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Lac d'Annecy : la barque à voiles latines l'Espérance III en révision

Lac d'Annecy : la barque à voiles latines l'Espérance III en révision

Un article rédigé par Élodie Fayard - RCF Haute-Savoie, le 28 octobre 2025 - Modifié le 29 octobre 2025
Journal Local · RCF Savoie Mont-BlancEdition du mercredi 29 octobre 2025 à 07h01

L’Éspérance III sort de l’eau pour poursuivre ses aventures. Cette barque de 20 mètres, aux deux voiles latines, avait été mise à flot en 2021, grâce à une association de passionnés. Fidèle réplique de l’Éspérance II qui transportait des marchandises jusque dans les années 1930, sa silhouette fait partie du patrimoine du lac d’Annecy. Mais pendant trois semaines elle se retrouve en cale sèche pour une révision. Un chantier de 42 000 euros financé sur les fonds propres de l’association. 

©Espérance III©Espérance III

À quelques gouttes de pluie près, l'Éspérance III a les pieds au sec. Jusqu'au 7 novembre, un ensemble de bénévoles et d'artisans s'affairent sous le contrôle de Jérôme Mascarell, charpentier de marine (qui avait déjà présidé à sa construction), sur un chantier complexe à bien des égards tant les savoir-faire, les techniques et les normes de sécurité ont évolué au cours de ces dernières années. "Depuis que le bateau navigue, je le suis depuis la Bretagne, où je gère un chantier de restauration de bateaux à voiles, historiques ou répliques d'anciens. Et parmi tous ces bateaux, Espérance III est celui qui navigue le plus", explique le charpentier de Quimper. 

L'entretien d'un bateau en bois

Le charpentier estime la durée du chantier à trois semaines, "en fonction des conditions météo", avec l'aide ponctuelle de 3 à 10 personnes, selon les phases. "Il y a plusieurs objectifs : nous avons remplacé l'un des deux mâts de 12 mètres. Le bois dont il était fait a vieilli prématurément et nous en avons taillé un nouveau. Ensuite, il s'agit de corriger l'usure, notamment due à la fréquentation importante. Il fait parfaire l'étanchéité du pont et gratter la coque pour remettre le bois à neuf", détaille Jérôme Mascarell. 

De l'évolution des normes de sécurité 

Jean-Pierre Bonicel, président de l'association Espérance III, précise que le bateau avait obtenu son permis de transport de passagers un an après sa première mise à l'eau. "Depuis août 2022, nous avons réalisé 655 sorties, avec pour objectif la découverte de l'environnement exceptionnel du lac d'Annecy. Nous avons embarqué 13 328 passagers et accueillis 3 084 scolaires. Ce bateau est un formidable outil pédagogique pour parler de notre patrimoine aux enfants, leur enseigner l'histoire, la géographie et les sensibiliser à la transition énergétique", s'enthousiasme le président. En effet, le bateau a été équipé d'un moteur électrique et sa conception, tout comme le chantier de cette grande révision, se veulent le plus neutres possible sur l'environnement. Mais les normes de sécurité et notamment de sécurité incendie ont évolué depuis 2022, et la Direction départementale des territoires a exigé la mise aux normes du bateau afin de renouveler son certificat de navigation. 

42 000 euros autofinancés

L'association, qui ne bénéficie d'aucune subvention de fonctionnement, autofinance les 42 000 euros que coûte cette grande révision. "De 2019 à 2021, le coût de la construction d'Espérance III avait été subventionné par les collectivités à hauteur de 60%. Aujourd'hui, nos croisières nous permettent d'assurer la pérennité de notre association et nous sommes très fiers de cette autonomie", soulève Jean-Pierre Bonicel. Toutefois, le Sila (syndicat mixte du lac d'Annecy) aide l'association en prenant en charge 40% du coût de la location de la cale sèche de Sevrier, dans laquelle le chantier se déroule. "Ce partenariat fait sens car il fait écho aux valeurs du Sila. Ce bateau historique participe à la protection du lac et de son eau pure et il partage un axe fort du Sila qui est de donner accès au patrimoine du lac et à son environnement", précise Chloé Bénard, chargée de mission au Sila. Rendez-vous dès le mois de mars prochain pour l'ouverture de la saison 2026 des navigations à bord de l'Espérance III.

L'équipe de charpentiers, chapeautée par Jérôme Mascarell, charpentier de marine. ©RCF Haute-SavoieL'équipe de charpentiers, chapeautée par Jérôme Mascarell, charpentier de marine. ©RCF Haute-Savoie
En cale sèche, à Sevrier. ©RCF Haute-SavoieEn cale sèche, à Sevrier. ©RCF Haute-Savoie
Pour protéger le pont des intempéries, un toit de bâche a été bricolé. ©RCF Haute-SavoiePour protéger le pont des intempéries, un toit de bâche a été bricolé. ©RCF Haute-Savoie
La pluie pourrait retarder les opérations. ©RCF Haute-SavoieLa pluie pourrait retarder les opérations. ©RCF Haute-Savoie
© Le Journal Local (RCF Savoie-Mont-Blanc)
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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© Le Journal Local (RCF Savoie-Mont-Blanc)
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