Pascale Morinière | La mode "no kids"

Pour lutter contre la tendance « No kids », la haute-commissaire à l’Enfance, Sarah El Haïry lance le label « Le choix des familles ». D’abord, rappelons que la tendance du « No kids », qui est le choix de ne pas avoir d’enfant, vise aussi à exclure les enfants de certains espaces publics. Un courant individualiste assimile les enfants à une gène du fait de l’agitation ou du bruit qu’ils génèrent. Certains lieux identifiés « No kids » sont des espaces « sans enfant » qu’ils s’agissent de transports, d’hôtels, de restaurants ou d’événements festifs.
Bien qu’encore marginale, cette tendance se développe. Notre pays vieillit, la natalité plonge sans arrêt et les enfants ne sont plus les bienvenus. Bref, nous devenons un pays de vieux ! La haute commissaire a lancé le label « Le choix des familles » pour que les familles puissent signaler les lieux touristiques où les enfants sont bien accueillis avec des propositions pour leurs âges et des tarifications adaptées.

Une mesure trop peu efficace

Le projet est peu onéreux, repose sur le bouche-à-oreille avec une dimension participative sympathique. Mais si un label commercial « no kids » est créé en réponse, nous assisterons à une guerre des labels et un apartheid renforcé des enfants et des familles.
 

Un pays qui vieillit se déshabitue de voir des enfants dans l’espace public. Il se déshabitue aussi d’un certain savoir-faire éducatif avec des enfants rois qui n’ont pas l’habitude de se voir imposer des contraintes. Le temps de repos et de vacances doit l’être pour tous et les parents ont à faire respecter les autres adultes par leurs enfants dans les hôtels ou les restaurants.

Refavoriser la natalité

En réponse au phénomène "no kids", il faut s’attaquer vraiment à la question de la natalité. Nous arriverons bientôt à 3 années de baisse continue de la natalité et nous ne voyons toujours pas venir la moindre mesure susceptible de répondre aux difficultés des parents pour accueillir des enfants. Rappelons qu’une famille sur deux accueillerait volontiers un enfant de plus si elle en avait les moyens.

Ensuite, promouvons les règles éducatives de base : les parents sont légitimes pour imposer des règles à leurs enfants et celles-ci leur sont bénéfiques. C’est aux parents que revient la responsabilité d’apprendre le respect des autres, en particulier dans l’espace public.