Herbert von Karajan – elle en comportera au total 5 dont une consacrée à la musique sacrée- et
sera centré sur l’intérêt porté par le maître au répertoire russe qui a
été révélé en France au début du XXème siècle. Debussy et son disciple Inghelbrecht étaient fascinés par Modeste Moussorgski le compositeur de Boris Godounov qui, précisons-le, comporte plusieurs versions : 3 d’abord par le compositeur lui-même selon que le tsar meurt au milieu de l’œuvre (3 ème acte) ou tout à la fin. Rimski- Korsakov en fit galement, à partir de l’œuvre de Moussorgski, 3 versions. On appréciera tout particulièrement une des grandes scènes de l’opéra au XIXème siècle comparable - selon certains spécialistes - à la mort de Tristan dans l’œuvre de R. Wagner. Le travail sur les chœurs, l’usage de la polyphonie attestent de la maîtrise de Karajan qui fait un excellent usage des forces vocales de l’opéra de Vienne et des chœurs de la radio bulgare à l’accent un peu moins russe. Nous abordons maintenant le second chapitre de cette émission où nous allons essayer de comprendre la passion de Karajan pour l’opéra français. Elle se concrétise par son goût pour son œuvre la plus emblématique : Carmen. Elle donnera lieu à de nombreuses productions à l’Opéra de Vienne. Au cours d’une tournée aux États-Unis, il fait la connaissance d’une interprète avec laquelle il
enregistrera, à Vienne, l’œuvre de Bizet. Il s’agit de la très grande
soprano, afro-américaine, Léontyne Price dans le rôle-titre et le ténor
Franco Corelli. Ce sera l’enregistrement Decca, gravé à Vienne, pour
Decca-RCA destiné à pouvoir satisfaire le marché américain lors des
tournées que le grand chef effectua dans une atmosphère un peu
contrastée. Un autre opéra sera également l’un des favoris du
maestro : il s’agit du Pelléas et Mélisande de Claude Debussy que le
maestro aurait aimé avoir composé lui-même. C’est tout dire !
Jean-Pierre ViditDroits image: Rats d'Opéra
23 novembre 2025Georges et Célestine premier Volet
Nous fêtons en 2025 le 150 ème anniversaire de la création de Carmen
à l’Opéra-Comique le 3 Mars 1875.
La composition de l’œuvre eut lieu à Bougival dans la banlieue parisienne où Bizet avait acquis une maison au bord de la Seine car l’homme appréciait les bains et la natation. Principalement - et tragiquement pourrait-on dire - les bains froids. Carmen s’il ne fut pas un échec cuisant et ce que l’on appelle en jargon de métier « un four » fut assez froidement accueilli probablement en raison de son sujet – ce que l’on appelle maintenant un féminicide – et, qui plus, est sur une scène habituée aux intrigues convenues, aux happy ends particulièrement mièvres ou magiques et sans surprise comme on peut le constater dans nombre d’opéra-comiques. Mais les causes de cette mauvaise réception de l’œuvre ne sauraient être imputées au seul Georges Bizet dont la musique fût reconnue et appréciée mais désigna
l’interprète de Carmen : une chanteuse du nom de Célestine Galli
Marié. Cette artiste déclencha une véritable et impitoyable bronca
non pas tant pour les réserves apportées sur sa voix de mezzo-
soprano mais surtout par le jeu de scène sensuel et explicitement
sexuel de son interprète. Subtilement provocateur à l’égard du
personnage masculin – Don José – il allait pour reprendre une
expression consacrée « choquer le bourgeois » et offusquer les
dignes mère de famille qui avait emmené leurs filles à l’Opéra-
Comique. Un disque d’Eva Zaïcik - auréolé d’un diamant par Opéra
Magazine - permet de saluer rétrospectivement le talent de Célestine
Galli -Marie qui va exhumer des œuvres du répertoire français
injustement écartées ou mises en sommeil du fait de leur fin
incorrecte : la plupart du temps la mort naturelle ou provoquée du
personnage principal. Elle fera sortir de l’ombre A.Thomas, certaines
œuvres moins connues de Jules Massenet….
à suivre. Jean-Pierre ViditDroits image: Rats d'Opéra
16 novembre 2025Hervé, le Petit Faust
Nous allons nous intéresser à l’opérette car, en ce moment, l’Opéra de Reims et la magnifique compagnie des Frivolités Parisiennes propose justement à l’affiche une œuvre légère : Le petit Faust d’Hervé.
Beaucoup penseront que Jacques Offenbach est le père de l’opérette. En réalité, il n’a que très rarement utilisé le terme d’opérette et intitulait ses principales productions Opéra-Bouffe préférant se rattacher à Mozart par cette dénomination. Vous aurez compris à mon propos qu’il est normal d’attribuer à Hervé la paternité de l’Opérette, paternité qu’à mon avis Jacques Offenbach n’aurait pas contesté. Louis-Auguste-Florimond Ronger, dit Hervé, est né à Houdain dans le Pas-de-Calais en 1825, dans un milieu modeste. Sa mère, très pieuse, fréquente l’église Saint-Roch, la paroisse des artistes. Le jeune Florimond devient alors membre du chœur des enfants de cette église, et se prend de passion pour la musique, et particulièrement pour l’orgue.
