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“Un gros choc” : des habitants retrouvent leurs logements détruits après l’incendie de Marseille

“Un gros choc” : des habitants retrouvent leurs logements détruits après l’incendie de Marseille

Un article rédigé par Magali Arrouays - Dialogue RCF (Aix-Marseille), le 11 juillet 2025 - Modifié le 15 juillet 2025

Au lendemain de l’incendie des Pennes-Mirabeau qui a ravagé 750 hectares et touché le nord de Marseille, les premiers habitants de l’Estaque ont pu regagner le quartier. Certains ont pu pénétrer dans leurs habitations qui ont été rongées par les flammes. C’est le cas de Nathalie, sa fille Marine raconte.

La maison de Nathalie a été ravagé par les flammes à l'Estaque ©Magali ArrouaysLa maison de Nathalie a été ravagé par les flammes à l'Estaque ©Magali Arrouays

Marine et sa mère discutent avec les voisins au croisement de la Traverse Chauffert dans le 16ème arrondissement de Marseille : "Si vous voulez aller voir la maison de Maman, vous pouvez, mais moi, je reste ici, je n’ai plus la force de rentrer", lâche-t-elle les larmes aux yeux.


Ce mercredi 9 juillet, la jeune femme a les traits tirés, la nuit a été courte : "J’ai découvert la maison tout à l’heure, ça a été un gros choc, je ne pensais pas que c’était aussi horrible. Il n’y a plus rien, plus de toit… Même le fer de l’escalier en colimaçon a fondu, c’est une horreur." Et de conclure:

Là, en fait, la maison, il faut la raser et la reconstruire.

Des souvenirs partis en fumée


L’incompréhension est grande, car l’habitation se trouvait dans une allée bétonnée avec peu de végétation autour et pourtant, "c’est un tas de ruines au milieu des autres maisons" lance Marine. La machine à laver le linge est la seule partie du mobilier encore reconnaissable, tout le reste est carbonisé. 

Les cloisons se sont, elles, toutes écroulées, on ne distingue plus que l’encadrement de la porte d’entrée. Le sol, lui, est jonché de gravats. Marine ne réalise pas encore complétement : 

On a perdu des souvenirs de famille, de mon père et de mes grands-parents.


Un sentiment d'impuissance

Nathalie, installée à l’Estaque depuis six ans, n’était pas chez elle pendant l’incendie, mais son voisin Thierry a tout vu : "Sur la toiture, les flammes dépassaient de deux mètres cinquante. J’ai fait ce que j’ai pu avec les moyens que j’avais… Après, je ne suis pas pompier. J’avais un tuyau trop court et pas assez de débit. Si j’avais eu, ne serait-ce qu’un gros tuyau comme ont les pompiers avec la lance, j’aurais tout de suite arroser sa maison". Au lendemain du drame, l’homme est pris d’un sentiment d’impuissance et répète :

Je n’aimerais pas le revivre, je n’ai pas dormi de la nuit.

Nathalie a aussi perdu ses deux chiens dans les flammes. Marine raconte : "Quand ma mère est revenue le soir de l’incendie, elle a forcé le barrage des pompiers et de la police pour aller sauver ses chiens. Elle ne voulait pas les abandonner, ce sont les pompiers qui l’ont sorti de force de la maison. Mais les chiens n’étaient déjà plus là. Ils n’ont pas pu s’échapper… Ils sont partis sans souffrir. Depuis, elle ne me parle que d’eux, c’est un gros choc."

Aides d'urgence


Pour Nathalie, les consolations sont pour le moment dérisoires. Elle consulte son téléphone et ris jaune : "Mon assurance vient de me faire un virement de 200 euros pour m’acheter des culottes ! C’est pour la valise de secours."

Depuis, le Conseil municipal de Marseille a voté une aide exceptionnelle d’un million d’euros pour les victimes de l’incendie ce vendredi 11 juillet. Le Département et la Métropole vont, eux, débloquer une aide de 250 000 euros chacun


Outre les compensations financières, les deux femmes peuvent compter sur leurs voisins. Avant de rentrer chez lui, en fin d’après-midi, Thierry leur souffle d’un ton grave : "Si vous avez besoin de manger ou n’importe quoi, vous me dites. C’est là où il faut s’aider, on va rebondir, on n’a pas le choix."

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