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RCF Mission restaurer le tombeau du Cardinal de Richelieu, par Philomène Vuillard
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Mission restaurer le tombeau du Cardinal de Richelieu, par Philomène Vuillard

Un article rédigé par Philomène de Vuillard - RCF, le 22 mai 2024  -  Modifié le 22 mai 2024

La chronique Sacré Patrimoine - Agir avec La sauvegarde de l'art français. Philomène Vuillard nous parle d’un prestigieux projet de restauration à Paris, celle de la tombe du Cardinal de Richelieu.

© Ville de Paris/Direction des Affaires Culturelles/COARC © Ville de Paris/Direction des Affaires Culturelles/COARC

Le Cardinal de Richelieu est enterré à Paris, et plus précisément dans la chapelle de la Sorbonne, en plein cœur du Quartier latin. La Ville de Paris et la Sauvegarde de l’Art Français ont lancé ensemble une souscription pour faire restaurer le tombeau du Cardinal, qui est un véritable chef-d’œuvre de la statuaire française du XVIIe.

Il est signé François Girardon, premier sculpteur de Louis XIV auquel on doit notamment une statue équestre du Roi-Soleil détruite pendant la Révolution, et plusieurs groupes sculptés à Versailles comme le magistral Apollon servi par les nymphes.

Pourquoi est-ce une œuvre exceptionnelle ?

Déjà par son histoire. Pour bien comprendre, il faut rappeler le rôle de Richelieu dans la reconstruction de la Sorbonne, qui était encore au début du XVIIe siècle un ensemble de bâtiments hétéroclites et très délabrés. Le Cardinal, qui a lui-même été élève à la Sorbonne avant d’en devenir le proviseur, confie les travaux de reconstruction à Jacques Lemercier, l’architecte du roi qui a achevé la Cour Carré du Louvre et créé le Palais Cardinal. À la Sorbonne, Lemercier réalise l’exploit d’ériger une des premières coupoles de France. Le Cardinal avait bien en tête dès le départ d’y faire ériger son mausolée sauf que problème : il meurt en 1642, l’année même où les travaux s’achèveront. Les funérailles du Cardinal ont donc lieu dans la poussière d’un décor inachevé.

Quant au tombeau lui-même, il a aussi une sacrée histoire : plusieurs sculpteurs ont été approchés pour sa réalisation, dont le Bernin. Le choix prend des années et c’est finalement cinq jours avant sa mort, en 1675, que la nièce et héritière du Cardinal, la duchesse d’Aiguillon, décide enfin de confier le projet à Girardon. Le projet aura donc fait long feu puisqu’il s’achève en 1674, c’est-à-dire 40 ans après la mort de Richelieu ! D’ailleurs son histoire mouvementée ne s’arrête pas là puisque l’œuvre est menacée de destruction à la Révolution et sauvée grâce à son rapatriement temporaire au fameux musée des Monuments français d’Alexandre Lenoir.

© Ville de Paris/Direction des Affaires Culturelles/COARC
© Ville de Paris/Direction des Affaires Culturelles/COARC

Qu’est-ce qui caractérise cette œuvre ?

Le tombeau est constitué de quatre blocs de marbre blanc qui représentent Richelieu gisant soutenu par l’allégorie de la Piété, avec à ses pieds l’allégorie de la Doctrine, rappel de son rôle d’éminent théologien. Fait notable, il est placé dans le chœur de la chapelle et il tourne le dos à la nef pour regarder vers l’autel – et donc vers Dieu. On peut admirer la qualité de l'exécution générale, la finesse des drapés, les expressions gravées sur les visages des deux allégories et le geste d’abandon à Dieu du Cardinal, la main sur le cœur. Mais le monument est très encrassé, avec de nombreuses taches ainsi que des marques laissées par le frottement des mains des visiteurs au fil des siècles. Il manque également un doigt au Cardinal ! 

En lien avec l’Université, le projet est donc de restaurer le tombeau et plus largement d’ouvrir la chapelle, qui est aujourd’hui fermée au public, pour en faire un lieu de visite et d’activités culturelles. Si vous souhaitez contribuer à ce beau projet, rendez-vous sur le site de la Sauvegarde de l’Art Français où une page est dédiée à cette souscription.

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©RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Sacré patrimoine - Agir avec la Sauvegarde de l'Art Français

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