L'importance de l'assise spirituelle

« La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson. »

Cette parole du Christ est bien connue. Tous les curés préoccupés par la chute des vocations sacerdotales l’ont un jour répété. Ce qui vrai pour l’église, à savoir qu’il est nécessaire que des personnes s’engagent pour enseigner et perpétuer la tradition, est vrai aussi pour tout autre collectivité chargée d’un message spirituel. Même dans l’univers de ceux qui méditent.

Pour que la chaine se perpétue, il faut un peu de travail et d’engagement.  Le mot sanscrit ASANA qu’on retrouve dans notre mot assiette, désigne la posture assise, celle qui permet l’éveil dans le repos. Chrétiens ou autres, nous commençons souvent par méditer dans un temps d’épreuve, de chamboulement intérieur. Nous allons vers la discipline de la méditation parce que nous avons besoin de nous asseoir, de retrouver un fondement, une assiette pour y poser notre vie et reprendre souffle.  Mais parfois on se retrouve très vite embarqué dans une sorte de militantisme spirituel où on doit recruter d’autres pour renforcer nos groupes, accomplir certaines tâches, indispensables, bien sûr. 

Alors, si nous ne sommes pas bien assis, au sens propre, comme au sens figuré, nous allons tout laisser tomber. Au début de notre chemin, nous voyons des fruits, nous sommes enthousiastes. Puis peu à peu, il faut durer, se discipliner. Le noyau dur de nos soucis, de nos blessures revient en surface. Alors, si nous sommes trop dans l’activisme spirituel, le danger est de tout laisser tomber. Alors soyons simplement attentif à ne pas nous tromper de priorité. Je rappelle le mot sanscrit ASANA qu’on retrouve dans notre mot assiette. Il désigne la posture assise, celle qui permet l’éveil dans le repos. Cet été, prenez le temps de vous asseoir. "First be, then you will be ready to do", disait un maître indien. D’abord, soyez. Ensuite vous serez prêt à faire.