Il est nommé, à 14 ans, organiste de l’église de la Sainte-Famille de l’Hôpital Bicêtre, qui accueille principalement les personnes les plus démunies et beaucoup d’aliénés. Et, là, cet homme va avoir une idée de génie. En 1842, il compose une fantaisie musicale intitulée, l’Ours et le Pacha, d’après un vaudeville d’E.Scribe. Il recrute des médecins, des infirmières et quelques malades pour la représenter devant le public de l’hôpital. On se presse pour voir cet « opéra des fous », dont les airs ont la vertu d’apaiser les malades. Il invente en quelque sorte une technique de soin : la musicothérapie. Il fréquente les théâtres du Boulevard du Temple, s’y produit et décide de prendre un nom de scène : ce sera Hervé. Il évoquera cette double-vie dans son opérette Mam’zelle Nitouche en 1883, avec le personnage de Célestin-Floridor que nous allons vous faire découvrir par la suite de l’émission grâce à son enregistrement sur disque. Jean-Pierre Vidit.Droits image: Rats d'Opéra
9 novembre 2025Karajan et l’addiction au répertoire italien
Nous débutons aujourd’hui, en compagnie de Jean-Pierre Pister, une série qui va être consacrée à un chef de grande renommée : Herbert Von Karajan.
Il fût, incontestablement, à la fois un grand chef dirigeant avec maestria le répertoire symphonique qu’il était à l’aise dans celui des œuvres classiques. La maître n’excluait pas de ses programmes des
incursions dans le répertoire moderne comme les œuvres d’Arnold Schoënberg. Mais, aujourd’hui, nous allons nous pencher sur les origines de sa passion pour l’opéra italien. En précisant au passage qu’il maîtrisait la langue italienne apprise pendant sa fuite de Berlin après la chute du régime nazi avec lequel il eut quelques sympathies coupables sur lesquelles J.P. Pister reviendra dans une prochaine émission. Tout débute par une rencontre qui va être marquante en la personne de Maria Callas avec laquelle il enregistrera Lucia di Lammermoor, puis Il Trovatore et Butterfly que Callas ne chanta que deux fois sur scène. Si Callas n’était pas, au moment de ces enregistrement la gloire qu’elle allait devenir, Il faut se rappeler que Karajan va propulser sur le devant de la scène la carrière de deux futurs très grands ténors : Carlo Bergonzi – pour Aïda, Paillasse et Cavalleria rusticana – et Luciano Pavarotti dans Tosca avec Leontyne Price puis avec son amie d’enfance Mirella Freni pour La Bohème et Butterfly. Il réenregistrera une Aïda avec José Carreras puis un Don Carlo avec Domingo et Katia Ricciarelli. Nous poursuivrons notre parcours de la carrière lyrique de Herbert von Karajan en abordant dans la prochaine émission le répertoire russe et le répertoire français A suivre donc…Jean-Pierre ViditDroits image: Rats d'Opéra
2 novembre 2025La Toussaint et Frantisek Xaver Brixi
Le calendrier nous conduit à nous intéresser à une période particulière de l’année : celle où nous nous penchons sur nos ancêtres et sur les saints qui sont à l’honneur dans les calendriers.
