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Elisabeth Walbaum | Journée mondiale contre les violences faites aux femmes

Elisabeth Walbaum | Journée mondiale contre les violences faites aux femmes

RCF, le 25 novembre 2025 - Modifié le 25 novembre 2025
Point de vueElisabeth Walbaum | Journée mondiale contre les violences faites aux femmes

LE POINT DE VUE D'ELISABETH WALBAUM - Chaque 25 novembre, c’est la Journée Mondiale contre les violences faites aux femmes. Une journée pour regarder, écouter, agir.

Elisabeth Walbaum © DRElisabeth Walbaum © DR

C’est Benoite Groult qui aurait dit, dans les années 1970 : « Le féminisme n’a jamais tué personne. Le machisme tue tous les jours ». Donc, une journée pour évoquer les violences faites aux femmes n’est pas de trop ! Aujourd’hui, je voudrais parler plus particulièrement d’une réalité trop souvent invisible : celle des femmes en exil. Des femmes qui fuient la guerre, la persécution, la misère. Mais que les violences ne quittent jamais. Plus de 90% de celles qui traversent la Méditerranée ont été victimes de viols. Contrairement à ce qu’on croit, la moitié des corps retrouvés sont des femmes. Effrayant, effroyable. Ces violences ne s’arrêtent pas aux frontières. Elles se poursuivent dans les camps, sur les routes migratoires et même une fois arrivées en France. Du fait de ces violences genrées, les femmes exilées arrivent en France avec un état de santé déjà dégradé. 

La précarité est un danger quotidien

La rue, le manque de logement, les démarches administratives, le racisme, l’isolement… voilà ce qui les attend le plus souvent à leur arrivée. Au bout d’un an, 100% des femmes sans-abris ont subi un viol. Même accéder aux soins reste difficile pour ces femmes : refus, absence d’interprète, minimisation de leurs douleurs.
Les conséquences ? Des séquelles physiques -40% des contaminations au VIH chez les personnes exilées surviennent après l’arrivée en France-, des grossesses non désirées, infections, stress post-traumatiques, dépressions. 30% des mères hébergées par le Samu Social souffrent de dépression. La santé maternelle est particulièrement touchée, avec un risque accru de mortalité pour les mères et leurs enfants. En santé périnatale, la mortalité maternelle est plus élevée parmi les femmes nées à l’étranger, et cette surmortalité est 3 fois plus élevée pour les femmes nées
dans un pays d’Afrique subsaharienne. Ces dernières ont aussi deux fois plus de risques que leur enfant décède dans l'année de sa naissance. 

 Existe-t-il des solutions ?

Oui, et heureusement ! Beaucoup d’associations se mobilisent. La question des violences faites aux femmes préoccupe notre réseau. Tout particulièrement, celles des femmes exilées militantes des droits humains, d’autant plus vulnérables. C’est ainsi que la Fédération de l’Entraide Protestante, avec la Fédération Protestante de France, travaille à ouvrir des voies d’immigration légales et sures pour ces femmes. Un accompagnement pour partir en sécurité de leur pays ou elles sont en danger. Un accueil en France avec des travailleurs sociaux formés et des collectifs de bénévoles
investis pour offrir un soutien social, psychologique, juridique.
Et la possibilité de continuer à militer, à défendre les droits humains. Ce projet s’inscrit dans le cadre de l’initiative « Avec Elles », soutenue par l’Etat, dans le cadre d’un programme de l’ONU mis en place par le Haut-Commissariat aux réfugiés. L’objectif est de créer des espaces surs, inclusifs et respectueux. Nous allons, dès janvier 2026, pouvoir accueillir une dizaine de femmes par an dans le cadre de ce protocole. Briser le cercle des violences, c’est offrir à ces femmes la possibilité de vivre, de se reconstruire, de s’épanouir.
En ce 25 novembre, écoutons ces voix, ouvrons les yeux et agissons. Chaque femme mérite de vivre sans peur.
« Le féminisme n’a jamais tué personne. Le machisme tue tous les jours » Ne cautionnons pas la tuerie !

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Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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