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Le centenaire de la canonisation du Curé d'Ars se vit entre Dardilly et Ars

Le centenaire de la canonisation du Curé d'Ars se vit entre Dardilly et Ars

le 19 juin 2025 - Modifié le 26 juin 2025
Les Voix de l'actu · RCF Lyon et RCF Pays de l'AinLe centenaire de la canonisation du Curé d'Ars se vit entre Dardilly et Ars

Le centenaire de la canonisation du Curé d'Ars se poursuit. Une année jubilaire s'est ouverte en novembre 2024 pour la figure du saint patron des prêtres, et qui se vit jusqu'à novembre prochain. L'un des prochains temps forts : un pèlerinage sur les pas du saint Curé d'Ars, organisé par cet ensemble paroissial de l'Ain.

P. Renaud de Kermadec, curé de l'ensemble paroissial saint Jean-Marie Vianney - © RCF LyonP. Renaud de Kermadec, curé de l'ensemble paroissial saint Jean-Marie Vianney - © RCF Lyon

Éclairages avec le père Renaud de Kermadec, curé de l'ensemble paroissial saint Jean-Marie Vianney (du véritable nom de ce prêtre né à Dardilly en 1786), qui regroupe les églises d'Écully, de Champagne-au-Mont-d’Or, de La Duchère et de Dardilly.

RCF Lyon : Le Curé d'Ars, saint Jean-Marie Vianney, est à la fois une figure universelle, le saint patron de tous les prêtres, mais il est né à Dardilly et a commencé son parcours à Écully : c'est une figure très locale.

Père Renaud de Kermadec : Absolument. Le Curé d'Ars est un natif de Dardilly, qui a été vicaire à Écully avant de partir à Ars. C'est aussi là qu'il s'est formé pour devenir prêtre. Une formation laborieuse, mais heureusement sous la coupe d'un bon curé qui s'appelle l'abbé Charles Balley. Je suis frappé de voir des gens qui viennent de très loin à sa rencontre, particulièrement en cette année jubilaire, et qui sont touchés par sa figure, sa simplicité et sa pauvreté dans laquelle Dieu a fait des merveilles. Aujourd'hui encore, il me semble qu'il est une figure actuelle.

RCF Lyon : Pourquoi ça a du sens d'organiser ce pèlerinage dans les pas du saint Curé d'Ars ? Comment cet évènement va-t-il se mettre en place concrètement ?

RDK : Je suis un jeune curé, arrivé en septembre dernier. Très vite, des paroissiens sont venus m'interpeller en me disant qu'il ne fallait pas passer à côté de ce bel anniversaire. On s'est réunis dès novembre 2024 : on s'est dit que cette figure nous renouvelait dans ce désir de vivre un chemin vers la sainteté, qui est le fait de tous les baptisés, même si ça peut nous faire un peu peur.

Qu'est-ce que la sainteté ? C’est le fait de marcher, de cheminer. Jean-Marie Vianney lui-même a fait un chemin, il n'est pas devenu saint du jour au lendemain. Il y a donc aussi un enjeu de rassemblement : notre ensemble paroissial est assez récent, avec des paroisses très diverses entre La Duchère et Écully. C'est un petit peu comme entre Saint-Cloud et Sarcelles. On s'est dit que c'était une occasion, une opportunité unique. Un centenaire, c'est précisément une fois par siècle, donc il ne fallait pas passer à côté de cette belle opportunité.

RCF Lyon : Un mot sur la programmation de ce dimanche 22 juin, notamment sur les parcours possibles ?

RDK : Nous proposons cinq parcours, cinq possibilités. Il y a ceux qui partiront à vélo de Dardilly jusqu'à Ars. Ceux qui partiront de Trévoux pour 9 kilomètres jusqu'à Ars, ceux qui partiront de Curis-au-Mont-d'Or pour une marche plus consistante de 22 kilomètres. Et puis il y a aussi la « marche des poussettes » pour les petits-enfants, les familles. On a pensé un peu à tout le monde.

Et enfin pour ceux qui ne peuvent pas faire quelque chose de sportif, il y aura un bus et des possibilités diverses et variées. En tout cas, le grand rendez-vous c'est 12h30 à Ars, sur place : passage de la porte jubilaire (dans le cadre du jubilé organisé par le diocèse de Belley-Ars à cette occasion), des animations l'après-midi, une louange pour les ados, un conte pour les enfants, une procession eucharistique à la manière du curé d'Ars pour tous ceux qui le souhaitent. Et puis le point d'orgue, une messe finale à 16h30 dans l'église souterraine d'Ars où on espère réunir peut-être autour de 700 ou 800 personnes.

