À Lille, le petit-déjeuner solidaire d’Entourage aide chaque semaine plus de 2 600 personnes sans domicile
Chaque mardi matin, peu importe la météo ou les jours fériés, l’association Entourage installe son petit-déjeuner solidaire à Wazemmes. Un rendez-vous devenu incontournable pour celles et ceux qui, sortant de la halte de nuit de l’abej SOLIDARITÉ, cherchent un moment de calme, de chaleur humaine et de reconnaissance.
Chaque année, ce rendez-vous réunit près de 2 600 personnes en situation de précarité, mais aussi près de 2 000 riverains ©A.V/RCFDevant le Carrefour City, les bénévoles d’Entourage installent thermos, biscuits, fruits et tables de discussion. Les personnes privées de domicile y passent sur leur trajet quotidien entre les structures d’accueil.
Julien, bénévole, décrit ce fonctionnement devenu presque organique :
« Il y a un réseau d’usage ici : la halte de nuit et l’accueil de jour de l’abej SOLIARITÉ rue Solférino. L’intérêt pour les personnes, c’est de circuler entre ces deux lieux pour répondre à plusieurs besoins. Remplir ses essentiels. On peut replier bagage, aller à l’accueil de jour… »
Un point d’ancrage entre halte de nuit et accueil de jour
Chaque année, ce rendez-vous réunit près de 2 600 personnes en situation de précarité, mais aussi près de 2 000 riverains. Le petit-déjeuner devient un prétexte pour créer des rencontres.
Le petit-déjeuner a lieu tous les mardis matin, jour férié ou non.
Le petit-déjeuner est un prétexte pour tisser du lien.
Pour beaucoup, l’arrivée au petit-déjeuner signifie aussi un moment pour respirer après une nuit passée en hébergement d’urgence.
« Quand on sort de la halte de nuit, c’est une libération »
Stéphane, qui fréquente la halte de nuit, évoque ce sentiment ambivalent :
« Quand on sort de la halte de nuit, c’est une libération. On a un toit, mais c’est difficile avec toutes les personnes qui sont là. On ne supporte pas le bruit des travaux et de la ville. On essaie de se mettre à d’autres endroits.
Quand tu ne connais personne, c’est dur. Mais au bout d’un moment, tu as une routine. »
Des bénévoles… parfois eux-mêmes concernés
Parmi les bénévoles d’Entourage, certains connaissent de très près la réalité de la rue. François, qui vit dehors, guide les nouveaux bénévoles et accueille les participants.
« Pour moi, c’est donner aux gens un peu de sourire. Des personnes se sentent seules. Je donne un peu de courage et de chaleur humaine. »
Cette réciprocité est au cœur du projet : personne n’est seulement « bénéficiaire » ou « aidant », chacun peut offrir quelque chose.
Pour Josiane, l’association est devenue un repère affectif et émotionnel.
J’étais au fond du trou. Et depuis que je connais l’association Entourage, j’ai comme un remplacement familial extraordinaire. Je retrouve tout cela dans les associations. C’est la seule chose qui permet qu’on tienne le coup : l’affection qu’on reçoit.
Un lieu de chaleur humaine, un temps de répit, une routine qui maintient debout : chaque mardi, autour d’un café fumant et de quelques tartines, Entourage offre bien plus qu’un petit-déjeuner. Il recrée, sur une place lilloise, un espace d’humanité où chacun peut être reconnu, écouté et entouré.


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