Violences faites aux femmes : 500 faits recensés en Haute-Loire
Ce mardi 25 novembre est la journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes. La préfecture de Haute-Loire fait le point sur la lutte contre ce fléau. Les chiffres sont éloquents.
Yvan Cordier indique que plus de 500 cas de violences faites aux femmes ont été recensés depuis le début de l’année 2025 en Haute-Loire. ©RCF Haute-LoireDepuis le Grenelle de 2019, la lutte contre les violences faites aux femmes est une priorité. La parole tend à se libérer au fil des années, même dans les départements les plus ruraux comme la Haute-Loire. Le préfet, Yvan Cordier, vient de présenter les chiffres pour l’année 2025. Alors qu’elle n’est pas encore finie, plus de 500 faits ont été recensés. Dans le détail, « 106 faits commis en zone police, 409 faits en zone gendarmerie » indique le représentant de l’État. Ce dernier estime « que le phénomène est important sur la Haute-Loire ». Pour mieux prendre en charge les victimes, les forces de l’ordre ont été formées à cette thématique. « On se professionnalise » pour le préfet.
En parallèle, la réponse judiciaire est de plus en plus forte. « Aujourd’hui, 95 % des auteurs sont condamnés en Haute-Loire », explique Antoine Jocteur-Monrozier, le procureur de la République. Dans 30 % des affaires, les condamnés écopent d’une peine de prison ferme. Les dispositifs de protection des victimes comme les téléphones graves dangers ou les bracelets anti-rapprochement se déploient de plus en plus sur le département.
Un nouveau plan de lutte contre les violences faites aux femmes
Pour lutter contre ce fléau, plusieurs actions sont mises en place, dont le nouveau plan départemental de lutte pour la période 2025-2027. Il a trois grands objectifs selon Aurélie Néry, la déléguée départementale aux droits des femmes et à l’égalité : d’une part, « prévenir les violences, surtout chez les plus jeunes ». Mais aussi « protéger les victimes », sans oublier de « prendre en charge les auteurs pour lutter contre la récidive ».
Concrètement, pour atteindre les objectifs fixés, plusieurs mesures sont effectives. Depuis l’année dernière, l’aide d’urgence pour les victimes de violences conjugales, versée par la CAF ou la MSA, permet de « quitter rapidement le foyer », explique Yvan Cordier. Elle est versée « en 48 heures » après un dépôt de plainte. Son montant : entre 900 et 1 000 euros, souligne la préfecture. En 2024, « 180 aides ont été accordées, en 2025 nous devrions être entre 120 et 150 aides », indique le préfet.
L’un des dispositifs phares de ce plan est la création de la Maison des Femmes directement au sein du Centre Hospitalier Émile Roux du Puy-en-Velay. « Elle doit permettre d’assurer une prise en charge sanitaire d’urgence pour une femme victime de violences », explique Julien Keunebroek. Pour le moment, le dossier est en cours, l’ARS devrait débloquer les financements. Elle est attendue en 2026.
Une matinée à la caserne de gendarmerie du Puy-en-Velay
Une journée solidaire avec les victimes est mise en place en Haute-Loire. Dans la matinée, la caserne de gendarmerie du Puy-en-Velay a organisé une matinée particulière. Cours de zumba, yoga, self-défense, stands d’information et de prévention pour « montrer l’aide disponible pour se reconstruire », explique le lieutenant-colonel Philippe Celle. Sans oublier de marquer la solidarité des partenaires et des forces de l’ordre à cette cause.
Une matinée a été organisée à la caserne de gendarmerie du Puy-en-Velay. ©RCF Haute-Loire