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L'album de la semaine
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L'album de la semaine - page 2

Chaque semaine les spécialistes musiques de RCF vous propose de découvrir un album récent ou une pépite vintage. Des nouveautés à ne pas manquer, au gré des envies et des inspirations : découvrez les coups de cœur de nos chroniqueurs.

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Episodes

  • Alejandro Sanz

    Alejandro Sanz - « Sanz »

    19 février 2022

    Cher-e mélomane de RCF-Sarthe, C’est David des Médiathèques du Mans.

    Au tout début de l’année dernière, j’avais choisi de te présenter la légende espagnole de la pop latine Alejandro Sanz, à travers l’inspiré #eldisco, paru en avril 2019.
    L’actualité discographique de l’artiste Madrilène, qui vient de sortir son dernier album le 10 décembre 2021, me contraint à remettre le couvert ce samedi même – je précise, de bonne grâce, tant l’excellence de sa dernière production s’impose avec évidence dès les premières écoutes.

    Fort différent de l’approche vigoureuse d’#eldisco et de sa cohorte d’invités, Sanz, comme son titre peut le laisser supposer, est un album introspectif en forme d’autoportrait, comme un désir de retour aux sources trente ans après la parution de son premier opus Viviendo deprisa en juillet 1991.

    Mûri ces deux dernières années durant lesquelles l’artiste reconnaît avoir disposé du temps nécessaire pour façonner comme jamais son travail, Sanz est sans doute l’album le plus raffiné de sa discographie, somme de la riche palette de styles qu’il maîtrise et fusionne à dessein, avec ici des transitions si subtiles et soignées que l’on passe d’une ambiance à une autre sans presque s’en rendre compte, dans une remarquable homogénéité de production.

    Celle-ci n’en réserve pas moins son lot de surprises, à travers plusieurs hommages : à ses parents en ouverture avec un étonnant spoken word sobrement intitulé bio, dans lequel il revient sur son parcours, de son enfance introvertie à sa métamorphose à travers la musique.
    Puis à Paco de Lucía, le maître et ami dont il reprend et développe une mélodie
    inédite ébauchée sur une démo, pour donner vie à « La Rosa », une rumba festive en guise d’offrande posthume ! Enfin, à Manuel Alejandro, compositeur phare de la chanson espagnole – par ailleurs le propre parrain d’Alejandro Sanz – qui lui signe le poignant épilogue « Y ya te quería ». Fait notable, ces deux thèmes sont les premiers de la discographie d’Alejandro Sanz qui ne soit pas, en partie ou entièrement, de sa composition.

    En guise d’extrait, cher-e mélomane, je te proposerai qd même ce qui me paraît être ici sa plus belle signature : la ballade d’inspiration flamenca Yo no quiero suerte, qui peut-être entendue comme le manifeste de cet album : Je crois en la valeur d'oser vivre / De ne pas dire non à « brûler la roue » / Ce qui est bon avec le sentiment est de persévérer jusqu'à ce que tu te sentes capable (…) Je ne veux pas de chance / Puisque je t’ai, toi.

    Maintenant, je te laisse en compagnie du grand Alejandro, et te donne rendez-vous dans les Médiathèques du Mans, ainsi que sur les ondes de RCF Sarthe.

  • © Djazarad (Facebook)

    Le groupe Manceau Djazarad participe au Tremplin A Tout Bout d'Champ

    12 février 2022

    Cette semaine dans l'album de la semaine, on découvre un groupe Manceau composé de Rita, Jean, Mehdy et Simon. Ils sont 4 et ils forment le groupe Djazarad.

    Le groupe se créer en 2016 grâce à deux amis de longues dates, le guitariste Simon et le bassiste Mehdy. Ils faisaient déjà de la musique ensemble, ils étaient dans des formations plutot reggae.

    Au départ, c'est un groupe essentiellement instrumental et c'est en 2018 que les deux hommes vont accueillir Rita, devenue maintenant la chanteuse du groupe.Rita n'est pas juste la chanteuse, elle leur a aussi permis d'apporter de nouvelles sonorités, le groupe à l'origine été plutôt rock et il a pris des virages punk et funk. Ils décrivent dailleurs leur style musical comme étant du PFunk.

    Les 3 musiciens vont par la suite accueillir un batteur, Jérôme qui sera ensuite remplacer par Jean. Il a rejoint le groupe l'année dernière. Jean avait d’ailleurs déjà été batteur dans un groupe funk du Mans ; son entrée dans le groupe Djazarad était donc une évidence.

    Djazarad compose en français mais plus souvent en anglais. Les membres ont tous des inspirations dans des genres différents et c'est ça qui construit aussi leur style entre le jazz, la soul et la funk, avec des influences aussi hip-hop des années 90 et 2000 et du slam pour des titres en français. On peut cités par exemple les artistes Amy Winehouse, Selah Sue, Stevie Wonder ou encore James Brown.

    2022 est surement l'année du groupe Djazarad. Ce week-end ils organisent un live à partir de 17h30 sur leur page facebook Djazaradmusic. C'est l'occasion aussi pour eux de financer leur premier EP. Une cagnotte sera mis en ligne juste avant le live et sera disponible pendant 10 jours.

    Depuis 2018, le groupe a créer une 20taine de compositions, que vous pourrez découvrir ce dimanche. Je vais évidemment pas tout vous dire et vous laissez découvrir par vous même. Mais vous retrouverez notamment le titre HP, c'est leur dernière composition, en français, entre rap et slam. Ils parlent d'un amour perdu, et des difficultés relationnelles quand on est hyper sensible. Ils la joueront pour la 1ere fois ce dimanche.

    Vous pourrez aussi les retrouver le 19 février prochain, ils participeront au Tremplin A tout bout d'Champ à Brûlon, le gagnant du tremplin jouera sur la scène du festival qui se tiendra le 16 juillet prochain. Le groupe espère évidemment qu'il y aura beaucoup de monde pour les soutenir et voter pour eux. Il est encore possible de réserver votre place pour soutenir le groupe Manceau.

    Dans quelques semaines, le 11 mars le groupe jouera aussi à l'épicerie sur le Zinc au Mans, il est fortement conseillé de réserver.
    Je vous laisse maintenant découvrir Djazarad avec un extrait, la vidéo est disponible sur leur page facebook Djazaradmusic, Now I see the light.

    Page facebook du groupe : https://www.facebook.com/djazaradmusic/

    Page facebook pour en savoir plus sur le festival et le tremplin A Tout Bout d'Champ : https://www.facebook.com/FestivalAToutBoutDChamp/

    Page facebook de l'épicerie sur le Zinc au Mans : https://www.facebook.com/LEpicerie-Sur-Le-Zinc-436050069890850/

  • General Elektriks - Party Like a Human

    General Elektriks - Party Like a Human

    5 février 2022

    Auditeurs et auditrices de RCF Sarthe, ici Charlène de Superforma.

