La diagonale du vide est propice aux belles rencontres

Romain et Justine Brès travaillaient dans le secteur de l’armement. Pour diverses raisons, ils ont décidé de quitter leur entreprise et de se lancer dans un projet un peu fou : traverser la France à pied, en passant par des territoires qui sont supposés être vides. La “diagonale du vide”, on apprend à la placer sur une carte géographique, dès le plus jeune âge. Paradoxalement, ce long trajet a permis à la jeune famille de se recentrer sur l’essentiel : l’humain.

“Se réconcilier avec l’humain”

Voyager avec un bébé, cela demande une certaine préparation logistique. N'imaginant pas toutes les péripéties qui allaient leur arriver, la petite famille s’est mise en route, “la fleur au fusil”, confiante dans la robustesse des pneus de la poussette flambant neuve. C’est alors que, un dimanche, pendant qu’ils sillonnent les chemins du Morvan, les pneus de la poussette crèvent. Romain raconte, plein de reconnaissance, leur arrivée dans le petit village de Brassy. “Nous sommes arrivés en pleine fête du vélo ! Il y avait 600 cyclistes qui se sont tous précipités vers nous pour nous aider à coller une rustine sur notre poussette.”

S’abandonner à la bonté d’autrui

Une famille qui parcourt les routes de campagne avec une poussette, cela ne passe pas inaperçu. Romain et son épouse ont découvert la parentalité d’une manière toute spéciale. “Ce périple, nous l’avons effectué avec notre premier enfant. Homère nous réapprenait littéralement la marche. On avait beaucoup à apprendre avec lui. Il a aussi été notre moteur, notre dose supplémentaire de motivation.” Il ajoute que “symboliquement, cela faisait sens pour nous de l'amener à traverser ces hameaux à la démographie vacillante, où les écoles qui venaient de fermer.” Pour se loger, ils comptaient sur l’hospitalité et la bienveillance des habitants, s’abandonnant à la providence.

Ces 1 500 kilomètres, Romain et Justine Brès ne les ont pas parcourus comme s’ils effectuaient un pèlerinage. Toutefois, force est de constater que la petite famille, chemin faisant, se découvre elle-même en plus de découvrir les terres de France.