Zest, un outil pour changer de regard sur le handicap
En partenariat avec Lemon Adds
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Bientôt les grands départs en vacances. Mais encore aujourd'hui, pas évident d'en profiter quand on est handicapé visuel. Des freins et des pistes avec Hamou Bouakkaz pour cette dernière chronique de la saison.
Bientôt les grands départs en vacances. Hamou, vous avez prévu de partir où, mer, montagne, campagne, montagne ?
Plutôt tenter la traversée de la rue en solitaire et sans feu sonore ! Je plaisante. Quoique. Mais partir en vacances, Vincent… ce n’est pas aussi simple pour tout le monde. Surtout quand on est aveugle.
Ah bon ? Prendre des vacances quand on est déficient visuel, c’est encore une galère ?
Oui, pour beaucoup, ça reste un parcours du combattant. C’est ce qu’a montré une étude de l’Unadev. (Union Nationale des Aveugles et Déficients Visuels). Trouver un hébergement accessible, organiser les trajets, faire des activités, se repérer dans un lieu inconnu… Ça demande tellement d’énergie que certains renoncent avant même de faire leur valise.
Mais c’est quand même fou, on est en 2025 ! Avec la technologie, les applis, les labels “Tourisme et Handicap”… On pourrait croire que c’est devenu simple.
C’est ce qu’on aimerait. Il y a eu des progrès, de nombreux acteurs proposent des solutions mais c’est souvent cher et peu inclusif. On part de loin. En France, moins de 54 % des sites touristiques labellisés sont accessibles au handicap visuel. Et même avec un label, ça ne veut pas dire que c’est fluide, agréable… ou tout simplement humain.
Et vous avez des exemples de ce manque de fluidité ?
Pour cela, je vous conseille d’écouter "Tranche de vue", le podcast de Lise Wagner, elle-même déficiente visuelle. Dans un épisode, elle racontait son aventure au restaurant : les menus illisibles, les serveurs qui parlent à la personne d’à côté, l’addition silencieuse… On rit, mais on sent bien que c’est une fatigue de plus. Et son prochain podcast, sera consacré aux vacances !
On sent bien que l’accessibilité, ce n’est pas qu’une question de rampes ou de menus en braille ...
Tout juste ! L’accessibilité, c’est aussi une question d’attention, d’écoute, de bon sens. Un sourire, une voix, une aide spontanée… ça vaut tous les dispositifs du monde.
Cela dit, on peut aussi voyager en famille avec un enfant handicapé. Est-ce qu’il y a là aussi des dispositifs pour soulager un peu les familles …
Oui, "Réseau Passerelles." Une vraie bouffée d’air. Ils proposent des hébergements adaptés, du matériel médical si besoin, et surtout des pros sur place pour s’occuper de l’enfant pendant une partie du séjour. Et le tout, sans surcoût. Pour une fois, le mot “vacances” veut vraiment dire répit.
Et ça, c’est une vraie inclusion. Pas un discours, pas un projet pilote : un vrai service ?
Et surtout une vraie reconnaissance du besoin de souffler. Car partir, ce n’est pas du luxe. C’est du lien, de la liberté, de l’humanité. Comme le dit si bien Anne Mougenel, une vacancière devenue aveugle : “Quand on voyage, c’est qu’on a envie de vivre.”
Eh bien merci Hamou de nous avoir accompagnés toute cette saison. On vous le souhaite donc : bonnes vacances !
Bonnes vacances à tous !
Extrait de "Enfin l'été" de Archimède
Pour aller plus loin :
Réseau passerelles : pour partir en vacances avec un enfant handicapé. https://www.reseau-passerelles.org/
"Tranche de vue", le podcast de Lise Wagner : https://podcast.ausha.co/tranche-de-vue
Chaque lundi à 17h53, retrouvez la chronique Hamou braille dans le poste en partenariat avec l'UNADEV et Lemon Adds.
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