    Aujourd'hui dans l'album de la semaine, nous plongeons dans le melting pot musical de General Elektriks.

    Hervé Salters alias General Elektriks est un claviste franco-britannique spécialiste des instruments des années 60 et 70. Il fait ses premiers pas au sein du groupe Vercoquin puis en jouant avec Matthieu Chedid alias M.
    Il rejoint les Etats-Unis à la fin des années 90 et s'associe avec plusieurs groupes de pop, de soul et de funk.

    Avec deux albums successifs de 2016 à 2018, le groupe a donné plus de 200 dates en France confirmant son lien avec son public sur scène. Hervé Selters alias General Elektriks parle de « Party like a human » , ce sixième album paru en septembre 2021, comme d'un véritable « grand écart entre le populaire et l’expérimentation ». Une interprétation poussée à l’extrême de ce qu’il nomme « L’Art Funk ».
     
    Pas de fête sans invités. Pour faire la fête comme un humain, Hervé Salters s’est entouré sur cet opus d’artistes dont il admire l’approche.
    Le rappeur américain et collaborateur de longue date Lateef the Truthspeaker, l’actrice franco-grecque Ariane Labed, la chanteuse brésilienne Céu (dont Salters a co-réalisé les deux derniers albums et pour lesquels il a reçu deux Latin Grammies), le rappeur Quelle Chris et le guitariste Jeff Parker se joignent tous à lui pour une exploration fluorescente de ce qu’est être humain en 2022.
     
    Si la musique s’adresse aux hanches sur beaucoup de morceaux, il n’est pas question dans les textes de nier les points morts d’une humanité en plein questionnement. Selon Salters, crise climatique et funk androïde font bon ménage. Sur la pièce centrale de l’album, on trouve une suite de trois morceaux intitulée « Cosmic Check » où il imagine l’invasion extra-terrestre de notre planète et la réaction des humains face à celle-ci. Est-ce qu’un ennemi commun va enfin persuader les humains à s’unir ?

    Rendez-vous le 12 mars aux Saulnières pour la réponse !

  • Apollo Noir - Chromé

    Apollo Noir - " Chromé "

    29 janvier 2022

    Bonjour. Je suis Ludovic Bu, chroniqueur musical passionné, qui fréquente les salles de concerts depuis presque 35 ans désormais.
    Il fût un temps, j’allais à au moins un concert par semaine, et y prenait presque toujours une joie maintes fois renouvelée.
    Mais depuis quelques années, je m’ennuie assez souvent, et, excuse Covid mis à part, j’ai largement levé le pied sur la fréquence de mes visites à des salles obscures. Celles et ceux qui ont mon expérience le savent : avec le temps qui passe, il devient de plus en plus difficile de connaître le plaisir de l’inédit, de retrouver le frisson de la nouveauté, de se faire chahuter par plus créatif que soi.

    Et c’est pourtant ce qui s’est passé samedi dernier, à l’occasion de l’un des événements organisés dans le cadre de la biennale Le Mans Sonore.
    D’abord, nous avions rendez-vous dans les locaux de Le Mans Innovation, un incubateur d’entreprises, donc un endroit qui semblait peu approprié pour le plaisir auditif. Mais ce qui est d’habitude une salle de réunion avait été transformée en show room pour fauteuils moelleux, enveloppés de lumières tamisées. Lesquels fauteuils avaient été customisés par deux entreprises locales, Sound To Sight et Metacoustic, spécialisés dans le design sonore et les matériaux acoustiques. Désormais, ils étaient équipés d’enceintes incorporées et d’un système permettant leur vibration en fonction de la musique qui y est diffusée.

    Et cette musique qui permit de tester le potentiel vibratoire et de diffusion multicanal des fauteuils, ce fût celle d’Apollo Noir. L’artiste d’origine clermontoise produit depuis plusieurs années une musique électronique très avant-gardiste. Parfois bruitiste, souvent très planante, toujours proche d’une musique contemporaine.

    Samedi dernier, compte-tenu du dispositif sonore, Apollo Noir avait remanié ses nouveaux morceaux, à paraître le 25 février sur OOH sounds, un label italien. Le concert, qui dura approximativement 45 minutes, offrit à la trentaine de présents une succession de plages sonores inspirées de mantra yogesque mélangés à des moments de breakbeat dignes d’Amon Tobin, l’un de mes Dieux en matière de musiques électroniques.

    Parmi les titres joués au Mans, “Chromé”, celui que vous allez entendre à présent. Mais avant de le lancer, je vous invite à imaginer qu’à chaque son de basse, tout votre corps se met à vibrer. Et qu’à chaque effet sonore, c’est tout votre environnement qui vous enrobe de sons. Avec cet état d’esprit, vous parviendrez peut-être à percevoir combien ces fauteuils augmentés représentent un futur souhaitable pour tout amateur de musique, de cinéma, de jeux vidéos, qui veut pouvoir vivre intégralement les sons qu’il écoute !

  • Bandalos Chinos « Paranoia Pop »

    Bandalos Chinos « Paranoia Pop »

    22 janvier 2022

    Cher-e mélomane de RCF-Sarthe, C’est David des Médiathèques du Mans.

    En ce quatrième samedi de janvier, il n’est pas encore trop tard pour te présenter mes vœux : ainsi je te souhaite une riche année musicale 2022, abondante de découvertes en tous genres. Alors, pour ce troisième album de la semaine 2022, partons tout de suite vers l’Argentine pour voir ce qui s’y fait en pop et en rock !

    Effectivement, aux côtés du tango et des musiques folk zamba, chacarera et autres chamamé, l’Argentine est le pays du « rock nacional » porté en véritable étendard ! Des pionniers et légendaires Luis Alberto Spinetta et Charly Garcia, aux formations à succès Soda Estéreo ou Babosónicos, la lignée se poursuit aujourd’hui, entre autres, avec les Bandalos Chinos, que l’on pourrait traduire comme « Vandales Chinois ».

    Derrière ce nom curieux, se cache un jeu de mots inopiné : interpellés par un ingénieur du son « Los Chicos », nos six musiciens entendent « Los Chinos ». De ce quiproquo naît « Banda Los Chinos », plus tard ramené « Bandalos Chinos ». Derrière cette anecdote cocasse apparaît déjà certains traits caractéristiques du sextet : humour, distanciation, finesse d’esprit, et attention portée aux moindres détails. Les jeux de mots sont ainsi une constante dans leurs productions : ainsi, leur deuxième album studio – succès tant public que critique – dénommé « BACH » est un acronyme formé des deux premières lettres des deux mots formant le nom du groupe – autant marquer le coup deux fois !

