Le chef Christian Têtedoie, né sous une bonne étoile
Christian Têtedoie, chef étoilé lyonnais depuis l'an 2000 pour son restaurant aujourd'hui situé à l'Antiquaille, sur la colline de Fourvière, est passé par les cuisines de Paul Bocuse, Georges Blanc ou encore celles de l’Élysée. Un parcours d'excellence pour ce meilleur ouvrier de France dont le plat signature a pour sigle HTV : homard et tête de veau. Engagé dans de nombreuses causes, Christian Têtedoie reste guidé par un seul fil rouge : toujours chercher à donner du plaisir autour de l'assiette.
On pourrait presque dire que les bonnes fées de la cuisine se sont penchées sur son berceau : Christian Têtedoie est né le 28 septembre 1961 sur les bords de Loire et a grandi à Saint-Julien-de-Concelles, le village où le beurre blanc nantais, fameuse sauce pour accompagner les poissons, a été inventé par Clémence Lefeuvre à la fin du 19e siècle. On pourrait presque dire que son patronyme était prédestiné à un lien avec la cuisine. Pourtant, même si ces éléments étaient là dès le départ, Christian Têtedoie s'est forgé une réputation à force de rigueur et de travail et a réussi à transformer son nom, raillé à l'école, en synonyme d'excellence.
Sa vocation de cuisinier, Christian Têtedoie ne l'explique pas vraiment, mais une chose est certaine : elle est présente dès l'enfance. Tout petit déjà, il prête souvent main forte derrière les fourneaux à sa mère, qu'il prend comme modèle. Tous les jours à table, c'est un petit restaurant à domicile qui est dressé pour les convives, en comptant les sept enfants de la famille Têtedoie, les deux parents maraîchers et les ouvriers agricoles employés sur place. Le vrai déclic arrive à 12 ans lorsque Christian Têtedoie reçoit de son parrain un livre qui le marque à jamais : La cuisine du marché de Paul Bocuse, où le chef lyonnais pose avec sa toque amidonnée, ses mains soutenant un loup en croûte, l'une de ses recettes emblématiques. L'enfant de la banlieue nantaise est en persuadé : il veut devenir comme cet homme apparaissant sur la couverture de ce livre de recettes.
Une étoile au Guide Michelin depuis 2000
Cette promesse d'enfant, Christian Têtedoie ne va cesser de la garder en ligne de mire au fil des ans. Meilleur apprenti de France à 17 ans, ce titre lui ouvre les portes du restaurant triplement étoilé de Paul Bocuse à Collonges-au-Mont-d'Or, près de Lyon, où il intègrera la brigade à partir d'août 1979. M. Paul était fier de son titre de meilleur ouvrier de France ? Christian Têtedoie obtiendra la récompense de ses pairs en 1996, à 35 ans.
Entre temps, il sera passé par les cuisines de l’Élysée, en tant que cuisinier personnel du président pendant un an, le temps de son service militaire. Christian Têtedoie intègre ensuite un autre restaurant trois étoiles, celui de Georges Blanc à Vonnas (Ain), en temps que chef exécutif. Il aura également en charge la rédaction du livre de recettes du chef bressan La nature dans l'assiette, rapidement devenu un ouvrage de référence dans le monde de la gastronomie. Vient ensuite un accomplissement pour Christian Têtedoie : l'ouverture de son restaurant éponyme à Lyon, en 1987, installé d'abord quai Jean Moulin puis pendant vingt ans quai Pierre Scize, sur les bords de Saône, comme son mentor situé quelques kilomètres plus haut à Collonges.
Christian Têtedoie obtient une étoile au Guide Michelin en 2000 et déménage en une nuit son restaurant en mars 2010 pour s'installer sur l'ancien site de l'hôpital de l'Antiquaille dans le 5e arrondissement de Lyon. Les clients de ses trois établissements profitent autant de la qualité de la cuisine que de la vue panoramique sur la capitale de la gastronomie. Sa démarche écologique est reconnue par le Guide Michelin, qui lui décerne une étoile verte en 2021.
Un chef engagé
Parallèlement, le chef Têtedoie est investi dans de nombreux projets : il est président de l'association des maîtres cuisiniers de France depuis 2011, a lancé un CFA de la gastronomie au Domaine de Lacroix-Laval en 2022 et collabore avec le Centre de recherche contre le cancer Léon Bérard depuis 2017. « Mon but ultime, c’est toujours de chercher à donner du plaisir aux gens. Le régal devrait être un droit ! » s'exclame Christian Têtedoie. Il ne lui reste plus qu'une seule chose pour que sa promesse d'enfance soit tenue : obtenir d'autres étoiles pour son restaurant, comme Monsieur Paul.
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