Vous aurez compris que nous allons nous pencher sur les Fêtes de la Toussaint qui, comme son nom l’indique, célèbre tous les saints. Mais le lendemain de cette fête pieuse, la tradition établie au IXème siècle va honorer tous ceux qui nous ont quitté. Et dont nous allons fleurir les tombes. Le 2 Novembre est alors devenu le jour de la fête des morts. Si l’église catholique est à l’origine de ces traditions, elles existent aussi chez les chrétiens orthodoxes ainsi que dans les Églises catholiques orientales de rite byzantin qui célèbrent le dimanche de tous les Saints, le dimanche suivant la Pentecôte. Les protestants ne pratiquent pas le culte des saints mais certaines Églises luthériennes et les anglicans commémorent aussi les saints le 1er Novembre. Notons aussi une tradition plus folklorique Halloween,
ou l'Halloween en français canadien. Il s’agit d’une
fête folklorique originaire des îles anglo-celtes célébrée dans la soirée du 31 octobre, veille de la Toussaint. J’ai choisi, en lien avec Prague, de vous faire découvrir une famille de musicien de Bohème : Simon Brixi et son fils Frantisek Xaver Brixi qui en 1749, ses humanités terminées, retourne à Prague et commence de travailler comme organiste dans différentes églises. Dix ans après, il est nommé Kappelmeister, au poste prestigieux de la Cathédrale Saint Guy de Prague. Il a seulement 27 ans et restera à ce poste jusqu’à sa mort. En dehors de la musique religieuse, Frantisek Brixi composa une Symphony en Do majeur. Profitons-en pour dire que de son vivant, la musique de Frantrisek Xaver Brixi a été copiée dans toute la Bohème et la Moravie. Ce qui donne une idée de sa renommée dont une plateforme connue nous livre les enregistrements. Jean-Pierre ViditDroits image: Rats d'Opéra
26 octobre 2025Gustave Botiaux, ténor
En compagnie de Danielle Pister, nous allons entamer une série qui
va tenter de retracer ce qu’elle a appelé « Les Riches heures lyriques
en France des années 1960 au début des années 1960 » . Pour
commencer cette série, Danielle Pister a choisi d’évoquer le ténor
Gustave Botiaux qui, né en 1926 à Paris, fit une carrière qui lui permis
de fréquenter toutes les scènes de l’hexagone et celle du pourtour
méditerranéen ainsi que de quelques-unes de l’Italie. Il entame sa
carrière par un concours lyrique à Cannes en 1954 qui se traduit par
un premier prix et se concrétise par un engagement dans la très
noble maison de La Monnaie, à Bruxelles. Doté d’un physique
athlétique et d’un charisme hors norme il se produit peu à peu dans
tous les théâtres de France pour interpréter tous les grands rôles du
répertoire. Vous en entendrez des extraits grâce à la compilation qui
a été faite chez Malibran Music et dont nous vous donnerons
quelques extraits. Le succès qui est constant et son habileté dans
tous les emplois fit que sa réputation dépassa le cadre hexagonal. Il
finit par aller chanter tant au Japon qu’en URSS. Il fut également un
interprète mémorable aux Chorégies d’Orange ou aux Arènes de
Nîmes. Et dans le rôle du prophète Jean de l’Hérodiade de Massenet,
il atteint un niveau d’interprétation que l’on peut qualifier
d’exceptionnel. Un problème de santé le contraint malheureusement
à un éloignement de la scène. Il y a assez peu de traces
discographiques de Gustave Botiaux. Dans les années 1960, il
enregistra 4 récitals d’airs d’Opéras qui furent gravés en trois 33
tours et un 45 tours avec des extraits rare de Sigurd d’E.Reyer qui a
été repris récemment sur une des scènes de notre région où ont
disparu aussi bien la Juive de Fromenthal Halévy que L’Africaine de
Meyerbeer. Jean-pierre ViditDroits image: Rats d'Opéra
19 octobre 2025Base "Rat d'opéra"
En lien avec l’un des spectacles du Festival de Fénétrange en cette année 2025, nous allons suivre à nouveau les pas de Mozart dans sa difficile relation avec Salzbourg :
« Je vous jure sur mon honneur que je ne peux souffrir ni Salzbourg ni ses habitants - leur langage, leurs manières de vivre me sont insupportables. » écrit-il à son père. La brouille et la rupture sont quasiment consommées. De fait, Mozart profitera d’un déplacement à Munich et de la production de « Idoménée, roi de Crète » le 29 Janvier 1781 fort bien accueilli par le public pour « fuir » à Vienne. En 1782, l’empereur d’Autriche commande un opéra à Mozart. Ce sera
« L’enlèvement au sérail » en langue allemande. Le 4 Août 1792 alors
qu’il fait la promotion des « Noces de Figaro » à Pragues qu’il
rencontre un couple de musicien, professeur de musique pour le mari
– Frantisek Xaver Dusek – jouissant d’une réputation qui dépassait les
frontières de son pays et son épouse – Josepha – qui était une artiste
lyrique née à Prague. Va se nouer entre le couple Dusek et le couple
Mozart des liens d’amitiés, de travail et de compositions musicales
ou lyriques. Les Duschek habitaient une villa célèbre - La villa
Bertamka - où se tenaient de très nombreuses réunions musicales. Et
dans laquelle résida Mozart pendant la composition du Don Giovanni.
Madame Duseck proposa à Mozart de lui écrire un aria sur le texte
« Bella mia flamme, addio ». Mozart se soumit à cette exigence, mais
pour se venger du tour que M me Duschek lui avait joué, il insère dans
la partition divers passages très difficiles dans l'aria et menaça son
amie despotique de détruire l'aria sur-le-champ si elle n'arrivait pas à la chanter à vue sans erreur. La voix de Josepha Duschek fut louée pour sa tessiture et sa souplesse. La chanteuse interpréta cet aria et d'autres aux concerts que Mozart donna à Dresde et à Leipzig pendant sa tournée allemande de 1789.
