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Déontologix : L'autorégulation journalistique

Déontologix : L'autorégulation journalistique

Un article rédigé par Armelle Delmelle avec Déontologix - RCF Liège, le 29 septembre 2025 - Modifié le 4 novembre 2025
Déontologix C'est quoi l'autorégulation journalistique ?

Le Conseil de Déontologie Journalistique (CDJ) vous propose de découvrir ce qu’est la déontologie au travers des yeux d’un (vrai) étudiant en journalisme. Vous pouvez dès à présent suivre Romain dans son apprentissage sur RCF et en podcast. Pour le premier épisode, le CDJ vous propose d’en apprendre un peu plus sur l’autorégulation journalistique.

Déontologix : C'est quoi l'autorégulation jounalistique ? Crédit : CDJDéontologix : C'est quoi l'autorégulation jounalistique ? Crédit : CDJ

« N'est pas Albert Londres ou Nellie Bly qui veut. Informer, c'est un métier et tout métier nécessite des règles. » C’est avec ces mots que le premier épisode de « Déontologix » commence. Mais alors quelles sont ces règles que doivent respecter les journalistes ? Et puis ça veut dire quoi déontologie ?

La déontologie journalistique, c'est un ensemble de règles qui sont adoptées par les membres d'une profession et qui sont aussi contrôlées collectivement par ses membres.

Le contrôle des journalistes

Le contrôle des journalistes divise. Aucun contrôle serait la porte ouverte aux fausses informations et aux informations trop vite publiées sans être vérifiées. Il faut donc qu’il y ait une certaine forme de contrôle, mais faut-il tout contrôler au risque de les censurer ? Et qui pourrait effectuer ce contrôle : le public, les politiques, les gens puissants ? Certainement pas des personnes pouvant modifier l’information à leur avantage… Alors pourquoi pas les journalistes eux-mêmes ?

« Être contrôlé ou plutôt régulé par ses confrères et ses consœurs, c'est exactement le principe de l'autorégulation journalistique. En Belgique francophone et germanophone, c'est le CDJ qui est en charge de cette mission depuis 2009, » nous explique Romain dans Déontologix.

Le CDJ est une instance indépendante composée de 40 membres bénévoles. Ses membres sont journalistes, rédacteurs et rédactrices en chef, responsables de médias et issus de la société civile. Sa mission la plus connue est de traiter les plaintes du grand public. En effet, « toute personne peut contacter le secrétariat général du Conseil si elle estime qu'un ou une journaliste ou un média n'a pas respecté le code de déontologie. »

Le code de déontologie

Le code de déontologie, « c'est un peu comme la Bible du métier ». Celui-ci s'organise en quatre piliers : respecter la vérité, informer de manière indépendante, agir avec loyauté et respecter les droits des personnes. Ces quatre piliers sont développés en 28 articles que les journalistes s’engagent à respecter.

L’autorégulation

Dans le dictionnaire, Romain nous dit avoir trouvé la définition suivante pour l’autorégulation : la régulation d'un processus, d'un système, d'un milieu par lui-même, sans intervention de l'extérieur.

Muriel Hanot, la secrétaire générale du CDJ depuis 2016, nous en dit ceci :

« L'autorégulation, elle est essentielle pour le journalisme, pour l'indépendance du journalisme et la liberté rédactionnelle. Quand on est dans un cadre de régulation, c'est une instance extérieure qui intervient. Le problème, c'est que les journalistes ont une mission d'information. C’est une mission d'intérêt général qui, entre autres, est de contrôle démocratique. »

On peut donc aisément comprendre que s’il y a un cadre régulatoire, le risque devient que « les pouvoirs qui se sentent visés ou menacés par le travail des journalistes peuvent intervenir et limiter leur action, » poursuit Muriel Hanot. Or, si on limite le champ d’action des journalistes, on limite l’information qui arrive au public et donc son droit à être correctement informé sur les sujets d’intérêt général.

L’intérêt général

Mais qu’est-ce que l’intérêt général ? Du point de vue de la déontologie journalistique, c'est : « une information qui évoque un ou plusieurs enjeux pour la vie en société, dans son ensemble ou pour une de ses composantes. En tout cas, l'intérêt général ne se confond pas avec la simple curiosité de la part du public. »

Cette définition de l'intérêt général est présente dans pratiquement toutes les décisions du CDJ.

Le processus de décision

Lorsqu’il y a une plainte au CDJ, le conseil doit prendre une décision sur celle-ci : est-elle fondée ou non fondée ?

Concrètement, les membres du CDJ se réunissent une fois par mois pour passer en revue les plaintes qui ont été envoyées. La décision n’est jamais prise immédiatement. Les membres prennent le temps de discuter, de partager leurs points de vue et d’analyser la plainte et ce sur quoi elle porte. C’est lors d’une séance postérieure que le conseil rend sa décision. S’ils n’arrivent pas à se mettre d’accord, alors le président peut demander un vote et c’est la majorité qui l’emporte.

La décision prise par le CDJ ne peut être qu’une sanction morale. « Il ne peut pas faire renvoyer un ou une journaliste, lui retirer son éventuelle carte de presse ou demander que les aides financières d'un média soient supprimées en cas de faute déontologique. » En effet, cela serait contraire à la philosophie de l'autorégulation qui défend la liberté de la presse et fait le pari du cercle vertueux.

Mais alors quelles sont les punitions imposées par le CDJ ? « Concrètement, quand une plainte est jugée fondée par le conseil, le média membre sera obligé d'en faire la publicité », nous explique Romain. « Cela l'incitera sans doute à faire plus attention la prochaine fois s'il ne veut pas que son public finisse par se tourner vers ses concurrents. »

Déontologix est un podcast produit par le Conseil de Déontologie Journalistique avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles. 

© RCF Liège
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Déontologix
© RCF Liège
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