Pays de Savoie
Valorisation des biodéchets : comment bien réussir le tri ?
Depuis le 1er janvier 2024, le tri des biodéchets est devenu obligatoire en France pour les collectivités territoriales. Celles-ci sont tenues de mettre à disposition des solutions pour trier les déchets organiques. Comment appliquer cette loi ? Peut-on trouver des solutions durables ? Une émission Je pense donc j'agis présentée par Melchior Gormand.
Chaque français génère environ 83 kg de biodéchets par an, c'est-à-dire l'ensemble des déchets verts et alimentaires. Ils représentent un tiers des détritus non triés dans le pays. La loi AGEC a été mise en œuvre pour changer ces habitudes.
Une loi votée en 2020, mise en œuvre en 2024
Anti-gaspillage pour une économie circulaire. La signification de l’acronyme AGEC est claire : le but est de trier les déchets à la source afin de les valoriser et de réduire la quantité de déchets que produit chaque français. Le terme "biodéchet" est vaste. "Le mot comprend tous les restes alimentaires, les produits périmés et les végétaux comme la tonte de pelouse ou les feuilles mortes", selon Cécile Bussière, chargée de plaidoyer au Réseau Compost Citoyen. Alors que la loi AGEC est entrée en vigueur le 1er janvier 2024, les collectivités territoriales sont maintenant obligées de trouver des méthodes pour que la loi soit respectée.
Un loi qui est difficile à appliquer. Elle demande des gestes au quotidien ce qui résulterait à moins de déchets résiduels et la possibilité de fermer les centres de stockage. "Pour l’instant ça ne marche pas du tout", déplore Nicolas Garnier, délégué général de l’association Amorce. En raison des quantités de déchets élevées, le coût de leur gestion a augmenté, ce qui pose un problème. "Les élus veulent faire le tri, mais les coûts bloquent dans les démarches", poursuit le délégué général.
L’État a la clé du déblocage de la situation. Pour Nicolas Garnier et Cécile Bussière, de l’argent doit être mobilisé et utilisé pour accompagner le tri afin de réduire les finances pour les collectivités. Ces dernières veulent agir et mettre en place des automatismes mais la question de la répartition de l’effort se pose.
Tous au compost !
La sensibilisation des citoyens est primordiale. Le gouvernement semble mettre de côté cette facette importante pour la valorisation des biodéchets. Au Réseau Compost Citoyen, l’objectif majeur est de sensibiliser la population. "C’est l’ADN de l’association. On défend l’accompagnement des citoyens et on prône la prévention car on a encore beaucoup de retard", explique Cécile Bussière. Un retard notamment causé par le gaspillage alimentaire, trop présent en France. Selon l'ADEME, 10 millions de tonnes de produits alimentaires sont perdus et gaspillés chaque année sur notre territoire. L'association invite donc les pouvoirs publics à financer davantage la prévention. Le tri des biodéchets est ainsi perçu comme une révolution pour la plupart des gens. Pour Cécile Bussière, l’essentiel est d’expliquer et sensibiliser sur les raisons de ce tri.
On a besoin de ces biodéchets pour redonner de la nourriture à nos sols.
Pour respecter le tri, les techniques de compostage se développent. C’est près d’un tiers des français qui ont une solution au tri à la source des biodéchets. Nicolas Garnier compte quatre techniques : il y a le compostage individuel qui existe depuis longtemps, celui de proximité qui est partagé dans un immeuble ou un quartier, la collecte sélective de biodéchets dans les communes et le porte-à-porte dans les collectivités. Pour le délégué général d’Amorce, les quatre techniques apportent une combinaison intéressante : "Chacune d’entre elles a des qualités différentes. Il faut laisser les collectivités se demander laquelle est la meilleure selon l’endroit." Le RCC prône notamment la collecte de proximité et le porte-à-porte, qui sont les techniques les plus efficaces selon Cécile Bussière.
L’enjeu repose sur les collectivités territoriales, qui doivent mettre en place ces solutions mais aussi assurer une meilleure sensibilisation. Cependant, le problème est surtout financier et selon Nicolas Garnier et Cécile Bussière, le gouvernement doit mettre davantage d’argent pour aider les collectivités à développer des solutions adaptées.
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