Élections municipales 2026 : les maires ont-ils les solutions à la transition écologique ?

De la politique à l’échelle des communes de Gironde, c'est la proposition d'RCF Bordeaux pour en apprendre davantage d'ici les élections municipales de mars 2026. Semaine après semaine, nous allons donc réfléchir aux grands enjeux de la démocratie locale : la mobilité, le logement, la jeunesse et ici le rôle des maires de Gironde dans la transition écologique ? 

Réponses avec Agnès Séjournet, adjointe à la transition écologique à Libourne, Stéphane Delpeyrat-Vincent, le maire de Saint-Médard-en-Jalles et Florence Guéry, spécialiste des questions écologiques et élue à Bordeaux. 

En ce début de campagne politique pour les élections municipales certains pourraient être tentés de lever le pied sur la transition écologique ? Pourtant "les communes n'ont jamais autant investi dans des projets de transition écologique avec en première ligne la rénovation énergétique des bâtiments", explique Florence Guéry, experte et membre du réseau de formation aux enjeux écologiques Le Lierre. 

Selon elle, c'est à cet échelon de la proximité que tout s'articule, énergie ou urbanisme par exemple. "Sans les communes, tout ce qui est lutte contre le réchauffement climatique, et son adaptation, ne peut pas se faire", affirme-t-elle.

Saint-Médard-en-Jalles poumon vert de la Métropole bordelaise

En 2024, la ville girondine de 35 000 habitants environ, située aux portes de Bordeaux a été désignée Capitale pour la biodiversité des communes de moins de 100 000 habitants. Un label qui vient récompenser des années d'engagement de son maire socialiste élu en 2020.

Tout est parti d'un sentiment personnel de l'édile et sa peur de l'effondrement du vivant. "Aujourd'hui on sait que l'Humanité peut disparaître", diagnostique Stéphane Delpeyrat-Vincent qui a créé un service spécialisé sur la transition écologique en 2020 à la mairie, composé d'une écologue et qui intervient notamment lors de la construction de bâtiments publics. 

La suite c'est la création du dispositif "Ma biodiv’ " dans les jardins publics, les écoles et dans les jardins des habitants avec des ateliers, des formations et des petits guides pour encourager la préservation de la biodiversité. Enfin, la ville de Saint-Médard-en-Jalles possède un des plus beaux patrimoines naturels de la métropole: plus de 4 000 hectares de forêts et de prairies, soit plus de la moitié du territoire de la commune, ce qui en fait le poumon vert de la Métropole bordelaise.

En 2026 ? C'est par exemple une régie municipale de l'alimentation pour plus de bio et de local dans les assiettes des écoles. 

Sans les communes, tout ce qui est lutte contre le réchauffement climatique, et son adaptation, ne peut pas se faire

Libourne et la nature en ville

Dans sa transition énergétique, Libourne, ville de 25 000 habitants en Nord-Gironde, a fait appel au CEREMA dans sa réflexion qui visait à savoir comment renaturer la ville dans un contexte d’adaptation au changement climatique ?

Ce partenariat a abordé les questions: d’îlots de chaleur urbains, de corridors végétaux ou de continuités écologiques. "On a fait en sorte que chaque habitant soit à cinq minutes à pied d'un îlot de fraicheur dans la ville", assure Agnès Séjournet qui cite la place Joffre.

"C'était un vaste rond-point d'1.7 hectare que l'on a désimperméabilisé à 38%. On y a planté 14 000 espèces végétales. Il y a désormais 83 arbres dont 3 géants, des jeux pour enfants... Un espace pensé pour rafraîchir et apporter beaucoup de bien être aux habitants".

Des politiques volontaristes de la part des maires, et d'après ces témoignages plutôt bien compris des citoyens, mais qui se heurtent malheureusement à la fois au manque d'outils simples pour les élus et aux difficultés budgétaires. Notamment en cette période où l'Etat demande de plus en plus aux communes et aux collectivités en général.