RCF Lyon : Quel héritage peut-on aujourd’hui garder de cette figure spirituelle ?

RDK : Je trouve en lui une figure de grande simplicité, de grande ferveur aussi, qui nous dit que l'amitié avec Jésus est source de bonheur, d'équilibre. C'est un homme qui avait lui-même une certaine fragilité mais qui a su se laisser transfigurer au feu de l'amour de Dieu et avoir une fécondité magnifique. On peut sans doute se dire que la proximité avec le Christ est source de paix, de fraternité et aussi de joie intérieure.

Je suis frappé quand je rencontre des jeunes ou des adultes qui demandent le baptême aujourd'hui, de voir cette quête de paix intérieure. Et le Curé d'Ars peut être à cette occasion un guide, et un guide qui n'attire pas à lui mais qui attire vers un autre que lui, qui est le Christ. Et ça c'est quelque chose qui fait du bien dans ce monde d’aujourd'hui, où beaucoup s'érigent un peu en maîtres, en leaders.

RCF Lyon : On a parfois l’impression que le monde entier connaît la figure du Curé d'Ars, mais peut-être un peu moins localement. Vous avez inauguré une statue du Curé d'Ars début juin, et le territoire est aussi marqué par la présence de sa maison natale. Comment est-ce qu'on fait vivre cet héritage-là par le biais de traces qu'on peut laisser ? Pourquoi inaugurer notamment cette statue ? Il fallait donner un écho supplémentaire local à cette figure ?

RDK : J'avais à cœur qu'en lien avec la mairie locale d'Écully, il y ait quelque chose de commun qui fait le pont entre la vie associative, communale et la vie de la paroisse. Le maire d'Écully est entré très volontiers dans cette logique-là. Je pense aussi qu'un des enjeux pour nous était de montrer que le Curé d'Ars, même si de fait le sanctuaire d'Ars attire tous les amis du saint Jean-Marie Vianney, avait aussi des racines. Sa maison natale est une maison toute simple, mais il y a une association assez dynamique qui essaie de la mettre en valeur. Il y a des visites organisées deux fois par semaine, et un site internet. L'enjeu, c'est de montrer que le Curé d'Ars s'inscrit dans une famille, il n'est pas tombé du ciel, il a des racines. Je crois que ça parle à nos contemporains qui cherchent souvent leurs racines. On ne vient pas de nulle part.

RCF Lyon : Vous qui êtes arrivé tout récemment à la tête de cet ensemble paroissial, comment est-ce que vous avez appréhendé cette charge, autour de cette date éminemment symbolique ?

RDK : Je me suis réjoui d'être sous le patronage de ce saint Curé d'Ars, un homme qui n'était pas doté de qualités extrêmes, un homme tout simple et assez pauvre. Je trouve que se mettre à son école est quelque chose de très authentique et très évangélique. Le fait d'arriver au moment du centenaire de sa canonisation, j'ai vraiment vécu ça comme un cadeau. Ce projet que nous portions a été confirmé comme une heureuse surprise par la lettre que le pape Léon XIV a envoyée très récemment aux évêques de France, dans laquelle il soulignait la beauté de trois figures de sainteté canonisées il y a 100 ans exactement, Thérèse de Lisieux, Jean-Marie Vianney et saint Jean Eudes.

RCF Lyon : Comment continuer à faire vivre sa figure au-delà de cette année jubilaire ? Finalement, qu'est-ce qui doit se passer ensuite ?

RDK : Je crois qu'on va se laisser guider. On a une équipe de bénévoles très dynamique qui a porté le projet avec moi, une quarantaine de personnes. Et on va tirer les fruits, je dirais, de ce qui a été vécu. Je suis vraiment à l'écoute des paroissiens et des personnes. Et je crois qu'on va essayer de comprendre ensemble le fruit de cette journée, et aussi revenir à l'abc du christianisme et de la vie avec le Christ, la prière, les sacrements, la vie fraternelle.

Et donc toujours revenir à cette source inépuisable, et se nourrir aussi de la pensée spirituelle du Curé d'Ars. Je pense qu'on a toujours à redécouvrir nos sources : en étant fidèles à ces sources, on va aussi voir comment le Curé d'Ars va nous guider depuis le ciel sur notre chemin.

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Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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