Accueil
Michèle Verdelhan, une femme à la tête de l’Académie des Sciences et Lettres de Montpellier

Michèle Verdelhan, une femme à la tête de l’Académie des Sciences et Lettres de Montpellier

Un article rédigé par VB - RCF Hérault, le 8 octobre 2025 - Modifié le 8 octobre 2025
Les lundis de l'AcadémieMichèle Verdelhan, une femme Présidente de l’Académie des Sciences et Lettres

En 2025, Michèle Verdelhan devient présidente générale de l’Académie des Sciences et Lettres de Montpellier. Une femme à la tête de cette institution tricentenaire, c’est encore rare. Est-ce une révolution, une évolution ou le fruit d’une lente maturation ? Enseignante, chercheuse et engagée, elle nous éclaire sur son parcours et sur la place des femmes au sein de cette vénérable institution.

© Archives départementales de l'Hérault© Archives départementales de l'Hérault

Une universitaire passionnée et enracinée

"Je me définirais d’abord comme prof", sourit Michèle Verdelhan. Fille d’instituteurs aveyronnais, elle a consacré l’essentiel de sa vie à l’enseignement sous toutes ses formes : collège, lycée, école normale, université et formation des enseignants. Sa carrière s’est articulée autour de trois volets complémentaires : l’enseignement, la recherche et l’administration universitaire.

Spécialiste de la didactique de la langue, elle a mené des travaux sur l’enseignement du français en France, à l’étranger et en contexte de langue seconde, notamment en Afrique. Ses recherches ont donné naissance à des méthodes pédagogiques, des ouvrages théoriques et de nombreux manuels scolaires diffusés dans plusieurs pays. "À quoi bon avoir des idées si on ne les valide pas sur le terrain ?", explique-t-elle. Sa démarche, profondément ancrée dans la pratique, visait à aider enseignants et apprenants à mieux transmettre et recevoir la langue.

L’enracinement occitan, la diversité linguistique et la musique occupent une place importante dans son parcours. "Je me suis toujours refusée à gommer mon accent du Midi. Pour tout linguiste, chaque parler a un accent. La diversité est une richesse."

Une lente ouverture aux femmes dans l’histoire de l’Académie

Fondée en 1706, l’Académie des Sciences et Lettres de Montpellier n’a admis aucune femme pendant plus de deux siècles. Entre 1706 et 1916, on compte 735 hommes et… 0 femme. C’est la section des lettres qui, au début du XXe siècle, initie une première brèche en demandant l’ouverture aux femmes, un débat houleux à l’époque. Finalement, en 1916, Marie-Agnès Reynès-Monlaur, autrice de littérature chrétienne, devient la première académicienne. Suivent Jeanne-Yves Burgues-Blanc en 1935 et Eugénie Fabrèges en 1940, figures littéraires et intellectuelles majeures de la région.

Jeanne Galzy, écrivaine montpelliéraine à laquelle Michèle Verdelhan a consacré des travaux, incarne ensuite une figure marquante du XXe siècle. Un colloque de l’Académie leur sera d’ailleurs consacré en novembre prochain.

Des progrès récents mais encore fragiles

Les femmes restent aujourd’hui minoritaires à l’Académie, même si la situation évolue lentement. Elles sont actuellement cinq en section Lettres, deux en Sciences et deux en Médecine. La première femme élue en section Sciences date de 1975, la première en Médecine de 1982. "Les choses bougent depuis une vingtaine d’années, mais nous sommes encore loin d’une représentation satisfaisante", souligne Michèle Verdelhan. "Il nous faut continuer à soutenir la présence des femmes et à valoriser leurs qualités."

Une présidence symbole d’évolution

La nomination de Michèle Verdelhan à la présidence générale en 2025 marque une étape importante. Plus qu’un symbole, c’est une reconnaissance de son expertise et de son engagement dans le monde académique. Elle incarne une évolution lente mais réelle : celle d’une institution qui s’ouvre peu à peu à la diversité des parcours et des voix.

RCF34 - Les lundis de l'Académie
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Les lundis de l'Académie
RCF34 - Les lundis de l'Académie
Découvrir cette émission
Cet article vous a plu ? Partagez-le :

Votre Radio vit grâce à vos dons

Nous sommes un média associatif et professionnel.
Pour préserver la qualité de nos programmes et notre indépendance, nous comptons sur la mobilisation  de tous nos auditeurs. Vous aussi participez à son financement !

Faire un don
Qui sommes-nous ?

RCF est créée en 1982, à l'initiative de l'archevêque de Lyon, Monseigneur Decourtray, et du Père Emmanuel Payen. Dès l'origine, RCF porte l'ambition de diffuser un message d'espérance et de proposer au plus grand nombre une lecture chrétienne de la société et de l'actualité.

Forte de 600.000 auditeurs chaque jour, RCF compte désormais 64 radios locales et 270 fréquences en France et en Belgique. Ces 64 radios associatives reconnues d'intérêt général vivent essentiellement des dons de leurs auditeurs.

Information, culture, spiritualité, vie quotidienne : RCF propose un programme grand public, généraliste, de proximité.Le réseau RCF compte 300 salariés et 3.000 bénévoles.