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Aymeric Christensen | Carême, baptêmes : des chiffres record, et des défis

Aymeric Christensen | Carême, baptêmes : des chiffres record, et des défis

Un article rédigé par Aymeric Christensen - RCF, le 13 mars 2025 - Modifié le 13 mars 2025
Le point de vue de 7h20Aymeric Christensen | Carême, baptêmes : des chiffres record, et des défis

LE POINT DE VUE D'AYMERIC CHRISTENSEN - Augmentation du nombre de baptisés à Pâques, net regain d’intérêt pour le carême. Comment expliquer ces signes positifs pour les chrétiens dans notre pays ? Et surtout : quels défis dissimulent-ils ?

 

Aymeric Christensen © DR Aymeric Christensen © DR

Beaucoup ont observé, mercredi 5 mars, une forte affluence à la messe des Cendres. En parallèle, le nombre de baptisés adultes devrait encore augmenter cette année. 

Un renouveau de la foi en France 

Depuis deux ou trois ans, difficile de ne pas constater, en effet, qu’il se passe "quelque chose". Plus de catéchumènes, et des catéchumènes plus jeunes, plus de monde aux grandes fêtes, et des gens qu’on n’a pas l’habitude de voir en paroisse. Un phénomène loin de se limiter aux centres urbains, qui prend des proportions inattendues avec le carême, et spécialement la messe des Cendres, donc. Vous l’avez sûrement constaté vous-même, et tous les prêtres en témoignent : l’an dernier déjà, cette année encore plus, il y a eu une affluence record, pour un moment liturgique pourtant réputé pour son austérité ou son côté "poussiéreux".

Comprendre d'où viennent ces personnes 

"De nulle part", répondent ceux qui observent cela de plus près ! Alors, bien sûr, il faut s’entendre sur ce "nulle part". Mais il témoigne surtout du fait qu’à vue d’activités paroissiales, on a du mal à comprendre ce qui poussent des gens pas du tout habitués à la messe du dimanche à venir soudain à l’église. On peut d’ailleurs rapprocher ça d’un autre constat, sur lequel nous avons enquêté cette semaine dans La Vie. Il y a cinq ans, le confinement a privé les églises, comme bien d’autres lieux, de leur vie propre. Et paradoxalement, cette période de dénuement et de privation a aussi été, pour certains, l’occasion d’un retour à la foi. Qu’on les appelle "chercheurs de Dieu", "en quête de sens" ou recommençant, ils ont eu un "déclic" à cette occasion. On le sait, l’Esprit souffle où il veut… et quand il veut. 

Des vidéos sur TikTok et Instagram semblent bien avoir donné
envie à des jeunes de tenter l’expérience

Pour faire simple, on peut déjà avancer trois hypothèses. La plus superficielle, c’est qu’à mesure que le modèle de l’islam se fait une place dans notre société, il est possible que la représentation du ramadan joue sur un retour en grâce du carême, comme temps spirituel privilégié. Autre piste, liée à l’époque : le rôle croissant des réseaux sociaux et d’influenceurs chrétiens. Des vidéos sur TikTok et Instagram semblent bien avoir donné envie à des jeunes de tenter l’expérience. Enfin, plus profondément, tout ça s’inscrit aussi dans un retour aux rites, au besoin d’incarner la foi dans des gestes et des paroles. En d’autres termes : de faire coïncider intériorité et extériorité.

Une bonne nouvelle ? 

Alors, oui et non. Parce qu’aussi réjouissant que ce soit, ça ne représente hélas pour l’instant qu’une vaguelette dans la marée descendante des baptêmes d’enfants et de la pratique religieuse. Mais il y a tout de même ici, pour nos paroisses, une espérance, une opportunité et un défi. L’espérance, d’abord : la foi est vivante, imprévisible et ne s’arrête ni à nos crises ni à nos fatigues. L’opportunité, ensuite : la sécularisation laisse la place à une curiosité nouvelle pour le christianisme, à laquelle nous pouvons répondre avec créativité. Le défi, pour finir : si l’étincelle de foi ne dépend pas de nous, il nous appartient en revanche de ne pas la laisser s’éteindre et se décourager. Ces nouveaux venus de nos paroisses, il faut non seulement les accueillir, mais surtout les laisser prendre leur place. On sait à quel point ça n’a rien d’évident… mais allez savoir : c’est peut-être nous que ça pourrait réenflammer !

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Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Le point de vue de 7h20
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