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Avons-nous raison d’être anxieux de l’avènement de l’intelligence artificielle ?

Un article rédigé par Grégoire Gindre - RCF, le 6 juin 2023 - Modifié le 17 juillet 2023
Le dossier de la rédactionAvons-nous raison d’être anxieux de l’avènement de l’intelligence artificielle

Nouvelle star des plateaux télévisions et d’internet, l’intelligence artificielle suscite beaucoup d’interrogations, à l’aube d'une révolution technologique majeure. 37% des Français déclarent avoir peur de l’intelligence artificielle. Cette angoisse a un nom : l’IA anxiété. Décryptage.

© Possessed Photography de Unsplash© Possessed Photography de Unsplash

L’avènement trop rapide de l’intelligence artificielle angoisse. Alors que certains voient un progrès majeur lorsque l’on “entraîne la machine à reconnaître un cancer ou conduire une voiture”, d’autres observent ces avancées avec angoisse. La peur d’être remplacé par des machines se fait ressentir un peu plus chaque jour dans certains corps de métier. 40 % des Français considèrent que l'intelligence artificielle finira par dépasser l’intelligence humaine. 

 

L’IA anxiété, une inquiétude française 

 

Partout où il se rend à travers le monde, Stéphane Mallard, spécialiste en intelligence artificielle, observe comment les peuples se comportent face au progrès.Quand je donne une conférence aux Pays-Bas ou aux États-Unis, et que je parle de ces sujets avec la même conviction, sur la valeur ajoutée, l’automatisation, etc., les questions des gens c’est : Combien ça coûte ? Quelle est la meilleure IA ?” 

 

Un constat pas vraiment observé en France : “Les gens me disent : Et mon job ? Et ma retraite ? Ce sont des différences massives, car c’est un peuple qui a peur de prendre des risques”, assure Stéphane Mallard, sans pour autant juger les cultures de chacun des pays. “Il y a peut-être un peu de culture, peut-être un peu d'histoire, peut-être un peu de génétique même”, dans ces différences notables. 

 

L’anxiété au service de l’humanité 

 

Au moment où l'Union européenne souhaite encore un peu plus encadrer l’usage de ces intelligences artificielles grâce à son Artificial Intelligence Act, le besoin de réglementer ces nouvelles technologies prend sa source dans l’inquiétude. C’est l’anxiété de l’inconnu, mais aussi du futur qui permet d’encadrer. “Il est bon à l’heure actuelle d’avoir de l’anxiété face à l’intelligence artificielle car il existe de réels dangers”, détaille Janel Gauthier, psychologue et professeur à l’université de Laval. “Cela permet de préserver l’humanité.

 

Cependant, pour sa santé mentale personnelle, il est important de ne pas tomber dans une anxiété qui prendrait trop de place.On peut aussi estimer le danger plus grave qu’il peut être. Et c’est une erreur”, poursuit le psychologue. “À l’heure actuelle, je n’ai pas de raison valable de croire que l’on s’en va vers l'extinction de l’humanité. Mais je ne peux pas croire non plus qu’il n’existe pas de danger réel d'extinction pour l’humanité". Il faut donc savoir mesurer son anxiété.

 

 

→ À LIRE : Le transhumanisme représente-t-il un danger ?

 

 

La peur du progrès, un mal récurrent

 

Fin mars, la célèbre banque d’investissement américaine Goldman Sachs prédisait la disparition prochaine de 300 millions d’emplois à temps plein, une conséquence de l’intelligence artificielle. De quoi effectivement inquiéter les métiers dont la valeur ajoutée est parfois considérée minime. 

 

Pourtant, pour Janel Gauthier, rien d’angoissant dans la mesure où la peur du progrès technologique a toujours existé depuis la première révolution industrielle. “À l’époque, des gens pensaient qu’ils perdraient leur emploi. Certes, des emplois ont disparu, mais d’autres ont été créés. Ensuite, lorsqu’est arrivée la révolution technologique, avec internet et les ordinateurs accessibles à tout le monde à peu de frais, on a encore craint le pire. Finalement, plusieurs emplois ont bénéficié de ces développements technologiques”, rappelle-t-il. 

 

Aujourd’hui, “on est face à l’intelligence artificielle, et donc l’humain a peur de cet inconnu”, constate seulement le psychologue. Désormais, l’encadrement de ces nouvelles technologies, conjuguées à une anxiété mesurée, peut avoir des effets bénéfiques sur l’arrivée massive de l’intelligence artificielle dans notre société. Il suffit de comprendre et d’arriver à faire comprendre que ces usages sont avant tout des outils au service de l’homme et surtout pas l’inverse. 

 

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