Tourisme : un bilan estival satisfaisant pour le département de la Haute-Loire

Comme chaque été depuis quelques années, les touristes sont au rendez-vous en Haute-Loire. D’après le bilan établi par l’agence Haute-Loire Attractivité, « 68 % des professionnels jugent la saison bonne, voire très bonne », explique Jean-Pierre Santy, le maire de Saint-Bonnet-le-Froid et président de la commission observation de l’Agence. L’activité touristique semble avoir été stable, cela se voit aussi au niveau des nuitées. La Haute-Loire enregistre 2,89 millions de nuitées entre le 1er juin et le 30 septembre 2025, un chiffre comparable à celui de 2024.

Parmi les motifs de satisfaction, la fréquentation de certains lieux touristiques ou de certains temps forts de l’été. Par exemple, près de 79 000 visiteurs au lac du Bouchet : « Nous avons fait une bonne saison, il y avait du monde », explique Marie-Laure Mazet, la gérante du bar-restaurant. Le Mézenc attire, et de plus en plus : plus de 32 000 visiteurs, soit une hausse de 11 % par rapport à l’été 2024.

Au niveau culturel, le Festival de la Chaise-Dieu reste une locomotive touristique avec plus de 22 500 spectateurs. L’exposition du Doyenné de Brioude consacrée à Jean Dubuffet a réuni 20 000 visiteurs. Au niveau patrimonial, 47 500 personnes sont montées en haut du Rocher Saint-Michel d’Aiguilhe.

Des points de vigilance et un pouvoir d’achat en baisse

Malgré tout, la Haute-Loire n’échappe pas à la tendance nationale : 51 % des professionnels du tourisme estiment que les touristes ont dépensé moins. « Le touriste fait des arbitrages, il n’y a plus la place pour des prestations moyennes, celles qui ne procurent aucune émotion, ne créent aucun souvenir », explique Jean-Pierre Santy. Le rapport qualité-prix reste très surveillé par les clients.

Au lac du Bouchet, Marie-Laure Mazet doit « s’adapter à la nouvelle demande des clients ». Par exemple, « on a supprimé les menus en été, car les touristes préfèrent soit un plat et un dessert, soit juste un plat comme une salade ». Des formules plus simples, qui semblent séduire.

Pour se loger, les touristes utilisent de plus en plus les plateformes de type Airbnb. Au total, 136 000 nuitées ont été réservées cet été, une hausse de 6,5 % par rapport à 2024. Conséquence directe : une hausse de l’offre est observée avec 24 % de logements supplémentaires par rapport à l’année dernière. Il faut dire que le gâteau est juteux : près de 17 millions d’euros générés. Pour autant, le marché locatif de Haute-Loire n’est pas encore vampirisé par les plateformes comme ailleurs en France. Jean-Pierre Santy reste « vigilant par rapport à cette évolution ».

Séduire les étrangers

Finalement, le seul bémol de ce bilan touristique reste la clientèle étrangère. Elle « ne représente que 18 % des touristes », explique Daniel Vincent, le directeur de l’Agence. Sur cet aspect, « nous avons une marge de progression ». Les vacanciers britanniques sont partis depuis le Brexit, difficile de les faire revenir. En revanche, les Suisses sont de plus en plus nombreux. « L’est de la Haute-Loire n’est qu’à 3 heures de Genève », souligne Daniel Vincent.

Le département fait donc les yeux doux à cette clientèle « qui possède un pouvoir d’achat intéressant ». Des actions spécifiques au marché helvétique seront mises en place. L’objectif est d’atteindre « 25 % de touristes étrangers » dans les prochaines années, conclut Daniel Vincent.