Jean-Pierre ViditDroits image: Rats d'Opéra
17 octobre 2025Georges et Célestine Suite
En donnant de façon un peu humoristique un double nom à l’émission de ce jour – Georges et Célestine – je laisse entendre une proximité entre les deux artistes : c’est-à-dire d’un côté le compositeur Georges Bizet et de l’autre son interprète – Célestine Galli Marie – une mezzo-soprano de talent qui fait à l’Opéra-
Comique et, avant Bizet, une très belle carrière. Nous évoquerons donc tout un ensemble d’œuvres qui, pour la plupart sont tombées dans l’oubli. Elles drainaient, pourtant, un public nombreux, le plus souvent familial dans le temple de l’opéra-comique : la Salle Favart située non loin de l’actuel Opéra Garnier. Auparavant, nous allons évoquer les créations musicales de mélodies que Georges Bizet conçut pour le piano, œuvre que ses succès opératiques et symphoniques éclipsent un peu. Comme le rappelle Patrick Taïeb dans le livre qu’il consacre à Célestine Galli-Marié édité chez Acte Sud avec la complicité du Palazzetto Bru Zane : je cite « Au cours de la saison 1873-1874, celle de la création de Carmen, 22 ouvrages différentes ont été programmés. Ce qui donne 444 représentations dans la saison qui, à l’époque, va de Pâques à Pâques. Il y a quelques fois deux opéra-comique dans la même soirée car il existe des ouvrages courts. » Les artistes réguliers de la maison – on est alors en présence d’une troupe comme il en existe encore actuellement en Allemagne – fait que les premiers rôles se retrouvent de 100 à 220 soirs par saison sur les planches. Et c’est sans compter avec les répétitions des œuvres à venir que l’on travaille en dehors des heures de spectacle. Célestine Galli Marié est ainsi programmée sen Rose Friquet des Dragons de Villars, puis dans Mignon, du messin Ambroise Thomas, et remplace, au pied levé, Lina Bell dans Mireille de Gounod ! D’où l’indéniable sens de la scène qu’elle déploiera lors de sa conception du rôle qu’elle arrache à Bizet. Jean-Pierre ViditDroits image: Rats d'Opéra
12 octobre 2025Mozart et Prague Premiére partie
Dans cette émission, nous allons nous intéresser à Mozart en
souvenir du Festival de Fénétrange 2025 qui a mis le compositeur à
l’honneur en centrant l’une de ces journées sur ses séjours à Prague.
Il faut dire, pour être tout à fait honnête, que le musicien avait une
sorte de répulsion pour sa ville natale – Salzbourg - où son premier
poste de « musicien de cour » au service de l’Archevêque
Hiéronymus Colloredo fut semé de conflits et finit en rupture. Cela a
d’ailleurs eu des échos dans sa musique notamment dans le rôle de
Figaro des Noces. Il y met en scène le conflit de classe et l’injustice
des privilèges qui, ici, est le droit de cuissage. La pièce de
Beaumarchais fit scandale dans les milieux aristocratiques et
profondément royalistes. S’y trouve un des airs chantés par Figaro
montrant la rivalité entre le Comte Almaviva et Figaro qui veut
absolument déjouer les entreprises de séduction que le Comte
déploie à l’égard de sa promise : Suzanne. Il s’agit du droit de
cuissage ! Fort de cette désaffection, Mozart arrive à Prague en
octobre 1787. Les Noces de Figaro obtiennent un succès immédiat,
si grand que l'on fredonnait dans les rues les mélodies de l'opéra,
Mozart lui-même s'en émerveillait. Dans la foulée, le National
Theater lui commande un opéra sur le thème de Don Juan coécrit
avec L. Da Ponte. Prague qui fait alors encore partie de l’Empire
austro hongrois est une ville toute trouvée pour tenter de s’imposer
dans une autre contrée. Comment vivait-on musicalement à Prague
vers le milieu du XVIIIe siècle ? Nous évoquerons divers musiciens
de cette période dont Jan Dismas Zelenka surnommé le « Bach
tchèque ». Josef Myslivecek, ressuscité par le film Il Bohémio. Plus
surprenant, l'historien Bernard Michel évoque des formes "pré-mozartiennes" dans l'œuvre de Frantisek Xaver Brixi Trois auteursque nous découvrirons ( à suivre…). Jean-Pierre ViditDroits image: Rats d'Opéra
10 octobre 2025Georges et Célestine premier Volet
Nous fêtons en 2025 le 150 ème anniversaire de la création de Carmen
à l’Opéra-Comique le 3 Mars 1875.