    Et s’ils enfoncent le clou il y a tout juste un an pour un cadeau de Noël intitulé « Feliz NaviBACH », jeu de mots avec « Feliz Navidad » (« Joyeux Noël » en espagnol), compilation de prises de concert et studios alternatives, je vais plutôt m’arrêter sur leur troisième opus « Paranoia Pop » et ce, pour trois excellentes raisons : la première est que Noël, c’était le mois dernier, et que Chilly Gonzales + George Michael, c’était déjà pas mal ! La deuxième, c’est que cet opus a été gravé au Texas au mythique Sonic Ranch, il y a tout juste deux ans entre décembre 2019 et janvier 2020 ; la troisième, est que « Paranoia Pop » est construit comme une suite Pop aux allures d’anthologie du genre, sur des textes réflexifs explorant les relations complexes entre artiste et fan.

    J’en ai extrait un nouvel acronyme sybillin « AYNMG » : « Así Ya No Me Gusta », comprenez « Je n’aime plus ça ainsi » : sorte de formule interne au groupe pour exprimer en douceur le besoin de briser la routine, le texte ici prend une tournure plus « engagée » en peignant l’obscurité du monde actuel, avec malgré tout l’espoir d’un changement porté par une nouvelle génération créatrice, soutenu(e) par une bande son superbement mélancolique.

    Cher-e mélomane, que cette nouvelle année soit aussi pour toi
    synonyme de régénération, portée par le « bon air » des médiathèques du Mans, ainsi que par les « buenas ondas » de RCF Sarthe !

    mediatheques.lemans.fr

  • Paradis de Ben Mazué

    La réédition de Paradis de Ben Mazué

    15 janvier 2022

    Il y’a des chanteurs qui savent parler aux âmes.... Ben Mazué est l’un d’entre eux.... Et cela se confirme avec la réédition de son dernier album Paradis... Cet ancien médecin a commencé la musique il y’a 20 ans, comme un passetemps... Ces 2 premiers albums ont été très confidentiels... Il a commencé à se faire connaitre en 2017 avec la femme idéale qu’on vous a déjà présenté ici mais c’est cette année qu’il a explosé....Avec Quand Je marche, le 1er extrait de paradis... c’est une sorte de compilation des pensée de Ben Mazué pendant ces longues randonnées à la réunion juste avant son divorce....Le chanteur a tourné sur toutes les radios... il a commencé a être de plus en plus présent sur les plateaux télé....Il a électrisé les Vieilles Charrues et les Francos et au printemps prochains il remplira les Zeniths de Nantes, Lilles et Paris....
    Lui qui avait l’habitude d’écrire sur l’amour qui dure (comme dans 10 ans de nous) , nous offres des textes autours de la séparation, du fait d’être un papa célibataire qui approche de la quarantaine... Loin d’être un album déprimant, Paradis nous offre des douces ritournelles... Une chaleur réconfortante, comme celle qu’on ressent près d’une cheminée après un après midi d’hiver au bord de la mer... Ben Mazué c’est le copain qui vit les mêmes choses que vous, qui poses des mots justes sur les douleurs et sur les joies... Cet ami grâce à qui on se sent un peu moins seuls...
    Je ne peux que vous conseiller d’aller voir les clips de Ben Mazué sur internet... Certain ressemble à des cours métrage comme tu m’auras tellement plus, d’autre son comme des tableaux du Douannier Rousseau, graphique et coloré... c’est le cas tu tire que j’ai choisi de vous faire découvrir....
    Des nouvelles... Une chanson présente sur la réédition de Paradis... Ben Mazué parle à sa mère mort il y’a 10 ans... Mais cette chanson n’est pas lugubre, elle est pleine de tendresse, d’humanité et de sincérité...
    « Et puis, de te parler Ça, j'ai pas oublié Et puis, de te penser Ça, j'ai pas arrêté »
    Cette sensation que l’on a tous ressentie a en pensant à un proche qui n’est plus....

  • Louis Jucker © Augustin Rebetez

    Louis Jucker - " 31 years of waiting for this "

    8 janvier 2022

    Chers auditeurs et auditrices de RCF Sarthe, Ici Charlène de Superforma.

    Avant de démarrer cette chronique, je tiens à vous présenter
    mes meilleurs vœux pour cette année qui démarre !
    Pour ce « premier album de la semaine » de l’année 2022, je
    vous propose de partir en Suisse avec Louis Jucker : auteur-
    compositeur et activiste do-it-yourself originaire de La Chaux-
    de-Fond.

    En solo, il chante des chansons intimistes oscillant entre folk
    expérimentale et rock lo-fi. Ses nombreux albums et Ep’s sont
    tous publiés par le label Hummus Records, qu’il a contribué à
    fonder il y a une dizaine d’années avec Jona Nido, son collègue
    de longue date au sein du groupe punk Coilguns.

    Louis Jucker profite de sa liberté et cumule les sorties à
    géométrie variable, comme en témoigne L’Altro Mondo :
    Music with Lovers & Friends, sorti en 2017, un foisonnant
    quintuple album de collaborations.

    Continuant à brouiller les pistes, il publie ensuite Krakeslottet
    [The Crow’s Castle] en 2019, une rêverie folk enregistrée en
    solo dans une cabane de pêcheur norvégienne.
    En octobre 2020, Louis Jucker, revient avec Something went
    wrong. Présenté par l'artiste comme son œuvre la plus aboutie
    à ce jour, cette dernière est une sorte d'auto-portrait construit et
    façonné à travers dix titres faits maison en Suisse.

    Dans cet opus, Louis continue d'expérimenter ses sonorités, son univers
    visuel et de rechercher une forme absolue d'authenticité dans le
    confort de sa frugalité. Car l'arsenal de l’artiste se résume à peu
    de choses : une guitare, un petit amplificateur, une boite à
    rythmes low-cost et quelques vieux instruments retapés, le tout
    enregistré sur un 8 pistes cassette pour donner de la force à
    cette ambiance intimiste si désirée.
    Mélancolique tout en étant
    par moments brumeuse, cette folk touche à la fois par sa
    poésie mais également par ses solides mélodies et une voix de tête assez éloignée des hurlements de Louis Jucker chez Coilguns.

    Au final, on obtient un album authentique qui transpire la
    passion. Un écrin folk indé à la fois intimiste, existentiel,
    expérimental et artisanal. De la folk qui nous ramène à
    l’essentiel de nos vies.

