Sports d'hiver : des bons plans pour réparer son matériel
Réparer, plutôt que jeter. Pour certains objets cela ne va pas de soi. Comment prolonger la durée de vie d’une chaussure de ski ? Et la doudoune d’hiver qui perd ses plumes ? Sans parler de la planche de snow qui a souffert autant que vous quand vous vous êtes élancé à l'assaut du snowpark. En Savoie, des artisans ont compris le besoin et le souci grandissant des sportifs de la montagne, qui rechignent à jeter pour ne pas polluer. Voici quelques adresses utiles à l’approche de l’hiver, dénichées dans l'agglomération chambérienne.
ArtSkiTech, atelier d’entretien de skis et de création de mobilier en skiLe réemploi est la tendance qui monte, portée par des envies de ralentir et de produire moins de déchets. Dans le bassin chambérien, nombreux sont les artisans à se spécialiser dans le détournement ou la remise à neuf d'objets anciens, voués à la benne.
Le percolateur infuse l'art de réparer
Installé dans les anciens locaux du torréfacteur Malongo, à Barberaz, le tiers lieu le Percolateur est en train de finaliser sa reconversion. Il regroupe une quinzaine d'artisans et d'artistes, autour d'un projet de tiers-lieu proposant des ateliers de réparation, ouverts à tous. L'association cycliste Roue libre, par exemple, y possède une antenne, tout comme Art Ski Tech. Cet atelier d’entretien de skis et de création de mobilier en skis récupère de vieilles planches, et les remet en état. "Si elles ne peuvent pas retourner sur la neige, nous les transformons en mobilier comme des étagères, des canapés, voire du bardage pour des bâtiments. En partenariat avec le circassien Biel Rosselló de la compagnie Solfasirc nous avons même développé des dômes géodésiques fabriqués en skis, pour abriter des événements en extérieurs", complète Philippe Serpollet, responsable de l'atelier. Objectif : éviter que ces planches en matériaux composites, impossibles à recycler, ne finissent à l'incinérateur. Chaque année en France, environ 500 000 skis partent ainsi en fumée. Alors à l'approche des ouvertures des stations, un passage à Art Ski Tech permet, soit de réparer ses anciennes planches, soit de trouver du nouveau matériel, certes d'occasion, mais remis à neuf par le ski man Serpollet.

Une manufacture du réemploi
A deux pas de la place d’Italie, dans une arrière-cour de la rue de la Banque, se trouve La Madrée. Ouverte depuis deux ans, cette "manufacture du réemploi" est hébergée dans une ancienne maroquinerie chambérienne. Un lieu de 1000 mètres carrés, partagé par quatorze artisans. Bois, métal, céramique : chacun a sa spécialité. Sophie Moyeux, de l'Atelier 3 R répare textiles et matériel d’outdoor. Sacs à dos, doudounes, duvets ou toiles de tente retrouvent entre ses mains une seconde jeunesse. "C'est important de vérifier vos affaires de skis dès aujourd'hui afin que j'ai le temps de les réparer. Souvent les gens attendent la première neige pour y penser", souligne-t-elle. Si certains de ses clients ont un attachement sentimental à leur matériel qui les empêche de jeter, d'autres viennent par conviction. "Réparer devient un acte militant et j'aime ajouter des couleurs aux reprises que je couds, car on doit être fier de porter un vêtement réparé", s'anime-t-elle. Et loin des idées reçues, une veste en Goretex se recoud et il est tout à fait possible de poser des patchs thermocollants sur des doudounes synthétiques !

Le cordonnier de la montagne
Toujours à Barberaz, dans la galerie de la Chartreuse, direction Chez Yves, artisan cordonnier. Ce passionné exerce depuis plus de 40 ans et c’est son fils Guillaume qui a repris les rennes il y a quatre ans. Adepte de bricolages et de défis, il avait envie de diversifier sa pratique de la cordonnerie, sans pour autant se focaliser sur la facture de clés. "A l'époque de mon père, le métier était assez basique : tampons de talons, ressemelage, etc. Nos colles n'étaient parfois pas aussi performantes que celles des industriels et j'ai fait mes propres recherches pour savoir quel produit utiliser et comment", explique Guillaume Piantoni. Quelques investissements plus tard, voila la cordonnerie Chez Yves, devenue une référence pour la réparation de chaussures complexes telles les chaussons d’escalade, les chaussures d'alpinisme ou de ski de fond. De novembre à avril, l'atelier ne désemplit pas. "Plus qu'avant les gens s'interdisent de jeter. Une fois réparée, la chaussure d'alpinisme ou de ski retrouve une durée de vie identique à sa sortie d'usine", s'enorgueillit le jeune artisan. Moralité : fermeture éclair cassée ou crochet de lassage arraché, ne signent pas automatiquement la fin de votre histoire avec vos chaussures de ski de fond !



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