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Jeunes, familles, fragilités : les intuitions de Mgr de Dinechin pour la Vendée

Jeunes, familles, fragilités : les intuitions de Mgr de Dinechin pour la Vendée

Un article rédigé par Auberi Maitrot - RCF Vendée, le 11 décembre 2025 - Modifié le 11 décembre 2025
Ils font l'actu en Vendée Mgr de Dinechin dévoile ses priorités pour la Vendée

Avant sa messe d’installation, Mgr de Dinechin partage les axes qui guideront son épiscopat. Soutenir la jeunesse, accompagner la génération des 20-40 ans et se tenir auprès des plus vulnérables sont au cœur de sa vision pour le diocèse de Luçon.

Mgr de Dinechin Mgr de Dinechin

RCF Vendée :  Comment vous sentez-vous à quelques jours de votre installation ?

Mgr de Dinechin :  Je suis encore « dans les cartons », car je suis très mobilisé par la préparation du 14 décembre, qui sera un moment de prière et un moment ecclésial important. Je suis très touché par le nombre de Vendéens qui se préparent à venir. C’est un moment à la fois émouvant et réjouissant, parce que je découvre un diocèse déjà en mouvement. Je monte à bord d’un navire qui est en vitesse de croisière, et c’est une vraie grâce. Beaucoup de chrétiens m’ont déjà dit « bienvenue sur le navire », et je me sens très bien accueilli. 

Cette messe d’installation comporte une liturgie particulière, et vous avez souhaité y ajouter un élément qui n’est pas prévu habituellement, pour mettre à l’honneur les laïcs. 

Dans la liturgie catholique, lors de l’accueil d’un nouvel évêque, il est prévu que les prêtres renouvellent leur promesse d’obéissance. C’est un geste fort : ils joignent leurs mains, et l’évêque entoure ces mains. Ce geste renvoie à leur ordination sacerdotale, comme c’est le cas pour les diacres lors de leur ordination diaconale. J’ai souhaité que des laïcs ayant reçu une mission de l’évêque – en l’occurrence de mon prédécesseur – puissent vivre eux aussi un geste symbolique. Évidemment, ce geste n’a pas la même portée sacramentelle, mais la mission reçue, la lettre de mission, les relie tout de même à l’évêque et à son ministère. J’ai pensé que ce geste pouvait nourrir la force intérieure nécessaire pour relever le défi, comme laïc baptisé, d’exercer une mission en lien avec l’évêque : il faut du courage, de l’engagement et de la générosité. Je le propose donc comme un geste de ressourcement. Seuls les laïcs ayant reçu une lettre de mission le vivront, même si je sais qu’il existe de très nombreux bénévoles en paroisse, ou engagés dans différents mouvements et services. Mais je crois que cela pourra malgré tout inspirer et encourager tous ceux qui donnent beaucoup à l’Église.

Il y aura également un signet de prière qui sera remis pour accompagner votre épiscopat, dès cette messe d’installation. Comment l’avez-vous conçu ?

Ce petit signet de prière porte ma devise : « J’ai soif », l’une des sept paroles du Christ en croix. Il exprime sa soif de l’amour du Père, et aussi sa soif physique. Je l’ai illustré avec une icône récemment réalisée. Elle n’est pas vendéenne, mais offerte par une chrétienne de Picardie lors de mon départ : une icône du Bon Pasteur. On y voit le Christ se pencher vers une brebis qui s’avance joyeusement vers lui. C’est le visage du Christ missionnaire. « J’ai soif » signifie ici que, lorsqu’il se penche vers la brebis égarée, Jésus a soif de cette rencontre, soif de rejoindre celui qui a vitalement besoin de lui.

Cette messe d’installation n’est qu’une première étape. Vous allez désormais accompagner notre diocèse pour plusieurs années. Avez-vous déjà discerné des axes de travail pour les prochains mois et pour le long terme ?

Il m’est difficile aujourd’hui de formuler des axes très précis, car je souhaite d’abord écouter et partir à la rencontre des prêtres, des paroisses et des acteurs des services diocésains. En revanche, je peux partager trois priorités de fond.
Premièrement, je suis convaincu que l’Église est attendue auprès des jeunes, enfants et adolescents, les moins de 18 ans. Je crois que Dieu nous appelle à être présents et actifs auprès de cette génération. Je soutiendrai de toutes mes forces les engagements en paroisse, dans les mouvements, les écoles catholiques ou le scoutisme.


Deuxième priorité : les 20-40 ans. C’est une génération en pleine évolution. Beaucoup révisent aujourd’hui leurs priorités, conscients que le monde ne va pas bien. Il me semble urgent d’accompagner les familles qui se construisent, ainsi que les adultes qui cherchent à se réorienter en Christ plutôt que de céder au découragement. Nous devons leur apporter des réponses et un soutien solide.


Troisième priorité : les personnes fragiles. Je pense aux malades, aux personnes handicapées, âgées, aux migrants, aux sans domicile, aux personnes détenues. Dans une société marquée par la réussite et la compétition, la fragilité est souvent mal vécue. L’Église doit rester présente auprès de ceux qui souffrent, et je veux m’y engager pleinement.

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Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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