    Pour découvrir Louis Jucker sur scène, rendez-vous le 2
    février à la Péniche Excelsior à Allonnes. En attendant, je
    vous laisse apprécier « 31 years of waiting for this » extrait
    de l’album « Something went wrong ».

  • Chilly Gonzales « A Very Chilly Christmas », hommage à George Michael

    Chilly Gonzales « A Very Chilly Christmas » - Hommage à George Michael

    18 décembre 2021

    Cher-e mélomane de RCF-Sarthe, C’est David des Médiathèques du Mans.
    Les hasards du calendrier m’accorde l’honneur de présenter la dernière chronique musicale de l’année 2021 : et à une semaine pile du jour de Noël, cher-e mélomane, je me dois plus que jamais de ne pas décevoir tes oreilles toutes aussi bienveillantes qu’exigeantes !

    C’est pourquoi, au pied du sapin, je te propose, à la manière de la chronique Girl Ultra-Cuco de la saison passée, de faire coup double : pas exactement cette fois-ci sur le mode « deux albums en une chronique », mais plutôt « Une chanson pour deux artistes », à travers l’hommage du pianiste aussi canadien qu’inclassable Chilly Gonzales rendu au regretté George Michael, à travers sa version délicate et émouvante du classique Last Christmas.

    Eh oui, cela fait déjà cinq ans, jour pour jour, que l’auteur, entre autres, de Careless Whisper, Everything She Wants, Faith, One More Try, Jesus To a Child, Fastlove, ou encore Outside, nous a donné son cœur pour de bon.
    Il y a tout juste un an, Chilly Gonzales nous a, lui, donné son art, à l’occasion de la sortie de son remarquable album de Noël « A Very Chilly Christmas ». À l’occasion de sa nouvelle édition augmentée de « White Christmas » d’Irving Berlin, Chilly Gonzales écrit effectivement sur son site « Last Chrismas I gave you my art », en référence bien sûr au célèbre « Last Chrismas, I gave you my heart » de George Michael.

    Dépouillée de ses ornements synthpop typiques des années 80’, mais aussi inteprétée sur une tonalité inhabituelle de Sol dièse (au lieu de Ré pour la version originale), ce qui renforce la couleur à la fois tendre et mélancolique du morceau, l’arrangement de Chilly Gonzales inverse le rapport entre les deux thémes principaux : ainsi, alors que la mélodie à l’origine
    dominante introduit le morceau par le biais d’arpèges délicats, la mélodie à l’origine secondaire est ici savamment réharmonisée de manière à ce qu’elle devienne le point central du développement, à plus forte raison lorsque celle-ci est reprise par le violoncelle de Stella Le Page, ainsi qu’en conclusion par le pianiste lui-même.

    Ainsi, cher-e mélomane, en plus de mon cœur pour ces fêtes de fin d’année, je te donne rendez-vous en 2022 pour plein d’offrandes musicales dans les Médiathèques généreusement pourvues de la ville du Mans, ainsi que sur les ondes ouatées de RCF-Sarthe !

  • © Les Têtes Raides - Bing Bang Boum

    Les Têtes Raides avec " Bing Bang Boom"

    5 décembre 2021

    Chers auditeurs et auditrices de RCF Sarthe, Ici Charlène de Superforma.
    Aujourd’hui dans l’album de la semaine, nous retrouvons les
    Têtes Raides qui signent un retour tambour battant avec « Bing
    Bang Boum ».

    Groupe phare de la scène française portée par la voix de
    Christian Olivier, le cabaret des TÊTES RAIDES c’est mille
    instruments, du spectacle bien vivant, une poésie noire,
    réaliste, sensible et parfois drôle. Quinze albums studios, trois
    en public, trois compilations…

    « Bing Bang Boum », quinzième album de Têtes Raides est né
    dans le contexte de la Covid. Il s’est passé sept ans depuis le
    précédent album mais, surtout, le line up historique du groupe
    est reconstitué.
    Autour de Christian Olivier, il y a son frère
    Pascal au soubassophone, Grégoire Simon au saxophone,
    Anne-Gaëlle Bisquay au violoncelle, Edith Bégout aux claviers
    et son frère Serge à la guitare, Pierre Gauthé, au trombone, et
    puis le batteur Jean-Luc Millot. Ils sont tous là !

    Et voici donc les retrouvailles avec cette équation géniale née à
    la fin des années 1980 : chanson, punk-rock et musique de
    cirque, énergie turbulente et vertige poétique, méditations
    électriques et pogo existentialiste …
    Écrit pour l’essentiel en 2019, l’album s’est par miracle trouvé
    synchronisé avec ce que l’on a vécu dans l’étrange année
    perdue. Renouant avec leur formation historique, les Têtes
    Raides démontrent avec ce nouvel album que rien ne change
    jamais vraiment mais que tout est toujours différent.
    « Tiens, voilà que soudain tout peut arriver » chantent-ils dans
    un monde d’après plus tout à fait comme celui d’avant. Un
    monde traumatisé, déchiré et qui ne demande qu’à tourner plus
    rond.

    En attendant de retrouver les Têtes Raides sur la scène de
    l’Oasis, le 14 janvier 2022, je vous quitte avec « Face à
    Face » extrait du nouvel album.

  • Pali Meursault & Thomas Tilly+conf. Lucas Davaze Les glaciers, des climat-mètres naturels © Le Mans Sonore