La composition de l’œuvre eut lieu à Bougival dans la banlieue parisienne où Bizet avait acquis une maison au bord de la Seine car l’homme appréciait les bains et la natation. Principalement - et tragiquement pourrait-on dire - les bains froids. Carmen s’il ne fut pas un échec cuisant et ce que l’on appelle en jargon de métier « un four » fut assez froidement accueilli probablement en raison de son sujet – ce que l’on appelle maintenant un féminicide – et, qui plus, est sur une scène habituée aux intrigues convenues, aux happy ends particulièrement mièvres ou magiques et sans surprise comme on peut le constater dans nombre d’opéra-comiques. Mais les causes de cette mauvaise réception de l’œuvre ne sauraient être imputées au seul Georges Bizet dont la musique fût reconnue et appréciée mais désigna
l’interprète de Carmen : une chanteuse du nom de Célestine Galli
Marié. Cette artiste déclencha une véritable et impitoyable bronca
non pas tant pour les réserves apportées sur sa voix de mezzo-
soprano mais surtout par le jeu de scène sensuel et explicitement
sexuel de son interprète. Subtilement provocateur à l’égard du
personnage masculin – Don José – il allait pour reprendre une
expression consacrée « choquer le bourgeois » et offusquer les
dignes mère de famille qui avait emmené leurs filles à l’Opéra-
Comique. Un disque d’Eva Zaïcik - auréolé d’un diamant par Opéra
Magazine - permet de saluer rétrospectivement le talent de Célestine
Galli -Marie qui va exhumer des œuvres du répertoire français
injustement écartées ou mises en sommeil du fait de leur fin
incorrecte : la plupart du temps la mort naturelle ou provoquée du
personnage principal. Elle fera sortir de l’ombre A.Thomas, certaines
œuvres moins connues de Jules Massenet….
à suivre. Jean-Pierre ViditDroits image: Rats d'Opéra
5 octobre 20252540 - Carmen… Uria-Monzon
Les amateurs de chant lyrique et principalement ceux de notre pays la France, ont appris le décès des suites d’une longue maladie de Béatrice Uria -Monzon le 19 Juillet 2025 à Saint Hilaire de Lusignan dans le Lot et Garonne.
Naissance à Agen : elle est la fille du peintre espagnol Antonio Uria-Monzon. Dans un interview d’A.Duault, elle parle effectivement de l’influence de l’Espagne, de ses couleurs, de ses rues et de la corrida dans la vie de la famille. Ce n’est peut-être pas tout à fait l’effet du hasard si le rôle de la belle cigarière lui a apporté une notoriété de tout premier plan. Notoriété a dépassé le cadre de l’hexagone et l’a entrainé sur toutes les scènes de notre pays mais aussi sur les scènes de bien d’autres continents. Son parcours : elle fait ses études dans sa région au Lycée d’Agen puis, indécise sur son projet d’étude, redouble et décroche un second diplôme. Cet anachronisme est important car elle va être initiée au chant à la chorale de ce second établissement par Roland Fornerod. S’en suit alors un trajet finalement assez classique. Elle entre à l’Université de Bordeaux, intègre au Conservatoire national de musique de Bordeaux puis le Centre national d’insertion professionnelle des artistes lyriques de Marseille. Elle finit son parcours de formation à l’École d’art lyrique de l’Opéra de Paris. Donc un chemin académique relativement classique qui va lui ouvrir les portes de la profession. Si elle débute au Chorégies d’Orange en 1986 dans une courte apparition scénique : le rôle du pâtre dans Tannhauser de Richard Wagner. Trois ans plus tard elle est Chérubin dans les Noces de Figaro de Mozart à l’ONL. Au cours de cette émission, nous évoquerons tous ses principaux rôles et ses partenaires. Nous redécouvrirons son dernier disque : Assoluta qui donne un panorama de sa carrière. Jean-Pierre ViditDroits image: Rats d'Opéra
28 septembre 2025Survolons la Saison troisième volet
Dans une perspective très européenne, nous allons, cette année, innover.
Pour vous parler des programmes de nos voisins. Par curiosité, certes, mais aussi parce que les amateurs d’opéras n’hésitent pas à se déplacer pour aller entendre une œuvre qui leur est particulièrement chère dans tel ou tel théâtre même éloigné ou bien pour découvrir une œuvre rare qu’un des opéras de notre aire géographique porte à sa saison. Alors commençons tout de suite par une des maisons d’Opéra les plus prestigieuses puisqu’il s’agit de La Monnaie de Bruxelles où vous pourrez assister et découvrir une œuvre assez rare en tout début de l’année 2026 : Benvenuto Cellini. A Liège, l’Opéra se trouve situé sur une place au milieu de laquelle se trouve une statut de Grétry un compositeur du 18ème siècle qui fût le professeur de piano de Marie-Antoinette. Il composa pour la cour des œuvres de divertissement dont Zémir et Azor, conte oriental à l’origine, qui servira également de trame au poète Jean Cocteau pour l’élaboration de son film le plus célèbre : La Belle et la Bête. Mais pour l’heure, il s’agit de rendre hommage à une interprète belge dont la disparition brutale en 2024 a placé le monde lyrique francophone dans la plus grande tristesse. Il s’agit, bien sûr, de Jodie Devos à laquelle de nombreux amis et collègues rendront un hommage n’en doutons pas vibrant. A la Monnaie comme au Grand Théâtre de Luxembourg vous retrouverez un ouvrage de Mozart : Idoménée Roi de Crète. Le Staatsoper de Sarrebrück nous offre pour le début de la saison une absolue rareté : La Duchesse de Chicago du compositeur hongrois Emmerich Kàlman. Revenons à Liège qui ouvrira cette dernière œuvre de la saison avec le Faust de Gounod. La Cage aux folles, pièce célébrissime de Jean Poiret, sera à l’affiche, pour les fêtes de fin d’année, au Staatsoper de Sarrebrück. Jean-Pierre ViditDroits image: Rats d'Opéra
21 septembre 2025Orlando le magicien G.F. Haendel
Au cours de cette émission, nous allons nous intéresser au Baroque. Mais qu’est-ce que le baroque ? À l’origine, en portugais cela désignait une perle irrégulière – en portugais : « barroco ».
