Des musées ouverts à tous ?

Ce samedi, ce sera la nouvelle édition de la Nuit européenne des Musées. L’occasion de parler musée et accessibilité. 

Exactement, Vincent. Et pour ça, il faut absolument parler d’un homme formidable : Régis Kern. Ce passionné d’art et de nouvelles technologies redonne littéralement forme aux chefs-d'œuvre… en trois dimensions !

Vous voulez dire qu’il les sculpte ?

Presque ! Il les modélise en 3D pour en faire des œuvres tactiles. À partir de peintures célèbres, il crée des versions que l’on peut toucher, explorer du bout des doigts. C’est une manière totalement nouvelle de découvrir l’art, pensée pour les personnes non-voyantes.

Et ces œuvres, où sont-elles exposées ?

Régis Kern a participé à la création d’un musée au sein d’un EHPAD géré par l’UNADEV,  l’Union Nationale des Aveugles et Déficients Visuels. Un lieu où les résidents peuvent découvrir l’art à leurs rythmes, sans se déplacer, et surtout, sans la vue.

Et sans mauvais de jeu de mots, ça remet en question notre vision du musée ? 
Oui. Et ce qui est passionnant, c’est que cette accessibilité ne passe pas seulement par des œuvres tactiles. Elle implique aussi des dispositifs innovants comme les plans tactiles d’Okeenea. Grâce à eux, les visiteurs peuvent, dès leur arrivée, se représenter l’espace du musée, localiser les différentes salles, les œuvres, les services… en braille, en relief ou en visuel. C’est un vrai plus pour l’autonomie.

Ca veut dire que, concrètement, on arrive dans un musée, on pose les mains sur le plan, on lit en braille ou on suit les reliefs, et on sait où aller ?

C’est exactement ça. Et ce n’est pas juste pratique, c’est aussi une manière de rendre l’art et la culture accessibles dès l’entrée.

Donc, l’accessibilité, ce n’est pas juste une rampe ou un ascenseur ?

Non, c’est un vrai travail de fond ! C’est penser chaque détail : les œuvres en 3D, les descriptions audios, les médiateurs formés, les visites conférences adaptées… et la signalétique inclusive.

Une façon de repenser l’expérience muséale dans son ensemble ? 

Exactement. Régis Kern, comme tous ceux qui innovent dans ce domaine, nous rappelle que l’accessibilité n’est pas une contrainte, mais une formidable opportunité créative. Il ne s’agit pas de simplifier, mais de transmettre autrement. Et souvent, cette autre façon de transmettre touche bien plus profondément. Bonne semaine à tous !

Extrait "le gardien de musée" du groupe "Les Blaireaux"