    Quand les sons de glaciers se transfoment en morceaux electros

    4 décembre 2021

    Bonjour. Je suis Ludovic Bu, amateur de collages sonores et autres sources inhabituelles. Il y a quelques mois, je vous vantais les mérites de Cimrya Deal, un artiste manceau, et de ses découpages de multiples vynils, qui ont donné naissance au très beau "Teppaz". Aujourd'hui, je vais m'attarder sur un disque breton, qui est un pur produit de la mer. En effet, pour composer "Sonars Songs", François Joncour a d’abord fait un long travail de collecte de sons venant de la mer, du "field recording" aquatique, et d’interviews de chercheurs liés à ce milieu. Puis il a utilisé le matériel ainsi trouvé pour composer des morceaux allant du post-rock à la new wave la plus sombre. Il faut dire que la situation est critique. Je cite : “Ce qu’on entend, c’est la beauté d’une catastrophe. Des glaciers en train de fondre”. Le décor est posé dès le premier interlude de “Sonars Songs”. Cette phrase est prononcée par Barbara Lehnoff, plus connue pour son rôle au sein de Camille Sparksss ou de Peter Kernel que comme égérie écologiste. Elle explique les craquements qui ont servi de base à ce morceau. Dans d’autres, ce sont par exemple les bruits des bateaux qui viennent perturber la quiétude de l’écosystème marin. Ou des cliquetis de crustacés dont c’est le moyen de communication entre congénères. Pour Sonars Songs, François Joncour s’est entouré de multiples talents, de Thomas Poli aux manettes de la production à Mirabelle Gilis, la violoniste et chanteuse de Miossec, en passant par le batteur Nicolas Courret (du groupe Eiffel, et qui accompagne Laetitia Shériff, qui était récemment en concert à Allonnes) et le pianiste David Euverte (du Daniel Paboeuf Unity). Ensemble, ils passent avec aisance de la pop à l’electro, de l’anglais au français, des chansons aux instrumentaux, et offrent l’un des plus beaux disques de 2021. Et pour l’écologiste convaincu que je suis, c’est aussi un nouveau moyen de sensibiliser aux actes forts que nous devons mettre en place rapidement pour ne pas continuer à détruire notre écosystème, c'est-à-dire l’endroit où nous, humains, vivons. Je profite de cette chronique pour vous signaler “Melt”, un événement proche dans l’esprit : Melt explore les sons des glaciers. Sur scène, des musiciens éprouvent aussi les propriétés instrumentales de la glace, manipulée, sonifiée, et dont la fonte inexorable révèle un monde sonore organique et éphémère. Le même soir, Lucas Davaze vous proposera un tour du monde des glaciers, permettant de décrypter le fonctionnement de ces géants de glace. Vous découvrirez pourquoi leurs variations témoignent du changements du climat. Ce spectacle aura lieu le 28 janvier prochain, à la salle de spectacle EVE, à l’Université du Mans. https://www.facebook.com/events/853022988906729/?ref=newsfeed Ceci étant annoncé, place à la musique, avec le morceau “Obsession & Repetition”. A vous de deviner quels sons viennent de la mer dans ce que nous allons entendre.

  • Chris Stapleton « Starting Over »

    Chris Stapleton « Starting Over »

    27 novembre 2021
    En cette fin novembre frisquette, je t’emmène à la croisée des chemins entre Midwest et Sud des Etats-Unis pour apprécier le dernier long-format, sorti il y a tout juste un an, d’une des figures incontournables de la Country Music Contemporaine, j’ai nommé Chris Stapleton.
    Chemises sombres et carrure imposante, visage joufflu que recouvrent barbe épaisse et longue chevelure, chapeau Stetson de rigueur : la tentation de réduire notre homme aux clichés du genre est à première vue fort tentante. Mais, comme précédemment mentionné, Chris Stapleton est un artiste bel et bien contemporain, dont l’art déborde bien au-delà de l’étroitesse des étiquettes surannées et superficielles.
    Excellent guitariste, tant à l’aise dans le raffinement acoustique que dans la puissance électrique – y compris en tant que soliste –, Chris Stapleton est par-dessus tout un vocaliste exceptionnel, doublé d’un mélodiste et compositeur hors-pair – à tel point d’ailleurs que de nombreux artistes d’horizons très divers ont fait appel à ses talents, parmi lesquels Adele, Joss Stone, Darius Rucker, Sheryl Crow, Ed Sheeran, ou encore Justin Timberlake.
    Et c’est précisément la rencontre avec ce dernier sur scène, lors de la cérémonie des Country Music Awards de 2015, qui va propulser la carrière solo de Chris Stapleton, grâce à une reprise d’anthologie du hit country « Tennessee Whiskey » – pour le coup un hybride entre la chanson interprétée à l’origine par David Allan Coe, et la mélodie du standard soul-blues d’Etta Jammes « I’d Rahter Go blind », soit la signature même du style Chris Stapleton : l’amalgame parfait entre d’un côté la tradition country héritée de son Kentucky natal (il est fils de mineur, comme son idole Patty Loveless) et l’influence des grandes voix du Rhythm and Blues (Ray Charles, Otis Redding, Freddie King, ou encore Etta James bien sûr).

    Et si le titre du dernier album suggère de tout recommencer (« Starting over »), entendez-le plutôt comme un retour aux valeurs humaines fondamentales pour surmonter la crise sanitaire, que comme un virage artistique radical : néanmoins, Chris Stapleton en profite pour explorer de nouvelles ambiances, particulièrement sensibles sur les morceaux « Watch you burn », un rhythm’n’blues sombre porté par des chœurs puissants, et « Cold », poignante ballade magnifiée par une section de chordes dans le plus pur Nashville Sound.

    « Cold » comme le froid glacial, cher-e mélomane, que tu as pu ressentir suite à une douloureuse rupture sentimentale – ou alors plus prosaïquement en sortant de chez toi ce matin même : quelle qu’en soit la cause, tu trouveras toujours refuge et chaleur dans les médiathèques du Mans, ainsi que sur les ondes feutrées de RCF-Sarthe !

    mediatheques.lemans.fr
  • Olivier Libaux est décédé à l'âge de 57 ans © Matthieu Dufour

