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RCF Les "MeToo" français signent une tribune pour lutter contre les violences sexuelles
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Les "MeToo" français signent une tribune pour lutter contre les violences sexuelles

Un article rédigé par Margot Maignet - RCF, le 14 mai 2024  -  Modifié le 15 mai 2024

Le 14 mai, Le Monde a publié une tribune signée par 150 personnalités. L'objectif était de rassembler tous les "MeToo" français pour donner une nouvelle dynamique à la lutte contre les violences sexuelles et sexistes en France. Muriel Reus, cofondatrice de "MetooMedia" et présidente de "Femme Avec" traduit pour RCF, le message porté par la tribune.

Rassemblement pour la lutte pour les droits des femmes ©Herve Chatel / Hans Lucas Rassemblement pour la lutte pour les droits des femmes ©Herve Chatel / Hans Lucas

Selon la MIPROF (Mission interministérielle pour la protection des femmes contre les violences et la lutte contre la traite des êtres humains), 3,6 millions de femmes sont victimes chaque année en France de violences sexuelles. La tribune a permis de réunir ceux qui œuvrent dans tous les domaines de la société, dans une volonté de rassembler “des personnalités connues et moins connues, victimes d'agresseurs célèbres ou de tout un chacun” pour promouvoir une grande loi intégrale. 

Le projet de grande loi intégrale

Au-delà d’un objectif de rassembler pour représenter, Muriel Reus explique la revendication majeure : “une grande loi intégrale pour que les violences sexuelles soient considérées au même titre que les violences conjugales il y a quelques années”. Cette loi sur les violences sexuelles est fondée sur 82 mesures déjà établies issues de réflexions entre les associations et la CIIVISE (Commission Indépendante sur l'Inceste et les Violences Sexuelles faites aux Enfants). Pour la cofondatrice de "MeTooMedia", l’essentiel est de “clarifier la définition du viol, de l’inceste, pouvoir instaurer une prescription glissante dans le cas du viol en série”. Elle partage également la difficulté des victimes à porter plainte “les frais sont considérables et la justice est extrêmement lente”. Le projet de loi globale vise également à “interdire dans le processus, l'examen du passé sexuel des victimes et limiter la pratique de la confrontation”. 

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Une fatalité judiciaire ? 

Pour faire prendre conscience des progrès à opérer dans ce domaine, Muriel Reus partage des données significatives. “Sur les 6 % des victimes de viols et de tentatives d’agression sexuelle qui portent plainte, 1 % de ces plaintes aboutissent à une condamnation. 94 % des plaintes pour viols sont classées sans suite. On constate par ailleurs un délai de plainte 40 fois plus long que pour toute autre infraction”. Bien au-delà d’une fatalité judiciaire, elle considère que c'est “une façon inconsidérée de la justice de prendre en compte les plaintes qui sont déposées". 
Pour Muriel Reus, ce drame touche tous les milieux : “si on regarde les statistiques, on constate qu’il y a forcément autour de nous au moins une victime d’une violence sexuelle, intrafamiliale ou conjugale.” 

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