Contrairement à la rigueur du classicisme, le baroque est un style qui privilégie l’excès, le mouvement, la sensibilité, la courbe et le spectaculaire. L’exemple le plus clair - dans le chant lyrique - en sont les prouesses vocales – les ornementations – faites par les castrats lors de leurs récitals ou dans leurs rôles. Orlando sera créé le 27 Janvier 1733, le compositeur est alors âgé de 43 ans. C’est son deuxième séjour à Londres où il revient vers 1712 à la condition expresse de revenir je cite « dans un délai raisonnable ». Promesse de gascon dirait- on puisque ce second exil s’avèrera définitif puisqu’Haendel décédera à Westminster le 14 Avril 1759 à l’âge de 74 ans. Orlando renoue avec la tradition de l’opéra magique qui avait fait le succès de Haendel aux débuts de son arrivée en Angleterre (Rinaldo entre autres) et l’opéra reçoit un accueil favorable. Toutefois le climat est délétère : le roi soutient Haendel tandis que le fils du roi – le Prince Galles - soutient la troupe rivale : l’Opéra de la noblesse. Précisons l’argument d’Orlndo : il est basé sur le poème épique « Orlando Furioso » de Ludovico Ariosto. Il raconte l’histoire du chevalier Orlando, grand soldat, qui exprime son indécision entre son devoir - partir faire la guerre - et sa passion amoureuse pour la reine païenne Angelica qui est la compagne du Prince Medoro. Ce dernier, lui-même, étant aimé par une autre, Dorinda, bergère de son état. Il s’agit donc d’un triangle amoureux contrarié. C’est, avant tout, un opéra baroque qui met l'accent sur l'émotion et la virtuosité vocale, avec des arias passionnés, des duos et des récitatifs dramatiques basés sur l’expression amoureuse. Jean-Pierre ViditDroits image: Rats d'Opéra
14 septembre 2025Survolons la saison deuxième partie
Poursuivons la découverte des œuvres qui vont vous être proposées tout au long de la saison 25/26 sur les différentes scènes de notre Grande Région Est mais aussi chez nos voisins luxembourgeois, allemands ou belges. L’ONL débute sa saison par le drame de Verdi Otello avant de partir vers Strasbourg ou la saison se poursuite avec une œuvre rare et rarement jouée Le Roi d’Ys. Je vous propose d’entendre un des airs du Roi d’Ys interprété par le ténor Alain Vanzo dont vous apprécierez le timbre fin et clair et la diction absolument parfaite. Mais nous comparerons cet extrait avec une interprétaion plus récente celle de Jonas Kaufmann. L’Opéra de Reims et la Compagnie des Frivolités parisiennes poursuivent d’exhumer les perles du répertoire lyrique d’avant- guerre. C’est le cas du Petit Faust du « compositeur toqué » d’Hervé qui est une parodie du célèbre Faust de Gounod dont vous pourrez par, un court extrait, voir qu’Hervé en connaissait probablement très bien la partition dont le célèbre « Gloire immortelle de nos aieux » qu’il parodie. La saison se poursuivra, dans le même filon, par une des œuvres les plus connues du public des dimanches après-midi dans les théâtres de nos provinces : No, no Nanette qui préfigure avec tact l’influence de la musique anglo- saxonne – donc du jazz – la danse : des boys et des girls qui préfigure l’opérette à grand spectacle des années 50. Le Dialogue des Carmélites , spectacle à l’inverse du léger de Non, no Nanette, se situe à une période particulièrement tragique de notre histoire : la période révolutionnaire. Nous ferons terminer notre revue en nous invitant chez nos amis luxembourgeois pour le chœur des Esclaves puisque Nabucco sera au programme du Grand Théâtre de Luxembourg. Jean-Pierre ViditDroits image: Rats d'Opéra
7 septembre 2025Survolons la saison 25/26 première partie
