Le sport, vraiment pour tous ?

Ce n’est pas un scoop : le sport, c’est bon pour la santé. Mais est-ce que c’est aussi facile de pratiquer quand on est handicapé ? Hamou, vous qui êtes un vrai athlète, vous pouvez témoigner ? 

Oui, j’ai eu la chance de faire du saut en parachute, du parapente et même du saut à l’élastique. Je suis même tombé d'un télésiège en descendant à l'avant dernière porte. Et oui ! Avantage concurrentiel : un aveugle n’a pas la même peur du vide qu’une personne voyante. On se lance sans voir le danger, et on vit l’instant à travers les sensations : la vitesse, le vent, la chute. C’est une expérience unique, intense, sans barrière mentale.

Tant mieux, tant que ça ne se finit pas aux urgences. Mais pour en revenir au sport, qu’est ce qui se joue de spécifique ? Quelles vertus  en étant handicapé ? 

Le sport, c’est un outil d’épanouissement personnel et de lien social. Il permet de prendre conscience de ses capacités, de briser l’isolement. Sur le plan de la santé, il aide à rester actif, à mieux vieillir, ce qui est d’autant plus important quand on vit avec un handicap. En réalité, les enfants handicapés devraient pratiquer une activité sportive le plus tôt possible, quel que soit le handicap.

 Pourquoi pas. Mais en termes d’accessibilité, où en est où ?

Après les Jeux paralympiques, trop de clubs ne sont pas formés ou équipés pour accueillir tout le monde. Il faudrait donc généraliser l’accès et amplifier les efforts C’est là que l’UNADEV joue un rôle-clé. 

L’Unadev, on le rappelle, c'est l'Union Nationale des Aveugles et Déficients Visuels. Qu’est-ce qu’elle a donc mis en place ? 

Elle fait un travail remarquable : sensibilisation du grand public, accompagnement des clubs sportifs, financement de projets, adaptation des infrastructures… Elle agit concrètement pour rendre le sport accessible à tous, et pas seulement en théorie. Une action exemplaire qui pourrait inspirer les pouvoirs publics que l'association est toujours prête à épauler.

En attendant, quels sports sont aujourd’hui accessibles aux personnes aveugles ou malvoyantes ?

Le cécifoot, bien sûr, mais aussi le judo, la natation, l’athlétisme, le tandem à vélo ou l’escalade avec guidage vocal. Et grâce à l’innovation, même des sports extrêmes deviennent accessibles : ski, plongée, parapente, voile. D’'ailleurs, la Coalition des Vulnérables Voile permet à des skippers malvoyants ou non-voyants de participer à des aventures en voilier, parfois même en course au large. 

Hamou, après le saut en parachute, vous allez mettre les voiles pour une transat ? 

Ce ne serait pas l'envie qui manque! D'autant que ces derniers temps, plusieurs skippers handicapés ont performé. Je me verrais bien courir avec Damien Seguin !

On peut toujours lui demander. En résumé, l’inclusion passe aussi par le sport ? 

Exactement ! Et elle commence dès qu’on ouvre les portes des clubs à tout le monde. Allez, on saute ensemble ? Bonne semaine à toutes et à tous !