Jacky Quesson, maire de Saint-Genis-de-Saintonge depuis 1989, voit la fin de son dernier mandat approcher : "cela prend un peu aux tripes"
Maire depuis près de 37 ans, Jacky Quesson va officiellement quitter son poste en 2026. Il nous a reçus dans sa mairie pour évoquer le Congrès des Maires et son sentiment, alors que la date butoir approche.
Jacky Quesson, dans son bureau, à la mairie de Saint-Genis-de-Saintonge. ©RCF17A bientôt 79 ans, Jacky Quesson paraît toujours aussi actif. Lorsqu'il nous reçoit dans son bureau, le premier édile semble intarissable pendant la vingtaine de minutes qu'aura duré notre entretien. A la tête de Saint-Genis-de-Saintonge, une commune d'un peu plus de 1300 habitants à quelques kilomètres de Jonzac, depuis 36 ans, celui qui est également président de l'Association des maires de France en Charente-Maritime va toutefois raccrocher, comme il l'avait confié à Sud Ouest en mars 2025.
En cause, des problèmes de santé qui le contraignent à lever le pied et à laisser sur le porte-manteau sa casquette de maire. Si elle est un peu usée après 36 ans, celle-ci le sied toujours, et Jacky Quesson ne compte pas ralentir avant la fin officielle de son mandat. Il était encore à Paris quelques jours plus tôt pour assister au Congrès des maires de France qui s'y tenait du 18 au 20 novembre.
"La vie continue !"
Un moment "incontournable" pour Jacky Quesson : "on fait remonter nos difficultés - elles sont grandissantes ! - et nos inquiétudes". En ligne de mire de l'élu, le "brouillard le plus total" qui règne autour des dotations de fonctionnement et des subventions dont vont bénéficier les mairies en 2026 ; la faute à un budget loin d'être encore établi. Le maire reste toutefois aussi positif que possible : "malgré cela, la vie continue !"
Autre cible de l'élu, les normes qui encadrent le travail des municipalités. Si Sébastien Lecornu a annoncé devant les maires un "méga-décret" devant intervenir d'ici Noël pour accroître la liberté d'action des élus, Jacky Quesson ne semble pas convaincu. "C'est un signal, mais est-ce qu'il sera concrétisé ?", s'interroge le septuagénaire, qui estime que les maires sont "considérés comme des mauvais gestionnaires, alors que nous ne pouvons pas présenter un budget en déficit". Et le Génésien d'appeler à davantage de "confiance" envers les maires.
"Cela prend un peu aux tripes"
Ces questions qui lui tiennent tant à cœur, Jacky Quesson va toutefois bientôt les laisser derrière lui. Les élections municipales auront lieu les 15 et 22 mars prochains, et il sera alors temps de laisser derrière lui son petit bureau de la mairie de Saint-Genis. L'élu le prend avec philosophie, même s'il admet que "cela prend un peu aux tripes" lorsqu'il célèbre sa dernière cérémonie du 11 novembre ou qu'il prépare ses derniers vœux du maire. Si ce n'était pas le cas, "on ne serait pas normal", sourit le maire.
Pas d'inquiétude toutefois pour l'avenir : "la stratégie de la commune est connue", assure Jacky Quesson, "cela ne s'écrit pas d'un coup de baguette magique". "On a facilement dix années de projets dans les tiroirs", enchaîne le maire de Saint-Genis, "les communes ont beaucoup à faire". Quid de la population génésienne ? Elle est "à nos côtés", affirme Jacky Quesson, qui prévoit de s'investir dans l'associatif lors de sa future retraite. Et de conclure : "il faut qu'il y ait de la continuité, si on veut que cela réussisse".


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