    Hommage à Olivier Libaux

    20 novembre 2021
    Olivier Libaux est mort. Soudainement, contre toute attente, le 29 septembre dernier. A 57 ans. C’est un peu tôt pour quelqu’un qui a tant amené à la chanson et à la pop à la française. Son nom ne vous dira peut-être pas grand-chose. Car Olivier, dont j’ai fait la connaissance en 1991, était du genre discret, à mettre son talent au service des autres. Et de disques personnels très ambitieux. Car Olivier Libaux était l’un des deux fondateurs du groupe Nouvelle Vague, avec Marc Collin. Nouvelle vague, ce groupe à géométrie variable, qui s’appuie sur des voix féminines méconnues, a révélé au public des chanteuses comme Mélanie Pain ou Camille. Nouvelle Vague a publié six disques de reprises, adaptant des classiques New Wave (la nouvelle vague en anglais) en version Bossa nova (la nouvelle vague, en portugais). Leur premier album, paru en 2004, est un succès international, avec plus d’un demi-million d’exemplaires vendus. J’ai même vu une jeune américaine en acheter un chez Amoeba, à San Francisco ! Et depuis, le succès ne s’est jamais arrêté, et Olivier et ses comparses ont fait plusieurs fois le tour du monde pour jouer leurs titres live. Mais, Olivier, c’était aussi un compositeur virtuose. D’abord, pour Les Objets, un duo issu du Boulonnais, dans le Nord. Lui et Jérôme Rousseaux, son complice d’alors, célébraient récemment les 30 ans de la parution de leur premier album, “la normalité”, bourré de titres touchants. Cet album fût suivi par “Qui est qui ?” trois ans plus tard. C’est à la fin de l’enregistrement de celui-ci que j’ai eu la chance de les rejoindre dans un studio au sud de Londres, pour assister aux dernières sessions. Et d’ainsi tomber littéralement sous le charme de “La violence”, un titre incroyable que vous écouterez à la fin de cet hommage. Les Objets offraient une pop française décalée, très inspirée par l’Angleterre et ses groupes à la ligne claire. Puis, après ces deux disques, chacun des compères traça sa route, et Olivier se lança dans l’écriture pour d’autres et dans ses propres disques. On le retrouva ainsi compositeur d’un générique d’émission télé sur les bébés, ou à la production de disques microscopiques mais remplis de talents comme ceux de Prudence, ou encore à la composition pour Héléna Noguerra ou Philippe Katerine. Et puis, il publia deux pièces majeures pour la chanson française, trop méconnues. La première, "L'héroïne au bain”, une sorte de comédie musicale, permit à d’autres artistes de mettre leur talent au service d’Olivier. Le disque accueille les voix d’Helena Noguerra, de Philippe Katerine, de Lio, de Doriand, de Dominique Dalcan et d’autres. La seconde pièce musicale composée par Olivier, intitulée “Imbécile” est une histoire complète, déclinée en chanson. elle fût adaptée au théâtre. Cette fois encore, Philippe Katerine, Barbara Carlotti, Helena Noguerra et JP Nataf des Innocents, se mirent au service des compositions d’Olivier. Enfin, notons qu’il a publié un album de reprises acoustiques de Queens of The Stone Age, album adoubé par le leader du groupe lui-même. Et là encore, Olivier se mit au service d’autres, de très belles voix féminines, parmi lesquelles celles de Rosemary Stanley (de Moriarty), d’Emiliana Torrini, d’Alela Diane, de Skye Edwards (de Morcheeba), ou encore d’Ambrosia Parsley (de Shivaree). A chacune de ses interventions, Olivier Libaux magnifiait l’œuvre d’autres artistes, y ajoutant une touche personnelle. Dimanche, à Paris, une grande partie de ceux-là lui rendront hommage à l’occasion d’un concert tribute. Je n'avais plus croisé Olivier Libaux depuis un bail, principalement parce qu'il faisait régulièrement le tour du monde pour donner du plaisir auditif à des milliers de gens. Mais je prenais toujours plaisir à le lire sur un réseau social, à échanger un message de temps en temps, et à réécouter plusieurs de ses disques.Merci encore, Olivier, pour tant de belles chansons. Et pour ta simplicité toujours renouvelée malgré le succès mondial
  • L'album de la semaine

    "To This Tree" de Rover

    13 novembre 2021
  • L'album de la semaine

    “Kogetsudai” de Sylvain Chauveau

    6 novembre 2021
    Bonjour. Je suis Ludovic Bu. Et je suis atteint d’hyperacousie. L’hyperacousie est une sensation d'intolérance aux sons ou à des bruits présentés à un volume jugé tolérable par l'entourage. Une personne souffrant d'hyperacousie perçoit un son comme étant plus fort qu'en réalité. La personne peut rapporter qu'elle « entend trop » les sons quotidiens. C’est ce que je vis : parfois, un petit bruit perturbateur, imperceptible pour 90% des gens autour de moi, me rend complètement dingue. Sauf à ce que je commence à en faire un élément musical. C’est ce qui est arrivé à Sylvain Chauveau, l’un de mes artistes préférés. Un soir après un concert en Slovénie, il s’est retrouvé à devoir passer une nuit dans un aéroport, ayant raté le dernier avion. Obligé de dormir sur un banc. Pour oublier les bruits ambiants, il a pensé à John Cage. Qui prenait les sons autour de lui comme de la musique. Par exemple, John Cage expliquait qu’il considérait les bruits venant de la rue comme une pièce de chez lui. Ainsi, ces bruits étaient-ils acceptables, voire appréciables. Dans l’aéroport, il y avait un bruit strident, continu. Sylvain Chauveau en a fait le fil conducteur de “Kogetsudai”, un album extraordinaire paru en 2013, et qui fait suite à “Singular Forms (Sometimes Repeated)”, un autre moment de dépouillement et de beauté. Cet album de 2013, l’artiste toulousain émigré à Bruxelles (pas à cause de problèmes fiscaux, lui) l’a voulu comme un Haïku. D’ailleurs, il l’a composé et enregistré en grande partie au Japon, notamment dans des jardins zen. Et il a tenté de déconstruire le format chanson, tout en se revendiquant toujours de celle-ci, au titre d’un trop grand romantisme l’ayant empêché de s’en passer totalement. Simultanément, l’artiste travaillé par la notion de silence depuis une quinzaine d’années, a décidé d’incorporer cet élément dans le disque. A tel point que, parfois, on peut se demander si le morceau est déjà commencé ou non, tellement il y a peu de son, voire aucun. Un peu à l’image de “Laughing Stock”, le mémorable album de Talk Talk qui commençait par 17 secondes de silence. Le résultat est un album tout en abstraction. Le chant est épuré, le piano en arrière, sonnant parfois très 19è siècle. La musique est quasiment uniquement électronique, et se répand telle une pluie de bits. Tout cela guidé par un parasite sonore qui domine le disque, à défaut du monde, comme ce bruit lancinant dans l’aéroport. “Kogetsudai” est, comme son prédécesseur, un album magnifique, à écouter seul, dans son jardin, au milieu d’une nuit sans étoiles. Ou, à plusieurs, silencieux, sur le toit d’un gratte-ciel. Toujours la nuit, et toujours très fort. Une expérience subliminale et sublime à la fois ! Poussez bien le son de votre poste de radio pour profiter pleinement du morceau qui suit, sobrement intitulé “The Most Beautiful Music”, soit “la plus belle des musiques” !
  • L'album de la semaine

    José Mauro « A Viagem Das Horas »

