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Et lentement tout bascule...

Un article rédigé par Anne Kerléo - RCF,  - Modifié le 21 septembre 2021
Commune ConversionEt lentement tout bascule...

Comment un ingénieur parisien de bonne famille et une jeune cadre à la défense sont devenus maraîchers bio ? Histoire de la conversion écologique d'un couple de la génération Laudato Si'.

Anne Kerléo, RCFAnne Kerléo, RCF

Commune conversion : c’est l’histoire d’hommes et de femmes qui ont basculé. Ils ont basculé dans la conviction que l’avenir du monde n’était pas l’affaire des autres, que pour un monde vivable pour tous, leur vie devait changer. Leurs yeux se sont ouverts, leur conscience s’est éveillée. Ils se sont mis en route sans savoir exactement où cette bascule allait les mener. Ces hommes et ces femmes sont les héros de Commune Conversion.
 

 

Qui sont-ils ?

 

Blandine de Lassus, 33 ans, études de droit et de ressources humaines, habite à Forges ( Seine-et-Marne), entre Fontainebleau et Montereau.
Arthur de Lassus, 30 ans, marié avec Blandine depuis 6 ans, formation d’ingénieur

 

"Quand nous nous sommes rencontrés avant de nous marier, nous nous sommes assez rapidement dit que nous aimerions beaucoup travailler ensemble. Six ans plus tard, on se lance ensemble dans l’agriculture !", résume Arthur.
Installés non loin du château du Campus de la transition qui prône la transition écologique, ils habitent dans une maison avec un jardin qu’ils ont voulu luxuriant, avec des fleurs mellifères qui attirent les insectes, des plantes (dont certaines ont un goût d’huitre, de réglisse…) et un mélange de saveurs (fruits et légumes). " En amenant de la beauté dans notre monde, cela m’emplit le cœur et cela distribue de l’amour autour de nous", témoigne Blandine.

 

 

Jardiner sans désherber

 

 Pas de travail de la terre, pas de désherbage, pas ( ou presque pas) d’arrosage…  Ils ont choisi de mettre du fumier sur le sol avant d’y planter leurs diverses trouvailles.  Le jardinage pour Blandine fait partie de son histoire familiale. Arthur, qui a eu une enfance très citadine, considérait lui auparavant qu’il existait deux catégories : ceux qui avaient la main verte ou ceux qui ne l’avaient pas. "Il y a eu un petit déclic il y a 5 ans en réalisant qu’on pouvait faire du jardinage sans être forcé de désherber quotidiennement, via cette couverture du sol et qu’il y avait toute une odyssée intellectuelle pour réussir à comprendre comment poussaient les plantes et fonctionnait le sol. Cela a changé ma manière de voir".  Un jardin, symbole de l’avenir, puisque depuis quelques semaines, Arthur et Blandine de Lassus ont l’autorisation d’exploiter une parcelle agricole, non loin de là, qu’ils espèrent à terme à l’image de ce jardin.

 

 

Semer en toute humilité

 

Inspirée par le livre de Jean Giono, "l’homme qui plantait des arbres", Blandine essaie, comme lui de semer des graines. Toute la vie cet homme a planté des arbres et à la fin de sa vie, il avait planté une forêt . "Sur le moment, on ne sait pas trop ce que cela va donner, c’est cette humilité qui m’émeut beaucoup". La forêt, dans la nouvelle de Giono, permet en effet le retour à la vie de toute une civilisation dans un pan de vallée. Une image magnifique, estime Arthur de Lassus, de ce que les hommes sont capables de faire en bien, par ténacité et connaissance des lois de la nature. 

 

 

LE QUESTIONNAIRE 

 

Quand j’étais petite … 
Blandine : j’aimais beaucoup regarder les animaux en forêt
Arthur :  les écolos étaient des gens pas très sérieux

Si on vous dit écologie…
Blandine : prendre soin
Arthur : la science des conditions de l’existence

Si on vous dit conversion...
Blandine : chemin de Saint Jacques de Compostelle
Arthur : chemin jamais terminé
 
Si on vous dit commun...
Blandine : notre maison commune
Arthur : notre Terre, le seul vaisseau spatial que nous avons en commun, à disposition et en état de fonctionnement.
 
Une figure inspirante...
Blandine : frère Roger, qui a fondé la communauté de Taizé
Arthur : Elzéard Bouffier, le héros malgré lui de "L’homme qui plantait des arbres", de Jean Giono, parce que seul avec ténacité, il arrive à changer un désert en un paradis pour d’autres.

 

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