Cantines scolaires : comment relever le défi de la transition alimentaire ? Le logiciel Nona
Chaque jour en France, près de 14 millions de repas sont servis dans le cadre de la restauration collective, dont une part importante dans les cantines scolaires. Un repas sur huit est pris dans ces cantines. Pourtant, 120 grammes de nourriture sont jetés par repas en moyenne, soit 1680 tonnes de gaspillage alimentaire quotidien. À cela s’ajoute un autre défi : seulement 6 % des produits servis sont bio, alors que la loi Egalim fixe un objectif de 20 %. Dans ce contexte, la start-up Nona s’impose comme un outil d’avenir.
pixabayNona, un logiciel né en pleine crise sanitaire
Louis Sibille, co-fondateur de Nona, raconte la genèse de cette aventure née en plein Covid, en 2020. Issu d’un master en sciences social, formation d’ingénieur et de design, il y rencontre et s’associe à Arthur Dion. Ensemble, ils s’intéressent au secteur de la restauration collective, un domaine complexe, souvent peu visible, mais à fort impact environnemental et social : premier consommateur d’eau, deuxième en émissions de carbone, un secteur en crise avec une perte continue de producteurs.
« On s’est posé une question : comment agir à grande échelle pour améliorer l’alimentation collective ? Il y a 4 milliards de repas servis par an, 300 000 professionnels concernés. C’est un levier immense. »
Un outil conçu main dans la main avec les professionnels
Leur réponse : créer un logiciel de gestion intuitif pour accompagner les cuisiniers, responsables et collectivités dans leur transition alimentaire. Le projet démarre en co-conception avec des partenaires comme Saint-Palais-sur-Mer, pour cerner les vrais besoins : gestion des stocks, création de menus, planification, commande, calcul du pourcentage de produits bio… L’idée, est de permettre aux cuisiniers de cuisiner et de ne pas avoir à passer leur temps sur l’administratif.
Avec plus de 800 recettes modifiables, une interface simple et un suivi diététique intégré, Nona permet d’optimiser les achats, de composer des menus de saison, de réduire le gaspillage, tout en mesurant l’impact en temps réel, notamment le taux de produits bio.
Vaux-sur-Mer : un exemple concret et inspirant
Maxime Patry, chef de cuisine du groupe scolaire de Vaux-sur-Mer, utilise Nona depuis 2020. Il prépare chaque semaine ses menus sur la plateforme, ajuste ses commandes, gère ses stocks… avec un vrai gain de temps.
« Seul, c’est impossible de tout gérer. Grâce au logiciel, je peux me recentrer sur la cuisine et aller chercher de nouveaux producteurs. »
L’accompagnement de Nona permet aussi un suivi quotidien du pourcentage de produits bio utilisés. Résultat : en un an, Vaux-sur-Mer est passé de 22 % à 37 % de produits bio dans ses assiettes. Une performance qui leur a valu le label "Territoire bio engagé".
Sylvie Rocheteau, élue déléguée aux affaires scolaires, explique que ce qui les a séduits en insistant sur l’efficacité du logiciel. Ils ont vu tout de suite la différence, autant pour le travail de Maxime que pour l’impact global.
Une démarche humaine et engagée
Au-delà de la technologie, Nona mise sur l’humain : une relation quotidienne avec les utilisateurs, des outils personnalisables, une amélioration continue grâce aux retours des cuisiniers.
« Ce sont eux qui font avancer le logiciel. On construit avec eux. »
Aujourd’hui basée à Paris mais déployée dans toute la France, l’équipe de Nona garde cette même ambition : faire de la restauration collective un moteur de la transition alimentaire, capable de concilier qualité, durabilité et plaisir.


L’innovation est au cœur de cette émission régionale. Chaque semaine, une des 5 radios RCF de Nouvelle-Aquitaine prend son tour pour vous conter une aventure d’innovation du territoire. Des parcours audacieux et inspirants, des aventures humaines à rebondissements, des manières de faire innovantes ou des produits jamais vus…quelles sont les clés de réussite de nos invités?
