Halloween et la lumière des saints : retrouver le sens des fêtes
Mardi 21 octobre, Victor Benz était en direct sur RCF Jerico Moselle pour sa chronique et nous a offert une réflexion riche et nuancée sur Halloween, la Toussaint et le culte des saints.
Entre traditions populaires et racines chrétiennes, il a questionné la manière dont nos fêtes modernes peuvent perdre leur sens, tout en rappelant la lumière et l’espérance que la foi peut continuer d’offrir.
© CanvaLe phénomène Halloween a colonisé la terre et après un recul il y a quelques années, il revient en force, porté par le mercantilisme américain.
Si le christianisme a su s’accommoder de périodes et de jours de transgression culturelle ; prenons le carnaval par exemple où l’on s’accorde un temps de fête plus ou moins débridé où l’on boit et l’on mange, plus que de raison, mais cela est juste avant un temps dédié à la pénitence et au jeûne.
Aujourd’hui, des supermarchés proposent un carnaval le mercredi des cendres et c’est bien là le tragique de la situation : la déconnexion du sens originel.
Le bucher de la saint Jean, lui aussi puise dans les racines païennes mais avec un sens plus religieux : il est question de la lumière, Jean qui rend témoignage à la lumière, celui qui doit décroitre pour que le Christ grandisse, tout comme le jour atteint son apogée avant de commencer à diminuer.
Cette lumière peut-être vue comme une anticipation de la Résurrection, comme la lumière de l’Esprit-Saint qui réchauffe et purifie.
Il n’est pas le bucher de la sorcière qui nous replace dans une forme d’obscurantisme. Il n’est pas une lampe tue-mouche qui nous attire pour mieux nous griller les ailes.
Ainsi la tradition ancienne en Moselle du « Rommelbootzennaat » est davantage de l’ordre de la veillée au coin du feu, où l’on creuse des betteraves pour exorciser les peurs, peut-être aussi le moment où l’on se raconte des histoires pour jouer à se faire peur.
La bougie placée à l’intérieur devient alors lumière fragile, comme celle d’un cierge que l’on allume pour accompagner la prière.
Halloween, c’est la mise en avant de la défiguration de la mort, d’un monde habité par des zombies et autres monstres, sans perspective de résurrection. C’est en quelque sorte le point d’orgue d’un monde qui ne cherche ni le beau, ni le vrai, ni le bien.
« Un bonbon ou un sort ?», en quelque sorte « La bourse ou la vie ? » mais quelle vie ? Car le Dieu des chrétiens est Celui de la Vie, celui qui a vaincu la mort pour nous offrir sa vie.
Holy Wins est une opération lancée en 2002 par les jeunes du diocèse de Paris afin de redonner sens à la fête de la Toussaint. Effectivement on confond souvent la fête de tous les saints, où l'on célèbre la vie, et la fête des défunts, où on commémore ceux qui sont déjà dans l'autre monde.
Saint Paul aux corinthiens nous donne la clé de lecture de tout cela:
En effet, de même que tous les hommes meurent en Adam, et même c’est dans le Christ que tous recevront la vie, mais chacun à son rang : en premier, le Christ, ensuite, lors du retour du Christ, ceux qui lui appartiennent.
Alors, tout sera achevé, quand le Christ remettra le pouvoir royal à Dieu son Père, après avoir anéanti, parmi les êtres célestes, toute Principauté, toute Souveraineté et Puissance. Car c’est lui qui doit régner jusqu’au jour où Dieu aura mis sous ses pieds tous ses ennemis. Et le dernier ennemi qui sera anéanti, c’est la mort. (1 Co 15, 22-26)
Le culte des saints
Il revêt deux formes : la vénération et l'invocation.
La vénération désigne le témoignage du respect dû à un Saint. L'invocation est la demande d'intercession de la part d'un Saint, en vue d'obtenir un avantage particulier.
Le culte se matérialise par un temps de prière et de recueillement devant les statues de saints ou leurs reliques ; il peut s'accompagner d’un geste physique, par exemple : allumer une bougie. Il n'existe pas d'adoration de saints, cela est réservé à Dieu.
On n’utilise pas le terme d'adoration, cela fidèle aux commandements reçus par Moïse.
Tu adoreras Dieu seul
Ce culte a pris tout au long du Moyen-âge des formes variées. Il suffit de lire les récits d’une grande exagération de Jacques de Voragine pour se rendre compte qu’on a fait d’eux de véritables super-héros de la foi, préférant subir d’atroces souffrances et tortures plutôt que renier le Christ.
Le culte des reliques a trouvé parfois des expressions peu compatibles avec nos pratiques d’aujourd’hui. Mais peut-être les générations précédentes s’étonneraient elles-aussi de nos manières de prier ou de croire.
Les 14 saints auxiliaires
(Acace, Barbe, Blaise, Catherine d’Alexandrie, Christophe, Cyriaque, Denis, Erasme,
Eustache, Gilles, Georges, Guy, Marguerite d’Antioche, Pantaléon) sont invoqués depuis le XVe s. contre tout un tas de maux, maladies et catastrophes naturelles.
La Communion des saints
C’est l'union spirituelle de l'ensemble des fidèles, les vivants comme les morts.
Par le baptême qui consacre leur appartenance au Christ, ils sont reliés à travers l'espace et le temps. Tous font partie d'un seul corps mystique, dont le Christ est la tête et dans lequel chaque membre contribue au bien de tous, le diffuse et le reçoit en partage cette vie. Ils sont appelés saints en raison de leur participation aux fruits de la Rédemption (1 Co 1,2).
Si nos églises sont truffées de représentations de saints, ce n’est pas pour faire de nous des idolâtres mais nous donner des exemples, des modèles, des intercesseurs auprès de Dieu.


Du lundi au jeudi, à 12h et à 18h10, retrouvez notre émission, présentée par Romann Féokio, qui vous propose un regard sur l’actualité, la spiritualité et la culture. Elle succède à notre ancien rendez-vous Entre midi entre Lorrains.


