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Un souhait pour 2019 ?

Un souhait pour 2019 ?

 - Modifié le 3 janvier 2019
"Ce monde ultra-libéral où la seule valeur qui compte est financière ne pourra pas durer." En ce début d'année François Mandil formule des vœux de fraternité pour 2019.
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Personne ne peut servir deux maîtres, car ou il détestera le premier et aimera le second, ou il "attachera au premier et méprisera le second. Vous ne pouvez pas servir Dieu et l’argent". C’est bien sûr dans l’Evangile selon Saint Mathieu (chapitre 6 verset 24).
 
Et si vous ne croyez pas en Dieu, cela ne change rien : vous ne pouvez pas à la fois aimer l’argent et aimer l’humanité. Il faudra faire un choix. Quand j’essaye de me faire une opinion sur le mouvement des "gilets jaunes", je garde toujours ce verset à l’esprit. Quand on demande aux gens combien ils aimeraient gagner, la plupart répondent environ 10% de plus "je n’ai pas besoin de beaucoup, juste 10% de plus et je serais heureux". Sauf que ça ne s’arrête jamais. On a toujours envie de 10% de plus.
 
Dans le même temps, si on demande "qu’est-ce qui vous manque pour être heureux ?", c’est rarement l’argent qui vient en premier. Vous avez lu vous aussi tous ces témoignages de "gilets jaunes" expliquant qu’ils avaient découvert une communauté sur les ronds-points, qu’ils avaient rencontré des gens avec qui discuter, des gens qui les écoutaient. Nous avons en effet terriblement besoin de lien social.
 
Au-delà de ce qu’on pense de ce mouvement, on peut l’analyser comme la conséquence de décennies de politiques privilégiant l’individu au collectif, privilégiant la productivité financière au lien humain. Si le projet politique, c’est l’augmentation du "pouvoir d’achat", alors nous sommes condamnés à la compétition, à la rancœur, à la frustration.
 
C’est une question qui occupe les Scouts et Guides de France ?
 
Nous affirmons dans notre projet éducatif : "nous voulons que la solidarité l’emporte sur l’individualisme, la générosité sur le repli sur soi, le long terme sur l’immédiat, la sobriété sur la consommation effrénée". Nous sommes dans une société hyperconnectée et paradoxalement qui connait une crise du lien social. Nous avons des multitudes d’outils, notamment numériques, mais nous les utilisons mal. C’est pour ça par exemple que le prochain jamboree que nous organisons cet été s’appelle "Connecte". Nous voulons permettre aux près de 20.000 jeunes de 11-14 ans qui participeront à créer ce lien, à être porteurs et porteuses d’humanité dans la société moderne.
 
Et vous êtes optimistes ?
 
Ce monde ultra-libéral où la seule valeur qui compte est financière ne pourra pas durer. Partout où des gens se réunissent autour d’un projet, d’un feu de camp ou d’une chanson, c’est un bout de victoire contre le profit. Ce monde, nous n’avons de toute façon pas d’autre choix que de la changer puisque c’est lui qui nous empêche de lutter contre les changements climatiques. Et la nouvelle et très jeune génération d’activistes pour le climat l’a bien compris.
 
Je vous parlais de la jeune suédoise Greta Thunberg la dernière fois qui organise des grèves scolaires, mais on peut aussi évoquer Jamie Margolin, aux Etats-Unis. Cette lycéenne de 16 ans a créé le mouvement "Zero Hour" pour faire entendre la voix et les droits des jeunes dans les négociations sur le climat. On peut parler des grèves étudiantes en Australie contre la politique climatique du pays.
 
Derrière toutes ces mobilisations, il ne faut pas voir que la simple expression de l’exaspération contre l’inaction des États contre les changements climatiques. Il y a sans doute aussi l’espoir d’un monde fraternel où le projet commun ne serait plus que tout le monde puisse consommer le plus possible, mais que tout le monde soit en harmonie avec son environnement naturel et humain. Vous conviendrez que ça donne envie de voir si on va y arriver !

 

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