Nous ouvrons la 10ème saison de Rats d’Opéra. Vous retrouverez Rats d’Opéra dorénavant chaque dimanche à 10 h pour une heure de lyrique entendu au sens large. Certes vous allez entendre de l’opéra mais nous n’oublierons pas chacune des formes de l’opéra : le grand opéra à la française – il y en a d’ailleurs dans la programmation de nos Opéra Théâtres - le bel canto, l’opéra romantique mais aussi le Baroque – il commence d’ailleurs la saison dans l’une de nos salles régionales – et enfin l’opéra-comique, l’opéra bouffe , l’opérette – qui, certes, a connu un long purgatoire doublé d’un fort mépris mais qui – il ne faut désespérer de rien - revient en force dans au moins trois salles de notre Grande Région Est sans oublier la comédie musicale qui fait aussi son apparition de plus en plus fréquemment dans les programmations. Pour nous permettre de nous mettre dans l’ambiance, nous allons un peu changer notre façon de présenter les différents lieux de l’art lyrique pour nous attacher successivement à chacun d’entre eux. Pour commencer nous allons découvrir le programme de la saison concoctée par l’Opéra National de Lorraine : Orlando, La bohème, La Missa di Requiem et Curlew river. Puis celle de l’Opéra Théâtre de L’euro-métropole de Metz qui a été fermé à la fin de la saison 24/25 pour au moins deux années en raison de travaux de rénovation qui concernent à la fois la salle et les outils techniques de la scène. La saison 25/26 se déroulera dans des lieux excentrés – Arsenal J.M. Rauch, le Nec de Marly pour la danse , Basilique Saint Vincent, la BAM ainsi que St Pierre aux nonnains pour, la plupart du temps, des versions de concert avec quelques éléments de décors et de costumes. On y entendra Elektra de R.Strauss, Norma de Bellini, la Missa de Requiem de Verdi et Coppelia. Jean-Pierre Vidit
Droits image: Rats d'Opéra
4 juillet 2025Best of de la saison 24/25
Le best of de la saison a pour ambition de vous rappeler les temps forts de la saison dans les différents espaces lyrique de notre Grande
Région Est.
Mais aussi de célébrer modestement le 400 ème numéro de Rats d’Opéra. Elle sera aussi l’occasion de célébrer la mémoire de Joddie Devos, soprano d’origine belge, disparue subitement des suites d’une maladie – habituellement longue- qui la balaya à l’âge de 35 ans. Nous évoquerons diverses œuvres : Le Cenerentola pour son ouverture à l’affiche de l’Opéra de Lorraine en donnant à Joddie Devos la possibilité de nous faire entendre sa voix dans un de ses rôles fétiches : la Reine de la nuit de la Flute enchantée. Grâce à l’année Puccini nous avons pu voir une des œuvres les moins connues de Puccini : L’hirondelle. Michaël Spsyre, baryténor, nous donne une page du grand opéra à la française : Le postillon de Longjumeau d’Adolphe Adam. Le magicien d’Oz, nous permet de retrouver le tubeinterplanétaire lancé par Judy Garland repris par tout ce que le monde musical compte de crooners ou de chanteurs de charme. Une petite incursion vers la musique baroque avec Griselda d’Alessandro Scarlatti et le Festival Baroque de Bayreuth. Changement de cap pour l’opérette des trente glorieuses avec Luis Mariano et Francis Lopez et leur inoxydable Mexico. Nous mentionnerons le 150 ème anniversaire de Carmen de Georges Bizet. Nous nous concentrerons sur le rôle de Michaéla et sa rencontre avec Don José. Remercions tous ceux qui, d’un côté ou de l’autre du micro, participent à la réalisation de cette
émission. Nous vous retrouverons d’une part avec les rediffusions
durant la période des vacances et, d’autre part, à partir de la rentrée
le dimanche matin à 10h sur les ondes de RCF. Jean-Pierre ViditDroits image: Rats d'Opéra
27 juin 2025Le Barbier de Seville
Suivez Marie France Montfort qui vous fera redécouvrir la partition magique du Barbier de Séville, oeuvre écrite en 14 jours par Rossini pour le Carnaval de Rome et qui fût - on peine à le croire - un échec à la création. Mais très vite salué par le public !
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20 juin 2025Aïda
Aïda est souvent traité comme un opéra à grand spectacle qui ne lésine ni sur les moyens – je parle ici des décors et accessoires- ni sur le nombre de personnes présentes sur le plateau. On oublie alors qu’il y a une dimension intimiste dans l’œuvre notamment à partir du 3ème acte lorsque se précise le drame qui se joue entre les trois rôles principaux ou deux femmes – Aïda et Amnéris – se disputent le même homme : le chef des armées égyptiennes : le général Radamès.
