Ariane 6 : un nouveau lanceur pour relancer les ambitions de l'Europe dans l'espace

Si le lancement d’Ariane 6 est concluant, la fusée européenne pourrait intéresser des acteurs privés pour lancer des satellites. Le carnet de commande se remplit. "Amazon va utiliser des Ariane 6 pour sa constellation Kuiper" illustre Benjamin Peter, chargé d’actualité spatiale à la Cité de l’espace à Toulouse. Jeff Bezos, le propriétaire d'Amazon aimerait en effet éviter d'avoir à passer par son concurrent Elon Musk, à la tête de SpaceX. 

Ariane 6 plus flexible qu'Ariane 5

Comparée à sa grande soeur Ariane 5, trop chère et mal adaptée au marché, Ariane 6 a dès sa création été conçue pour répondre aux évolutions actuelles avec une meilleure architecture. "Tout l'intérêt d'Ariane 6, c'est d'être modulable pour aller en orbite basse ou pour aller plus haut", analyse Benjamin Peter. "Et c'est tout l'intérêt de ce nouveau lanceur européen : il est beaucoup plus flexible et beaucoup plus adapté à ce qu'attendent aujourd'hui les acteurs du spatial", poursuit l'expert.

Distancée par SpaceX, l’Europe doit aujourd’hui intensifier ses efforts pour rester à la pointe dans le secteur. Et fonde donc beaucoup d’espoir en Ariane 6. face à la concurrence féroce, la fréquence des lancements va être intensifiée. "Il va y avoir 6 lancements en 2025, un peu plus en 2026. Pour atteindre une vitesse de croisière entre 9 et 12 lancements par an. Une cadence bien plus importante que ce que faisait Ariane 5", analyse Benjamin Peter. 

Dépasser les tensions franco-allemandes

Alors que les tensions entre dirigeants allemands et français ont retardé la mise en orbite d’Ariane 6, les européens doivent rester soudés et poursuivre leur coopération pour trouver une vitesse de croisière. 

A Toulouse, le décollage d’Ariane 6 est retransmis sur écran géant. A partir de 18h, le mardi 9 juillet 2024, Cité de l'Espace.