    30 octobre 2021
    C’est David des Médiathèques du Mans. En cette avant-veille de Toussaint, laisse-moi t’emmener au Brésil, par-delà la bien nommée baie de tous les saints, pour un voyage de quelques minutes à travers les heures, quand celles-ci semblent s’affranchir de leur cadran et dériver librement à l’échelle des décennies… En nommant ainsi son second album « A viagem dos horas » (le voyage des heures), le compositeur, guitariste et interprète José Mauro se doutait-il que sa création entamerait un aussi long chemin dans l’obscurité, avant de reparaître au grand jour un demi-siècle plus tard ? Revenons au point de départ : en 1970, José Mauro enregistre au Studios Odeon de Rio de Janeiro une vingtaine de chansons écrites avec la parolière Ana Maria Bahiana, sous la supervision du producteur Roberto Quartin : 11 d’entre elles formeront le corpus de l’album « Obnoxius », mais Quartin ne convainc pas la maison mère EMI d’en faire la promotion, qui le juge trop ésotérique, pas plus que de publier les chansons restantes sur le second album, « A viagem das horas », qui attendra six ans pour sortir dans la plus stricte confidentialité sur le label Tapecar… Découragé, José Mauro abandonne sa carrière de compositeur pour se consacrer notamment à l’enseignement de la guitare. Sa discrétion est telle que certains – dont Roberto Quartin lui-même – le croient mort, tué dans un accident de moto ! Vingt-ans plus tard, un certain Joe Davis, jeune DJ et producteur anglais passionné de musique brésilienne, découvre un exemplaire d’ « Obnoxius » chez un disquaire de Rio de Janeiro. Envoûté par la musique de Mauro, profondément mélancolique mais transcendée par l’influence des rites afro-brésiliens et sublimée par les arrangements de Lindolfo Gaya, il réédite l’album en 1995 sur le label Far-Out Recordings qu’il vient de fonder à Londres : la diffusion de celui-ci dans un club de la ville tombe dans l’oreille d’un ami d’Ana Maria Bahiana, parolière de l’album, devenue depuis journaliste culturelle à Los Angeles. Contactée, elle dément l’information selon laquelle José Mauro serait mort, et reprend le contact avec ce dernier pour l’aider à faire valoir ses droits. Ce n’est qu’en 2016 que Joe Davis arrive enfin à entrer en contact avec José Mauro à l’occasion d’une réédition plus médiatisée d’ « Obnoxius ». Et il faudra patienter cinq années de plus pour que paraisse, en 2021, l’édition finale, revue et corrigée, d’« A viagem das horas », un demi-siècle après son enregistrement… Selon les mots de l’Ana Maria Bahiana : « J’aime le fait que le travail de José Mauro soit aujourd’hui de retour. Le long voyage est enfin terminé »*. Pour toi, cher-e mélomane, ce voyage ne fait que commencer : gageons qu’il t’emmène dans les moindres recoins des médiathèques du Mans, ainsi que sur les ondes spatio-temporelles de RCF-Sarthe ! mediatheques.lemans.fr
  • L'album de la semaine

    Jazz de Queen, un nid un tube !

    23 octobre 2021
    Dans la folle histoire des vinyles de rock culte arrêtons-nous sur " Jazz " de Queen par Bastien Mathieu.
  • Burning Bright, le nouvel album de Laura Cox © Laura Cox

    "Burning Bright" de Laura Cox

    16 octobre 2021
    Chers auditeurs et auditrices de RCF Sarthe, Ici Charlène de Superforma. Aujourd’hui dans l’album de la semaine, nous embarquons dans un long voyage blues-rock de haute volée avec " Burning Bright " de Laura Cox ! Biberonnée au son de Johnny Cash et Dire Straits, Laura découvre peu à peu toute cette culture country, folk et rock grâce à son père anglais, puis commence la guitare sur le tard, en 2005 à l'âge de 14 ans. Elle se fait rapidement une place sur le net en reprenant des standards de rock et de blues, de groupes et d'artistes tels que ZZ Top, Lynyrd Skynyrd, Guns n'Roses, AC /DC, Sheryl Crow et Joe Bonamassa… Depuis ses débuts sur Youtube en 2008, Laura Cox s’est imposée comme l’une des grandes figures féminines de la guitare sur internet avec des vidéos vues plus de 52 millions de fois. L’envie de sillonner les routes et de vivre pleinement l’expérience rock’n’roll étant de plus en plus grande, Laura Cox décide de passer de l'écran à la scène et de partir à la rencontre de son public. Mission accomplie ! En quelques années, LAURA COX s'affirme comme la chanteuse-guitariste incontournable de la scène rock française et sort son premier disque," Hard Blues " , en 2017. Avec ses musiciens Mathieu Albiac à la guitare, François C. Delacoudre à la Basse et Antonin Guerin à la Batterie, elle fait la tournée des salles et des festivals, séduisant un public de plus en plus nombreux. Deux ans après son premier album, Laura Cox revient avec « Burning Bright », enregistré en Belgique aux mythiques studios ICP, masterisé par le grand Howie Weinberg (qui a notamment travaillé avec Oasis, The White Stripes et Aerosmith). On retrouve dans ces 10 titres un mélange de classic rock et de southern blues qui embrase tout sur son passage. Dans cet album, le rock est dans tous ses états ! Tantôt Blues avec " Last Breakdown" ", tantôt classic avec " Looking Upside Down ", ou encore sudiste avec " River ". LAURA COX définit son style comme " southern hard blues " et c'est sûrement la meilleure description de sa musique et de sa façon de jouer. Si vous voulez vivre toute l'iintensité de ce " Burning Bright ", LAURA COX sera en concert à l’Oasis au Mans le 23 octobre. En attendant de vous y retrouver, je vous quitte les guitares brûlantes de " Bad Luck Blues " !
  • JW Francis - WANDERKID

    JW Francis a l’art de la ritournelle qui accroche

    8 octobre 2021
    je suis Ludovic Bu, chroniqueur mensuel pour RCF Sarthe et épisodique pour A découvrir absolument.com. A ces titres, je reçois régulièrement des nouveautés, dont les agences de presse me disent le plus grand bien, en espérant que j’en parle sur ces ondes ou sur le web. La plupart du temps, mes oreilles ne s’arrêtent pas plus que quelques secondes sur un disque ou un autre. Et puis, de temps en temps, souvent en s’imposant avec délicatesse, parfois en chamboulant mon oreille dès la première écoute, quelques productions retiennent mon attention. Ce fut le cas ce mois-ci à deux reprises. Tout d’abord, j’ai été hypnotisé par le titre “Apache” de Rien Virgule, qui commence tout doucement, presque de manière inaudible, et monte, monte, monte vers des sommets de plénitude pour qui s’aventure dans ses plaines, dans une sorte de long travelling au bord du gouffre. Mais je ne le passerai pas sur cette antenne, sa durée de douze minutes trente n’étant pas vraiment calibrée pour la bande FM. Vous pourrez le retrouver sur le Bandcamp du groupe. Mon attention a aussi été retenue par un second disque. Faute de connexion à l’internet au cours d’un voyage en train, j’ai fouillé dans les mp3 téléchargés ces dernières semaines. Et suis tombé en amour pour quelques titres de l’album Wanderkid de JW Francis. Aucune idée d’où sortait ce rock dépouillé, un peu crasseux. Mais quelle classe malgré ces premiers qualificatifs ! Il faut dire que JW Francis a l’art de la ritournelle qui accroche le pavillon auditif et reste ancrée dans la mémoire. Parmi plusieurs autres titres, depuis quelques jours, je chantonne à longueur de temps “all I wanted was to make another record with you”, littéralement “tout ce que je voulais, c’était faire un autre disque avec toi”. MAIS OUI, allons-y, faisons un autre disque ensemble. Plein d’autres disques. En espérant qu’ils soient aussi réussis que ce Wanderkid, ode à la fuite, au changement, au voyage. Un voyage plutôt sur un skateboard, détendu, au soleil, qu’au bord d’un gouffre, cette fois-ci.
  • Sola con mis Monstruos © Mon Laferte