Celui-çi se rêve en chef de guerre ainsi qu’à sa future vie en se laissant aller à son amour pour Aïda. Amnéris la file du pharaon est, elle, amoureuse du général donc rivale d’Aïda. Utilisant alors un mensonge, elle fait croire à Aïda que Radamés a été tué au combat et devant la réaction affective de la jeune esclave : elle n’a plus de doute sur le lien qui lie les deux amants. Le Pharaon va récompenser Radamès en lui donnant la main de sa fille. Radamès exige la clémence pour les prisonniers parmi lesquels se trouve le roi Amonasro, le père d’Aïda. Sur les bords du Nil,Amnéris est venue au temple prier à la veille de ses noces. Amonasro, père d’Aîda, suggère à sa fille d’extorquer à Radamès le trajet des troupes égyptiennes afin de leur tendre une embuscade. Finalement, Radamés cède à la demande d’Aïda et Amnéris surgissant dénonce les coupables et révèle la trahison de Radamès. Il va être condamné à mort et sera emmuré vivant à l’intérieur d’un des souterrains du temple de Vulcain. Enfermé dans ce qui sera son tombeau, il entend la voix de celle qu’il aime qui lui dit qu’elle est venue pour partager son sort et mourir à ses côtés.
Un chef exceptionnel une distribution de premier plan complèteront votre plaisir de re-découvrir cette œuvre créée au Caire, en Égypte, en 1871
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13 juin 2025Le grand brigand Offenbach deuxième volet
Nous poursuivons notre découverte des Brigands d’Offenbach qui seront créés triomphalement au Théâtre des Variétés le 10 Décembre 1869.
Plongeons, pour faire lien avec l’émission précédente, dans le final de l’Acte 1 qui fait apparaître, juste avant que le rideau tombe, les célèbres carabiniers et son non moins célèbre bruit de botte, de botte, de botte…..Pour arriver à leurs fins, les Brigands vont essayer d’amadouer les aubergistes pour prendre possession de l’auberge et y enfermer les futurs délégués de la suite de la Princesse de Grenade. Afin de les détrousser Tout est alors fondé sur la dissimulation et sur le travestissement ce qui donne deux airs célèbres à la fois étendu sur le travestissement de la nationalité. Ce qui va nous permettre d’entendre un des airs célèbres de la partitions et en fait sa marque de fabrique :.
Y a des gens qui se disent Espagnols
Et qui n’sont pas du tout Espagnols…
Nous, nous sommes de vrais Espagnols,
Ça nous distingu’ des faux Espagnols.
Le Duc de Mantoue apprend par son caissier après de multiples explications farfelues que la situation financière n’est pas brillante. Il ne reste effectivement que 1000 francs dans les caisses du duc car le caissier à tout croqué….. avec des femmes. Nous découvrons la fin des Brigands et l’arrivée des Espagnols qui, grâce aux carabiniers, sont parvenue à se libérer. Mais quand Falsacappa arrive avec ses hommes et la fausse princesse, le Duc reconnaît en elle la jeune fille qui lui a sauvé la vie quand il s’était égaré dans la montagne. Le Duc déclare une amnistie générale à condition que les brigands renoncent définitivement à leurs coupables occupations. Ce qu’ils font bien sûr en toute bonne foi ! Tout est bien….Jean-Pierre ViditDroits image: Rats d'Opéra
6 juin 2025Le grand brigand Offenbach premier volet
Les Brigands de J. Offenbach sont créés, avec succès, en 1869 au Théâtre des Variétés. Le compositeur est à son zénith.
Il règne depuis 14 ans de façon « impériale » sur le divertissement. Le mot « impérial » doit être pris dans toute sa littéralité et dans toute son ambiguïté puisque Napoléon III brille de ses derniers feux. Capturé à Sedan par le Kaiser l’Empire s’effondre. S’annonce pour Offenbach une période plus difficile où d’autres compositeurs apparaissent qui disputent leur place sous les projecteurs de la célébrité. Le livret de ses deux compères favoris – Meilhac et Halévy - repose habilement sur deux thèmes qui sont particulièrement chers à Offenbach : d’une part le déguisement – souvenir des carnavals de Cologne, d’autre part le second thème des saltimbanques qui avec quelques hardes peuvent se travestir et devenir tout autre que ce qu’ils sont. La genèse de l’œuvre est assez laborieuse et l’on ne compte pas les lettres assez acides que les trois hommes ont échangé durant la période de travail qui va jusqu’à la date de création. A telle enseigne qu’Offenbach écrit le 14 Septembre aux deux librettistes : « Je désirerai savoir si nous faisons une pièce pour cet hiver ? » L’œuvre au final est assez noire et caustique puisque tout repose sur le travestissement – les brigands vont devenir gendarmes - et , n’ayons pas peur du mot la « magouille » : le vol y est effectivement représenté et prôné comme un principe qui structure la société non comme une aberration. » J.Cl Yon , son biographe, rapporte du livret « Il faut voler selon la position » – la censure a rayé le mot rang au profit plus anodin de position – qu’on occupe dans la société. Nous suivrons d’abord le premier acte de cette composition de Jacques Offenbach qui est, d’une façon assez fine mais malgré tout transparente une critique à peine voilée de la société du Second Empire. Jean-Pierre ViditDroits image: Rats d'Opéra
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