L'homme (ou la femme) de la communionA quelques heures du premier tour de l’élection présidentielle, la course semble jouée d’avance. On devrait assister à un mauvais remake de 2017, sans la surprise que nous avait gratifié l’apparition sur la scène politique d’un tout jeune premier… très prometteur. Coté scénario, les ficelles devraient être les mêmes, aussi manichéennes qu’un film hollywoodien.
Mais, à ce jeu dangereux, prenons garde. Car deux inconnus demeurent. A vouloir nous resservir cinq ans après exactement la même stratégie « moi ou le chaos », le président sortant risque de lasser. Et si les Français boudent les urnes plus encore qu’auparavant, il n’est pas certain du tout qu’il soit réélu aussi facilement qu’en 2017. Au mieux pour lui, il vaincra d’une courte tête. Au pire, il pourrait laisser Marine le Pen, qui en est à sa troisième présidentielle lui passer devant profitant de la démobilisation générale du corps électoral.
Hypothèse que les commentateurs médiatiques susurrent de plus en plus.
L’autre inconnu est le taux élevé des indécis, ils seraient encore selon les sondages entre ¼ et 1/3 des électeurs souhaitant se déplacer aux urnes dimanche. Suffisamment donc pour rebattre quelques cartes.
Quoiqu’il arrive, l’un ou l’autre des favoris se révèlera mal élu, c'est-à-dire porté jusqu’au Palais de l’Elysée sur une base électorale trop faible pour appliquer son programme. Et surtout trop fragile pour être l’homme ou la femme de la communion. Car c’est bien cela qu’on attend d’un président de la République : sa capacité personnelle et politique à créer l’unité autour de lui, de sa vision. S’il fallait aux indécis encore, un critère pour choisir le bulletin de vote dimanche, ce pourrait être modestement celui-ci: qui parmi les douze pourra travailler à la communion nationale ? Bon discernement à tous. Et vive la France comme dirait l’autre…