    Mon Laferte « Sola con mis monstruos »

    2 octobre 2021
    David des médiathèques du Mans vous emmène cette semaine à la découverte de la voix puissante et déchirante de l’artiste chilo-mexicaine Mon Laferte En ce début d’automne, alors que le feuillage des arbres entame son flamboyant déclin, c’est un véritable printemps musical qui se profile dans les salles de concert ! Ainsi je te propose cette semaine la captation d’un concert, donné le 12 octobre 2019 au Lunario de l’Auditorio Nacional de la ville de Mexico par la plus mexicaine des chanteuses chiliennes : Mon Laferte. Quoi ? Encore le Mexique ?! Eh oui, après Ximena Sariñana, Carla Morrison, Girl Ultra – et avant Natalia Lafourcade, suspens suspens – permets-moi de te présenter une autre des plus belles étoiles de l’extraordinaire galaxie pop mexicaine contemporaine… Et il en a fallu du courage et de la foi pour croire ainsi en son étoile, qui ne brillait pas forcément du plus bel éclat lorsque vint au monde Norma Montserrat Bustamante Laferte, un jour d’automne des années 80 dans un quartier pauvre de Viña del Mar au Chili : père absent, mère distante, mais grand-mère protectrice, chanteuse amatrice et grandement inspiratrice, elle montre des dispositions très précoces pour le chant qui lui valent de remporter une guitare à 9 ans, puis une bourse pour le conservatoire à 13, qui sera plutôt utilisée pour se produire dans les bars et petites salles locales – choix sinon plus lucratif, du moins plus nourrissant. Connue sous le nom de scène Montserrat Bustamante, elle gagne sa place dans le télé-crochet-réalité de la Télévision Nationale Chilienne à 20 ans. Le succès est au rendez-vous, avec un premier album puis quatre années de participation, mais pas la satisfaction artistique d’interpréter sa propre musique, ce qui la pousse à prendre un nouveau départ vers le Mexique, sous un nouveau nom de scène : Mon Laferte. Changement de pays, de nom, talent précoce pas vraiment prophète en son pays… la trajectoire n’est pas sans rappeler celle de Snoh Aalegra que j’ai évoquée le mois dernier… Mais si pour cette dernière ce tournant s’est vite avéré fructueux, le destin de Mon Laferte a sembler prendre une tournure tragique : rupture amoureuse, cancer de la thyroïde, convalescence et retour à la pauvreté, deux albums sans succès, nouvelle rupture amoureuse puis dépression… Avec l’énergie du désespoir, elle autoproduit son troisième album paradoxalement intitulé « Mon Laferte vol.1 », propulsé par le thème « Tu falta de querer » (ton manque d’amour) : la voix puissante et déchirante de Mon Laferte explose enfin aux oreilles du Monde et change radicalement la trajectoire de l’artiste, qui enchaîne deux albums studios à succès, tournées triomphales (dont la captation ici présente), avant un nouvel album studio très prochainement disponible dans nos bacs. Celle qui était surnommée au Chili « la chica de Rojo » (la fille de Rouge), verrait-elle depuis le Mexique la « Vie en rose », au cours d’une odyssée mélodramatique digne d’une Edith Piaf des temps modernes ? Et toi, cher-e mélomane, ne vois-tu pas non plus se parer de rose les rayonnages des Médiathèques du Mans, ainsi que les ondes de RCF-Sarthe ? mediatheques.lemans.fr
  • Dark Side of the Moon © Pink Floyd

    " Dark side of the moon ", un album culte des Pink Floyd

    25 septembre 2021
    Le mot est faible il faut le reconnaître pour parler d'un album concept aussi fou musicalement qu’esthétiquement. Une pochette devenu incontournable : représentant la dispersion de la lumière blanche à travers un prisme triangulaire. C'est le « Dark side of the moon » des Pink Floyd. Nous sommes en 1971 et les 5 anglais termine une énorme tournée de plus d'un an pendant laquelle ils jouaient sans cesse les mêmes chansons. Leur notoriété n'est plus a faire, ils on déjà 7 albums a leur actif attirant un public nombreux mais encore confidentiel dans le milieu underground. Ils décident donc de commencer l'écriture d'un nouvel album. Roger Waters propose de jouer l'album durant la tournée de 1972 et crée alors une tragédie moderne en trois parties, séparée par des thèmes précis : d'abord l'aliénation de l'enfance, suivi d'une critique de la société — soit la politique, l'argent et la religion — et, enfin, la course contre la mort et le néant. Lors d'une première réunion de travail Waters leur fait écouter sa première création d'ébauche qui donnait quelque chose comme ceci... Money, qu'il tire d'improvisations datant de la fin des années 1960, notamment audible lors du direct de la BBC lors de l'atterrissage d'Apollo 11 sur la Lune sous le titre de Moonhead. Quelques autres titres vont suivre et il seront bien sur testés lors de leur nouvelle tournée. Une fois prêt, Les Floyd se lance dans la production et ne lésinent pas sur les moyens. Enregistré dans les studios d'Abbey Road à Londres, ils bénéficient d'une technologie peu commune a l'époque. Dark side of the moon sera d'ailleurs le premier album de l'histoire enregistré sur 16 pistes simultanées et diffusé en Dolby. Cela va servir notamment pour glisser toutes sorte de bruitages comme des tirroir caisse, des horloges, sonnettes, pendules, des bruits de courses, avion ou même explosion. Le produit finale et tout simplement exceptionnel. Et le public ne s'y trompe pas. Catapulté par l'imparable « Money », l'album restera classé dans les 40 meilleures vente d'album pendant 736 semaines. Avec plus de 24 millions d'exemplaires vendus, The dark saide of the moon reste aujourd’hui un classique du rock qui ne vieillit pas. Il aura fallut beaucoup d'ingeniosité et de talent pour écrire des titres comme money qui, le saviez-vous, a une particularité rare : il est écrit en 7 temps. Seuls les Beatles l'avait fait avant eux pour le titre « All you need is love ». Pour s'en rendre compte c'est très simple. Il vous suffit de compter les bruitages de tiroirs caisse qui donneront le rythme a ce morceau devenu légendaire. Préparez vous a compter 1 2 3 4 5 6 7....

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