La sainte Tunique sera exposée au public du vendredi saint le 18 avril au 11 mai dans la basilique Saint-Denis d'Argenteuil (Val d’Oise). Mgr Stanislas Lalanne, ancien évêque de Pontoise avait décidé de l'exposer une première fois et plus de 200 000 personnes s'étaient rendus à Argenteuil. Retour sur l’histoire de ce vêtement avec Jean-Christian Petitfils, auteur de "La Sainte Tunique d'Argenteuil, Authentique relique de la Passion du Christ".
À Constantinople, au XIIIe siècle, les reliques étaient vénérées par tous les fidèles, puis avec le temps, leur vénération s'est peu à peu estompée. Aujourd'hui, cette tradition revient notamment depuis les pérégrinations des reliques de Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus et avec le succès toujours grandissant du linceul de Turin. Avec son livre, "La Sainte Tunique d'Argenteuil, Authentique relique de la Passion du Christ", Jean-Christian Petitfils mène une enquête historique et scientifique autour de la tunique.
Sur le chemin de croix, Jésus portait une tunique du dessus et une tunique du dessous. Cette dernière serait justement la sainte Tunique d'Argenteuil explique Jean-Christian Petitfils. Les soldats Romains au pied de la croix se sont ensuite partagés les vêtements de Jésus, comme l’a affirmé Saint Jean dans son Evangile.
Ils ont été très attachés à retrouver ces vêtements et à les racheter.
Jean raconte que les quatre Romains ont organisé un tirage au sort pour remporter la Sainte Tunique. Dans un premier temps, les disciples et les apôtres, tous juifs, avaient donc horreur de ces vêtements qui avaient touché le sang et un condamné à mort. La résurrection de Jésus leur a ensuite permis de surmonter cette peur. « Ils ont été très attachés à retrouver ces vêtements et à les racheter », relate l’historien. La tunique d’Argenteuil a probablement été rachetée par un riche chrétien comme Nicodème ou Joseph d'Arimathie.
La Sainte Tunique est une chemise de peau très légère, un peu transparente et abimée. Aux couleurs brune, brune foncé et rouge, elle mesure 1m48 probablement de longueur. Aujourd’hui, « elle n'est plus qu'à 1m22, 90 centimètres sous les bras, 1m30 sur la poitrine », souligne l’écrivain.
Il a pris la décision malheureuse, abominable même, de découper la sainte Tunique en une vingtaine de morceaux.
La Sainte tunique a connu une malheureuse histoire sous la révolution. Au moment de la Terreur, alors que les biens de l'Eglise sont menacés, le curé François, choisit de cacher l'habit. Bien que prêt à renier son serment, et donc à revenir dans l'Église catholique romaine, il craignait d'être arrêté. « Il a pris le décision malheureuse, abominable même, de découper la Sainte Tunique en une vingtaine de morceaux », enfouis pour la plupart dans son jardin en 1793. En 1795, le curé, libéré, recupère ces morceaux et les recoud. Certains se trouvent d’ailleurs probablement encore à Argenteuil.
Les premières analyses scientifiques de la tunique ont été menées en 1892, à la demande de Mgr Goux, évêque de Versailles. Chimistes, médecins et spécialistes des tissus anciens ont été convoqués.
Le sang présent appartient au même groupe sanguin que le linceul de Turin et que le suaire d'Oviedo.
Elément le plus probant, des traces de sang ont été trouvées sur la tunique d’Argenteuil. L'évangile de Jean montre que Jésus est le seul condamné à mort à avoir subi la flagellation et puis la crucifixion. La Sainte Tunique atteste de cette double peine. D'une part, des taches de sang se recoupent avec concordance aux taches de sang du dos du Christ. Et, le sang présent appartient au même groupe sanguin que le linceul de Turin et que le suaire d'Oviedo. D’autre part, figure sur la tunique la trace du portement de la croix également présente sur le linceul de Turin.
Depuis 1892, la Sainte Tunique d'Argenteuil est devenue un objet scientifique. Bien qu’elle la considère comme une relique, « le rôle de l’Eglise n’est pas de rentrer en discussion avec la science mais d'annoncer la mort et la résurrection de Jésus, pas autre chose », résume Jean-Christian Petitfils.
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