Pecata.fr, un outil au service de l’artisanat auvergnat en pleine croissance
Le site internet pecata.fr a vu le jour au printemps 2024. Son ambition : valoriser l’artisanat auvergnat, éthique et éco-responsable. Cette boutique virtuelle gagne en visibilité depuis plusieurs mois après que sa créatrice, Carole Eymaron a remporté, pour la Haute-Loire, le concours 101 femmes entrepreneures.
Carole Eymaron, créatrice du site pecata.fr ©Martin ObadiaMettre en avant les artisans de Haute-Loire et de sa région tout en valorisant les dimensions éthiques et éco-responsables, c’est toute l’ambition de pecata.fr. Cette boutique a été créée au printemps 2024 par Carole Eymaron. L’idée lui est venue lors d’achats de Noël. Elle s’est rendu compte qu’il n’était pas toujours facile de trouver des objets artisanaux en local. Il faut avoir un véhicule pour se déplacer mais surtout il est parfois difficile de savoir où chercher. Cette ancienne salariée du domaine de l’agroalimentaire bio s’est donc dit qu’il « manquait un maillon à la chaîne pour aider l’artisanat, les talents de notre région à se faire connaître ». La graine était plantée, pecata.fr était bientôt lancé.
La créatrice qui dit avoir été élevée dans des valeurs de nourriture saine, qualitative, dans une démarche éco-responsable. Dans le projet « j’avais envie de retrouver ces valeurs, d’avoir du sens dans ce qu’on vend et faire du bien à la planète » raconte-t-elle.
La charte éthique, un label client et un engagement auprès des artisans
La boutique en ligne propose une centaine d’articles créés par une vingtaine d’artisans et trois structures à but social (ESAT, Entreprises à but d’emploi, ateliers d’insertion) mais aussi des écrivains. Ces produits doivent respecter une charte éthique. La création doit provenir de la Haute-Loire et de sa région. Le degré de fabrication par l’artisan est aussi étudié. L’objectif est de valoriser un « vrai savoir-faire ». Les matières premières et la dimension éco-responsable sont aussi étudiées.
Pour Carole Eymaron, en plus d’un engagement envers les clients, cette charte est comme un contrat de confiance avec les artisans. Ils « avaient besoin de se sentir sereins avec qui ils travaillent et qu’il y ait du sens. Les personnes sont rassurées, on va tous dans le même sens ». Elle souhaite aller plus loin qu’un projet de valorisation du local et de l’éthique. « Pour moi ce sont des artisans partenaires. On est tout le temps en lien ». Elle ajoute que cette boutique ne vise pas à remplacer les outils déjà utilisés par les artisans pour commercialiser leurs objets. Pecata.fr est une autre visibilité et un autre canal de vente.
Une clientèle nationale pour des produits de Haute-Loire
Actuellement, les produis disponibles sur la boutique ne viennent que de la Haute-Loire mais l’ambition est d’élargir cette zone. Le périmètre de prospection de nouveaux artisans s’étend de Clermont-Ferrand à Mende et d’Annonay à Saint-Étienne. L’objectif n’est pas non plus d’avoir trop d’artisans « pour garder un lien privilégié » avec eux.
La clientèle « bizarrement, je vends beaucoup au national, moins au niveau local » explique Carole Eymaron. Au départ, elle a été surprise par ce phénomène mais plus maintenant. « Je vais attirer des clients qui sont plus avertis, qui vont être plus intéressés par le côté éthique et éco-responsable et qui vont chercher des choses assez précises ». Elle se félicite d’ailleurs du « beau taux de rebond » avec de nombreuses recommandations de clients. Des ventes se font aussi vers l’Espagne et la Belgique.
Le modèle de boutique en ligne, encore fragile
Pour faire fonctionner son activité, Carole Eymaron achète 30% de la marchandise proposée sur son site. Le reste est stocké dans ses locaux à Chadrac sous forme de dépôt vente. L’activité reste pour l’instant fragile. « C’est plus difficile de se faire connaître qu’une boutique physique ». Ça ne l'arrête pas pour autant. Elle veut persévérer car « je sens qu’il y a un intérêt réel » pour la démarche. La période de Noël a été « assez intéressante, c’est une période très importante ».
La créatrice du site projette pour 2026 de renforcer le lien avec les entreprises, les collectivités pour développer notamment des coffrets cadeaux distribués lors d’événements. C'est plus intéressant financièrement pour elle. Pour les entreprises ou collectivités qui les proposent « faire des petits coffrets qui rassemblent des talents locaux, ça peut favoriser la démarche RSE (Responsabilité sociétale des entreprises) ». Un travail qu’elle souhaite mener en local mais aussi en national, dans l’optique de créer un réseau.
