Nathalie Bonnal, la Lozère en étendard

Dans la voix de Nathalie Bonnal, il y a l’assurance de celles qui connaissent leur territoire par cœur, et l’enthousiasme de celles qui y croient encore. Et pour cause : "La Lozère est le plus beau département de France", affirme-t-elle avec un sourire qui ne laisse place à aucun doute.

Native de Mende, elle a grandi entre les étals de la boucherie familiale, en plein centre-ville, près de la cathédrale. Le commerce et l’accueil, elle les a dans le sang. Ce goût de la relation humaine, du contact direct, ne l’a jamais quittée. Très tôt, elle choisit la voie de la communication : création de la première agence de com’ lozérienne à la sortie de ses études, puis un passage remarqué comme chargée de communication auprès de la mairie de Mende.

Mais c’est dans le tourisme qu’elle trouve sa véritable vocation. Un domaine à la croisée de tous ses talents : marketing, dialogue, ancrage territorial, sens du service. "J’ai été embauchée par l’Office de tourisme de l’Aubrac lozérien, puis j’ai travaillé à Lozère Résa, la centrale de réservation. Chaque expérience m’a rapprochée un peu plus du terrain."

Une page blanche à écrire à Marvejols

En 2022, la présidente de la Communauté de communes du Gévaudan lui confie les rênes d’un office de tourisme à reconstruire. Une mission taillée sur mesure. À partir d’une page blanche, elle imagine une marque forte, “Gévaudan Authentique”, et commence à fédérer les acteurs touristiques locaux autour d’un projet commun.

Il a fallu tout créer : une stratégie, une identité, une dynamique de réseau. Mais c’est ça que j’aime : relier les gens, construire avec et pour le territoire.

Pour elle, le Gévaudan n’est pas qu’un nom mythique ou une légende de bête sauvage. C’est un terroir humain, agricole, naturel, qui mérite d’être (re)connu.

Une femme de réseaux

Nathalie Bonnal n’est pas seulement enracinée : elle est aussi connectée. À l’échelle régionale, elle s’engage dans les dynamiques de coopération inter-départementales. Elle travaille notamment au Pacte Aubrac, qui lie la Lozère, l’Aveyron et le Cantal dans une vision touristique partagée : “Ma Pause en Aubrac”. L’enjeu ? Mutualiser les forces, les savoir-faire, les moyens et les récits.

On n’a pas les moyens de nos ambitions, mais on a la passion et l’intelligence collective. C’est ça, notre force.

Une vision souple du territoire

Quand on lui demande si elle milite encore pour le mot “Lozère” en tant que tel, sa réponse est nuancée. "Je crois davantage aux entités naturelles : l’Aubrac, la Margeride, les Cévennes, le Gévaudan. Elles parlent davantage à l’imaginaire des visiteurs." Elle plaide pour une communication à plusieurs étages : un ancrage départemental en signature, mais une promotion des territoires vécus.

Ce n’est pas renier la Lozère, c’est l’augmenter.

Une énergie communicative

Ce qui frappe, chez Nathalie Bonnal, c’est l’énergie. Une force de conviction qui ne s’est jamais émoussée, même après des années de terrain. Elle parle de son métier comme d’un engagement vital, pour une terre qu’elle connaît dans ses moindres replis.

 Je veux que la Lozère ne soit pas seulement belle pour ceux qui y vivent, mais aussi lisible pour ceux qui veulent la découvrir.

Ambassadrice infatigable d’une ruralité exigeante, vivante, et innovante, elle trace, depuis Marvejols, des itinéraires de sens autant que des parcours touristiques.

Et elle le répète, comme une évidence : "Mon département, c’est le plus beau."